"El abuelo del último, cuyo recuerdo conservo, después de muchas aventuras, raptos y desafíos, a los sesenta y cinco años se enamoró perdidamente de la hija de su colono. He conocido a los dos. Ella era rubia, pálida, fina; hablaba lentamente con voz suave, y su mirada era dulce, tan dulce como la de una Virgen. El anciano se la llevó consigo, y se sintió tan cautivado por la moza, que no podía estar un minuto sin ella. Su hija y su nuera, viviendo en el castillo, encontraban aquello muy corriente; hasta ese punto era el amor tradicional en la familia. Tratándose de apasionamientos, nada podía sorprenderlas, y si se hablaba en su presencia de inclinaciones contrariadas, de amantes desunidos y hasta de venganzas que siguieron a traiciones amorosas, decían las dos con el mismo tono compasivo: «¡Ah! ¡Cuánto habrá sufrido para llegar a ese extremo!» Y nada más. Los dramas del corazón las emocionaban, pero no las indignaban nunca, aun cuando fuesen verdaderos crímenes.
«Le grand-père de celui dont voici le seul souvenir, après beaucoup d'aventures, et des duels et des enlèvements de femmes, devint passionnément épris, vers soixante-cinq ans, de la fille de son fermier. Je les ai connus tous les deux. Elle était blonde, pâle, distinguée, avec un parler lent, une voix molle et un regard si doux, si doux, qu'on l'aurait dit d'une madone. Le vieux seigneur la prit chez lui, et il fut bientôt si captivé qu'il ne pouvait se passer d'elle une minute. Sa fille et sa belle-fille, qui habitaient le château, trouvaient cela naturel, tant l'amour était de tradition dans la maison. Quand il s'agissait de passion, rien ne les étonnait, et, si l'on parlait devant elles de penchants contrariés, d'amants désunis, même de vengeance après les trahisons, elles disaient toutes les deux, du même ton désolé: «Oh! comme il (ou elle) a dû souffrir pour en arriver là!» Rien de plus. Elles s'apitoyaient toujours sur les drames du coeur et ne s'en indignaient jamais, même quand ils étaient criminels.