—Perfectamente, señor, he hallado el secreto. El hecho me sorprendió e incluso me azaró vivamente; pero entienda, yo no creo por principio. Del mismo modo que los demás empiezan por creer, yo empiezo por dudar; y cuando no comprendo en absoluto, sigo negando toda comunicación telepática de las almas, seguro de que mi penetración sola es suficiente. Bien, busqué, busqué, y a fuerza de interrogar a todas las mujeres de los marinos ausentes, terminé por convencerme de que no pasaban ocho días sin que una de ellas o uno de sus hijos soñara y anunciara al despertar que su «papá había muerto en el mar». El horrible y constante temor de este accidente hace que se hable constantemente de él, que se piense en él sin cesar. Y, si una de estas frecuentes predicciones coincide, por un azar muy simple, con una muerte, se grita de inmediato milagro, ya que se olvida de pronto todos los demás sueños, todos los demás presagios, todas las demás profecías de desgracia que se han quedado sin confirmar. Yo, por mi parte, he tomado en consideración más de cincuenta de ellas cuyos autores, ocho días más tarde, ni siquiera las recordaban. Pero si el hombre había muerto realmente, el recuerdo se despertaba de inmediato, y se celebraba la intervención de Dios según algunos, del magnetismo según otros.
—Parfaitement, Monsieur, j'ai trouvé le secret. Le fait m'avait surpris et même vivement embarrassé; mais moi, voyez-vous, je ne crois pas par principe. De même que d'autres commencent par croire, je commence par douter; et quand je ne comprends nullement, je continue à nier toute communication télépathique des âmes, sûr que ma pénétration seule est suffisante. Eh bien, j'ai cherché, cherché, et j'ai fini, à force d'interroger toutes les femmes des matelots absents, par me convaincre qu'il ne se passait pas huit jours sans que l'une d'elles ou l'un des enfants rêvât et annonçât à son réveil que le «pé était mort à la mé». La crainte horrible et constante de cet accident fait qu'ils en parlent toujours, y pensent sans cesse. Or, si une de ces fréquentes prédictions coïncide, par un hasard très simple, avec une mort, on crie aussitôt au miracle, car on oublie soudain tous les autres songes, tous les autres présages, toutes les autres prophéties de malheur, demeurés sans confirmation. J'en ai pour ma part considéré plus de cinquante dont les auteurs, huit jours plus tard, ne se souvenaient même plus. Mais si l'homme, en effet, était mort, la mémoire se serait immédiatement réveillée, et l'on aurait célébré l'intervention de Dieu selon les uns, du magnétisme selon les autres.