Las joyas / Les bijoux - Guy de Maupassant
1.

El señor Lantín la conoció en una reunión que hubo en casa del subjefe de su oficina, y el amor lo envolvió como una red.

M. Lantin, ayant rencontré cette jeune fille, dans une soirée, chez son sous-chef de bureau, l'amour l'enveloppa comme un filet.

2.

Era hija de un recaudador de contribuciones de provincia muerto años atrás, y había ido a París con su madre, la cual frecuentaba a algunas familias burguesas de su barrio, con la esperanza de casarla.

C'était la fille d'un percepteur de province, mort depuis plusieurs années. Elle était venue ensuite à Paris avec sa mère, qui fréquentait quelques familles bourgeoises de son quartier dans l'espoir de marier la jeune personne.

3.

Dos mujeres pobres y honradas, amables y tranquilas. La muchacha parecía ser el modelo de la mujer honesta, como la soñaría un joven prudente para confiarle su porvenir. Su hermosura plácida ofrecía un encanto angelical de pudor, y la imperceptible sonrisa, que no se borraba de sus labios, parecía un reflejo de su alma.

Elles étaient pauvres et honorables, tranquilles et douces. La jeune fille semblait le type absolu de l'honnête femme à laquelle le jeune homme sage rêve de confier sa vie. Sa beauté modeste avait un charme de pudeur angélique, et l'imperceptible sourire qui ne quittait point ses lèvres semblait un reflet de son coeur.

4.

Todo el mundo cantaba sus alabanzas; cuantos la conocieron repetían sin cesar: "Dichoso el que se la lleve; no podría encontrar cosa mejor.

Tout le monde chantait ses louanges; tous ceux qui la connaissait répétaient sans fin: "Heureux celui qui la prendra. On ne pourrait trouver mieux."

5.

Lantín, entonces oficial primero de negociado en el Ministerio del Interior, con tres mil quinientos francos anuales de sueldo, la pidió por esposa y se casó con ella.

M. Lantin, alors commis principal, au ministère de l'Intérieur, aux appointements annuels de trois mille cinq francs, la demanda en mariage et l'épousa.

6.

Fue verdaderamente feliz. Su mujer administraba la casa con tan prudente economía, que aparentaba vivir hasta con lujo. Le prodigó a su marido todo género de atenciones, delicadezas y mimos: era tan grande su encanto, que a los seis años de haberla conocido, él la quería más aún que al principio.

Il fut avec elle invraisemblablement heureux. Elle gouverna sa maison avec une économie si adroite qu'ils semblaient vivre dans le luxe. Il n'était point d'attentions, de délicatesses, de chatteries qu'elle n'eût pour son mari; et la séduction de sa personne était si grande que, six ans après leur rencontre, il l'aimait plus encore qu'aux premiers jours.

7.

Solamente le desagradaba que se aficionase con exceso al teatro y a las joyas falsas.

Il ne blâmait en elle que deux goûts, celui du théâtre et celui des bijouteries fausses.

8.

Sus amigas, algunas mujeres de modestos empleados, le regalaban con frecuencia localidades para ver obras aplaudidas y hasta para algún estreno; y ella compartía esas diversiones con su marido, al cual fatigaban horriblemente, después de un día de trabajo. Por fin, para librarse de trasnochar, le rogó que fuera con alguna señora conocida, que pudiese acompañarla cuando acabase la función. Ella tardó mucho en ceder, juzgando inconveniente la proposición de su marido; pero, al fin, se decidió a complacerlo, y él se alegró muchísimo.

Ses amies (elle connaissait quelques femmes de modestes fonctionnaires) lui procuraient à tous moments des loges pour les pièces en vogue, même pour les premières représentations; et elle traînait, bon gré, mal gré, son mari à ces divertissements qui le fatiguaient affreusement après sa journée de travail. Alors il la supplia de consentir à aller au spectacle avec quelque dame de sa connaissance qui la ramènerait ensuite. Elle fut longtemps à céder, trouvant peu convenable cette manière d'agir. Elle s'y décida enfin par complaisance, et il lui en sut un gré infini.

9.

Su afición al teatro despertó bien pronto en ella el deseo de adornarse. Su atuendo era siempre muy sencillo, de buen gusto y modesto; su gracia encantadora, su gracia irresistible, suave, sonriente, adquiría mayor atractivo con la sencillez de sus trajes; pero cogió la costumbre de prender en sus orejas dos trozos de vidrio, tallados como brillantes, y llevaba también collares de perlas falsas, pulseras de oro falso y peinetas adornadas con cristales de colores, que imitaban piedras finas.

Or, ce goût pour le théâtre fit bientôt naître en elle le besoin de se parer. Ses toilettes demeuraient toutes simples, il est vrai, de bon goût toujours, mais modestes; et sa grâce douce, sa grâce irrésistible, humble et souriante, semblait acquérir une saveur nouvelle de la simplicité de ses robes, mais elle prit l'habitude de pendre à des oreilles deux gros cailloux du Rhin qui simulaient des diamants, et elle portait des colliers de perles fausses, des bracelets en similor, des peignes agrémentés de verroteries variées jouant les pierres fines.

10.

Disgustado por aquella inconveniente afición al oropel, su marido le decía con frecuencia:

Son mari, que choquait un peu cet amour du clinquant, répétait souvent: 

11.

-Cariño, la que no puede comprar joyas verdaderas no debe lucir más adornos que la belleza y la gracia, que son las mejores joyas.

"Ma chère, quand on n'a pas le moyen de se payer des bijoux véritables, on ne se montre parée que de sa beauté et de sa grâce, voilà encore les plus rares joyaux."

12.

Pero ella, sonriendo dulcemente, contestaba:

Mais elle souriait doucement et répétait: 

13.

-¿Qué quieres? Me gusta, es un vicio. Ya sé que tienes razón; pero no puedo contenerme, no puedo. ¡Me gustan mucho las joyas!

"Que veux-tu? J'aime ça. C'est mon vice. Je sais bien que tu as raison; mais on ne se refait pas. J'aurais adoré les bijoux, moi!"

14.

Y hacía rodar entre sus dedos los collares de supuestas perlas; hacía brillar, deslumbradores, los cristales tallados, mientras repetía:

Et elle faisait rouler dans ses doigts les colliers de perles, miroiter les facettes de cristaux taillés, en répétant: 

15.

-Observa qué bien hechos están; parecen finos.

"Mais regarde donc comme c'est bien fait. On jurerait du vrai."

16.

Él sonreía diciendo:

Il souriait en déclarant: 

17.

-Tienes gustos de gitana.

"Tu as des goûts de Bohémienne."

18.

Algunas veces, por la noche, mientras estaban solos junto a la chimenea, sobre la mesita donde tomaban el té, colocaba ella la caja de tafilete donde guardaba la "pacotilla, según la expresión de Lantín, y examinaba las joyas con atención, apasionándose como si gozase un placer secreto y profundo. Se obstinaba en ponerle un collar a su marido para echarse a reír y exclamar:

Quelquefois, le soir, quand ils demeuraient en tête à tête au coin du feu, elle apportait sur la table où ils prenaient le thé la boîte de maroquin où elle enfermait la "pacotille," selon le mot de M. Lantin; et elle se mettait à examiner ces bijoux imités avec une attention passionnée, comme si elle eût savouré quelque jouissance secrète et profonde; et elle s'obstinait à passer un collier au cou de son mari pour rire ensuite de tout son coeur en s'écriant: 

19.

-¡Qué mono estás!

"Comme tu es drôle!" 

20.

Luego, arrojándose en sus brazos, lo besaba locamente.

Puis elle se jetait dans ses bras et l'embrassait éperdument.

21.

Una noche de invierno, al salir de la Ópera, ella sintió un estremecimiento de frío. Por la mañana tuvo tos; y ocho días más tarde murió, de una pulmonía. 

Comme elle avait été à l'Opéra, une nuit d'hiver, elle rentra toute frissonnante de froid. Le lendemain elle toussait. Huit jours plus tard elle mourait d'une fluxion de poitrine.

22.

Lantín se entristeció de tal modo, que por poco lo entierran también. Su desesperación fue tan grande que sus cabellos encanecieron por completo en un mes. Lloraba día y noche, con el alma desgarrada por un dolor intolerable, acosado por los recuerdos, por la voz, por la sonrisa, por el perdido encanto de su muerta.

Lantin faillit la suivre dans la tombe. Son désespoir fut si terrible que ses cheveux devinrent blancs en un mois. Il pleurait du matin au soir, l'âme déchirée d'une souffrance intolérable, hanté par le souvenir, par le sourire, par la voix, par tout le charme de la morte.

23.

El tiempo no calmaba su amargura. Muchas veces, en las horas de oficina, mientras sus compañeros se agrupaban para comentar los sucesos del día, se le llenaban de agua los ojos y, haciendo una mueca triste, comenzaba a sollozar.

Le temps n'apaisa point sa douleur. Souvent pendant les heures du bureau, alors que les collègues s'en venaient causer un peu des choses du jour, on voyait soudain ses joues se gonfler, son nez se plisser, ses yeux s'emplir d'eau; il faisait une grimace affreuse et se mettait à sangloter.

24.

Había mantenido intacta la habitación de su compañera, y se encerraba allí, diariamente, para pensar; todos los muebles, y hasta sus trajes, continuaban en el mismo lugar, como ella los había dejado.

Il avait gardé intacte la chambre de sa compagne où il s'enfermait tous les jours pour penser à elle; et tous les meubles, ses vêtements mêmes demeuraient à leur place comme ils se trouvaient au dernier jour.

25.

Pero la vida se le hizo dificultosa. El sueldo, que manejado por su mujer bastaba para todas las necesidades de la casa, era insuficiente para él solo, y se preguntaba con estupor cómo se las había arreglado ella para darle vinos excelentes y manjares delicados, que ya no era posible adquirir con sus modestos recursos.

Mais la vie se faisait dure pour lui. Ses appointements, qui, entre les mains de sa femme, suffisaient aux besoins du ménage, devenaient, à présent, insuffisants pour lui tout seul. Et il se demandait avec stupeur comment elle avait su s'y prendre pour lui faire boire toujours des vins excellents et manger des nourritures délicates qu'il ne pouvait plus se procurer avec ses modestes ressources.

26.

Contrajo algunas deudas y, al fin, una mañana, ocho días antes de acabar el mes, faltándole dinero para todo, pensó vender algo. Y acaso por ser lo que le había producido algún disgusto, decidió desprenderse de la "pacotilla, a la que le guardaba aún cierto rencor, porque su vista le amargaba un poco el recuerdo de su mujer.

Il fit quelques dettes et courut après l'argent à la façon des gens réduits aux expédients. Un matin enfin, comme il se trouvait sans un sou, une semaine entière avant la fin du mois, il songea à vendre quelque chose; et tout de suite la pensée lui vint de se défaire de la "pacotille" de sa femme, car il avait gardé au fond du coeur une sorte de rancune contre ces "trompe-l'oeil" qui l'irritaient autrefois. Leur vue même, chaque jour, lui gâtait un peu le souvenir de sa bien-aimée.

27.

Rebuscó entre las muchas joyas de su esposa -la cual hasta los últimos días de su vida estuvo comprando, adquiriendo casi cada tarde una joya nueva-, y por fin se decidió por un hermoso collar de perlas que podía valer muy bien -a juicio de Lantín- dieciséis o diecisiete francos, pues era muy primoroso, a pesar de ser falso.

Il chercha longtemps dans le tas de clinquant qu'elle avait laissé, car jusqu'aux derniers jours de sa vie elle en avait acheté obstinément, rapportant presque chaque soir un objet nouveau, et il se décida pour le grand collier qu'elle semblait préférer, et qui pouvait bien valoir, pensait-il, six ou huit francs, car il était vraiment d'un travail très soigné pour du faux.

28.

Se lo metió en el bolsillo y, de camino para el Ministerio, siguiendo los bulevares, buscó una joyería cualquiera.

Il le mit en sa poche et s'en alla vers son ministère en suivant les boulevards, cherchant une boutique de bijoutier qui lui inspirât confiance.

29.

Entró en una, bastante avergonzado de mostrar así su miseria, yendo a vender una cosa de tan poco precio.

Il en vit une enfin et entra, un peu honteux d'étaler ainsi sa misère et de chercher à vendre une chose de si peu de prix.

30.

-Caballero -le dijo al comerciante-, quisiera saber lo que puede valer esto.

- Monsieur, dit-il au marchand, je voudrais bien savoir ce que vous estimez ce morceau.

31.

El joven tomó el collar, lo examinó, le dio vueltas, lo tanteó, cogió una lente, llamó a otro dependiente, le hizo algunas indicaciones en voz baja, puso la joya sobre el mostrador y la miró de lejos, para observar el efecto.

L'homme reçut l'objet, l'examina, le retourna, le soupesa, prit une loupe, appela son commis, lui fit tout bas des remarques, reposa le collier sur son comptoir et le regarda de loin pour mieux juger de l'effet.

32.

Lantín, molesto por aquellas prevenciones, se disponía a exclamar: "¡Oh, ya sé que no vale nada!, cuando el comerciante dijo:

M. Lantin, gêné par toutes ces cérémonies, ouvrait la bouche pour déclarer: "Oh! je sais bien que cela n'a aucune valeur," - quand le bijoutier prononça:

33.

-Caballero, esto vale de doce a quince mil francos; pero no puedo adquirirlo sin conocer su procedencia.

- Monsieur, cela vaut de douze à quinze mille francs; mais je ne pourrais l'acheter que si vous m'en faisiez connaître exactement la provenance.

34.

El viudo abrió unos ojos enormes y se quedó con la boca abierta. Por fin, balbució:

Le veuf ouvrit des yeux énormes et demeura béant, ne comprenant pas. Il balbutia enfin: 

35.

-¿Está usted seguro?…

"Vous dites...Vous êtes sûr?" 

36.

El otro, atribuyendo a otra causa la sorpresa, añadió secamente:

L'autre se méprit sur son étonnement, et, d'un ton sec: 

37.

-Puede ver si alguien se lo paga mejor; para mí, vale sólo quince mil francos.

"Vous pouvez chercher ailleurs si on vous en donne davantage. Pour moi, cela vaut, au plus, quinze mille. Vous reviendrez me trouver si vous ne trouvez pas mieux."

38.

Lantín, completamente idiota, recogió el collar y se fue, obedeciendo a un deseo confuso de reflexionar a solas.

M. Lantin, tout à fait idiot, reprit son collier et s'en alla, obéissant à un confus besoin de se trouver seul et de réfléchir.

39.

Pero, en cuanto se vio en la calle, estuvo a punto de soltar la risa, pensando: "¡Imbécil! ¡Imbécil! Si le hubiese cogido la palabra… ¡Vaya un joyero, que no sabe distinguir lo bueno de lo falso!

Mais, dès qu'il fut dans la rue, un besoin de rire le saisit, et il pensa "L'imbécile! oh! l'imbécile! Si je l'avais pris au mot tout de même! En voilà un bijoutier qui ne sait pas distinguer le faux du vrai!"

40.

Y entró en otra joyería de la calle de la Paz. En cuanto vio la joya, el comerciante dijo:

Et il pénétra chez un autre marchand à l'entrée de la rue de la Paix. Dès qu'il eut aperçu le bijou, l'orfèvre s'écria:

41.

-¡Ah, caramba! Conozco muy bien este collar; ha salido de esta casa.

- Ah! parbleu; je le connais bien, ce collier; il vient de chez moi.

42.

Lantín, desconcertado, preguntó:

M. Lantin, fort troublé, demanda:

43.

-¿Cuánto vale?

- Combien vaut-il?

44.

-Caballero, yo lo vendí en veinticinco mil francos y se lo compraré en dieciocho mil, cuando me indique, para cumplir las prescripciones legales. ¿Cómo ha llegado a su poder?

- Monsieur, je l'ai vendu vingt-cinq mille. Je suis prêt à le reprendre pour dix-huit mille, quand vous m'aurez indiqué, pour obéir aux prescriptions légales, comment vous en êtes détenteur.

45.

Esta vez el señor Lantín tuvo que sentarse, anonadado por la sorpresa:

Cette fois, M. Lantin s'assit perclus d'étonnement. Il reprit:

46.

-Examínelo… examínelo usted detenidamente, ¿no es falso?

- Mais..., mais, examinez-le bien attentivement, Monsieur, j'avais cru jusqu'ici qu'il était en... en faux.

47.

-¿Quiere usted darme su nombre, caballero?

Le joaillier reprit: - Voulez-vous me dire votre nom, Monsieur?

48.

-Sí, señor; me llamo Lantín, estoy empleado en el Ministerio del Interior y vivo en la calle de los Mártires, en el número 16.

- Parfaitement. Je m'appelle Lantin, je suis employé au ministère de l'Intérieur, je demeure 16, rue des Martyrs.

49.

El comerciante abrió sus libros, buscó y dijo:

Le marchand ouvrit ses registres, rechercha, et prononça:

50.

-Este collar fue enviado, en efecto, a la señora de Lantín, calle de los Mártires, número 16, en julio de 1878.

- Ce collier a été envoyé en effet à l'adresse de Madame Lantin, 16, rue des Martyrs, le 20 juillet 1876.

51.

Los dos hombres se miraron fijamente; el empleado, estúpido por la sorpresa; el joyero, creyendo estar ante un ladrón.

Et les deux hommes se regardèrent dans les yeux, l'employé éperdu de surprise, l'orfèvre flairant un voleur.

52.

El comerciante dijo:

Celui-ci reprit:

53.

-¿Accede a depositar esta joya en mi casa durante veinticuatro horas nada más, y mediante recibo?

- Voulez-vous me laisser cet objet pendant vingt-quatre heures seulement, je vais vous en donner un reçu?

54.

Lantín balbució:

M. Lantin balbutia:

55.

-Si, sí; ya lo creo.

- Mais oui, certainement. 

56.

Y salió doblando el papel, que guardó en un bolsillo.

Et il sortit en pliant le papier qu'il mit dans sa poche.

57.

Luego cruzó la calle, anduvo hasta notar que había equivocado su camino, volvió hacia las Tullerías, pasó el Sena, vio que se equivocaba de nuevo, y retrocedió hasta los Campos Elíseos, sin ninguna idea clara en la mente. Se esforzaba, queriendo razonar, comprender. Su esposa no pudo adquirir un objeto de tanto valor… De ningún modo… Luego ¡era un regalo! ¡Un regalo! Y ¿de quién? ¿Por qué?

Puis il traversa la rue, la remonta, s'aperçut qu'il se trompait de route, redescendit aux Tuileries, passa la Seine, reconnut encore son erreur, revint aux Champs-Élysées sans une idée nette dans la tête. Il s'efforçait de raisonner, de comprendre. Sa femme n'avait pu acheter un objet d'une pareille valeur. - Non, certes. - Mais alors, c'était un cadeau! Un cadeau! Un cadeau de qui? Pourquoi?

58.

Se detuvo y quedó inmóvil en medio del paseo. La horrible duda lo asaltó. ¿Ella?… ¡Y todas las demás joyas también serían regalos! Le pareció que la tierra temblaba, que un árbol se le venía encima y, tendiendo los brazos, se desplomó.

Il s'était arrêté et il demeurait debout au milieu de l'avenue. Le doute horrible l'effleura. - Elle? - Mais alors tous les autres bijoux étaient aussi des cadeaux! Il lui sembla que la terre remuait; qu'un arbre, devant lui, s'abattait; il étendit les bras et s'écroula, privé de sentiment.

59.

Recobró el sentido en una farmacia adonde los transeúntes que lo recogieron lo habían llevado. Hizo que lo condujeran a su casa y no quiso ver a nadie.

Il reprit connaissance dans la boutique d'un pharmacien où les passants l'avaient porté. Il se fit reconduire chez lui, et s'enferma.

60.

Hasta la noche lloró desesperadamente, mordiendo un pañuelo para no gritar. Luego se fue a la cama, rendido por la fatiga y la tristeza, y durmió con sueño pesado.

Jusqu'à la nuit il pleura éperdument, mordant un mouchoir pour ne pas crier. Puis il se mit au lit accablé de fatigue et de chagrin, et il dormit d'un pesant sommeil.

61.

Lo despertó un rayo de sol, y se levantó despacio, para ir a la oficina. Era muy duro trabajar después de semejantes emociones. Recordó que podía excusarse con su jefe, y le envió una carta. Luego pensó que debía ir a la joyería y lo ruborizó la vergüenza. Se quedó largo rato meditabundo; no era posible que se quedara el collar sin recoger. Se vistió y salió.

Un rayon de soleil le réveilla, et il se leva lentement pour aller à son ministère. C'était dur de travailler après de pareilles secousses. Il réfléchit alors qu'il pouvait s'excuser auprès de son chef; et il lui écrivit. Puis il songea qu'il fallait retourner chez le bijoutier; et une honte l'empourpra. Il demeura longtemps à réfléchir. Il ne pouvait pourtant pas laisser le collier chez cet homme; il s'habilla et sortit.

62.

Hacía buen tiempo; el cielo azul, alegrando la ciudad, parecía sonreír. Dos transeúntes ociosos andaban sin rumbo, lentamente, con las manos en los bolsillos.

Il faisait beau, le ciel bleu s'étendait sur la ville qui semblait sourire. Des flâneurs allaient devant eux, les mains dans leurs poches.

63.

Lantín pensó, al verlos: "Dichoso el que tiene una fortuna. Con el dinero pueden acabarse todas las tristezas; uno va donde quiere, viaja, se distrae… ¡Oh! ¡Si yo fuese rico!

Lantin se dit, en les regardant passer: "Comme on est heureux quand on a de la fortune! Avec de l'argent on peut secouer jusqu'aux chagrins, on va où l'on veut, on voyage, on se distrait! Oh! si j'étais riche!"

64.

Sintió hambre, no había comido desde la antevíspera. Pero no llevaba dinero, y volvió a ocuparse del collar ¡Dieciocho mil francos! ¡Era un buen tesoro!

Il s'aperçut qu'il avait faim, n'ayant pas mangé depuis l'avant-veille. Mais sa poche était vide, et il se ressouvint du collier. Dix-huit mille francs! Dix-huit mille francs! c'était une somme, cela!

65.

Llegó a la calle de la Paz y comenzó a pasearse para arriba y para abajo, por la acera frente a la joyería. ¡Dieciocho mil francos! Veinte veces fue a entrar; y siempre se detenía, avergonzado.

Il gagna la rue de la Paix et commença à se promener de long en large sur le trottoir, en face de la boutique. Dix-huit mille francs! Vingt fois il faillit entrer; mais la honte l'arrêtait toujours.

66.

Pero tenía hambre, un hambre atroz, y ningún dinero. Por fin se decidió, bruscamente; atravesó la calle y, corriendo, para no darse tiempo de reflexionar, se precipitó en la joyería. 

Il avait faim pourtant, grand'faim, et pas un sou. Il se décida brusquement, traversa la rue en courant pour ne pas se laisser le temps de réfléchir, et il se précipita chez l'orfèvre.

67.

El dueño se apresuró a ofrecerle una silla, sonriendo con finura. Los dependientes miraban a Lantín de reojo, procurando contener la risa que les retozaba en el cuerpo. 

Dès qu'il l'aperçut, le marchand s'empressa, offrit un siège avec une politesse souriante. Les commis eux-mêmes arrivèrent, qui regardaient de côté Lantin, avec des gaietés dans les yeux et sur les lèvres.

68.

El joyero dijo:

Le bijoutier déclara:

69.

-Caballero, ya me informé. Si usted acepta mi proposición, puedo entregarle ahora mismo el precio de la joya.

- Je me suis renseigné, Monsieur, et si vous êtes toujours dans les mêmes dispositions, je suis prêt à vous payer la somme que je vous ai proposée.

70.

El empleado balbució:

L'employé balbutia:

71.

-Sí, sí; claro.

- Mais certainement.

72.

El comerciante sacó de un cajón dieciocho billetes de mil francos y se los entregó a Lantín, quien firmó un recibo y los guardó en el bolsillo con mano temblorosa.

L'orfèvre tira d'un tiroir dix-huit grands billets, les compta, les tendit à Lantin, qui signa un petit reçu et mit d'une main frémissante l'argent dans sa poche.

73.

Cuando ya se iba, se volvió hacia el joyero, que sonreía, y le dijo, bajando los ojos:

Puis, comme il allait sortir, il se tourna vers le marchand qui souriait toujours, et, baissant les yeux:

74.

-Tengo… aún… otras joyas que han llegado hasta mí por el mismo conducto, ¿le convendría comprármelas?

- J'ai... j'ai d'autres bijoux... qui me viennent...de la même succession. Vous conviendrait-il de me les acheter aussi?

75.

El comerciante respondió:

Le marchand s'inclina:

76.

-Sin duda, caballero.

- Mais certainement, Monsieur. 

77.

Uno de los dependientes se vio obligado a salir de la tienda para soltar la carcajada; otro se sonó con fuerza; pero Lantín, impasible, colorado y grave, prosiguió:

Un des commis sortit pour rire à son aise; un autre se mouchait avec force. Lantin impassible, rouge et grave, annonça:

78.

-Voy a traérselas.

- Je vais vous les apporter.

79.

Y cogió un coche para ir a buscar las joyas.

Et il prit un fiacre pour aller chercher les joyaux.

80.

Al volver a la joyería, una hora después, no se había desayunado aún. Comenzaron a examinar los objetos, pieza por pieza, tasándolos uno a uno. Casi todos eran de la misma casa.

Quand il revint chez le marchand, une heure plus tard, il n'avait pas encore déjeuné. Ils se mirent à examiner les objets pièce à pièce, évaluant chacun. Presque tous venaient de la maison.

81.

Lantín discutía ya los precios, enfadándose, y exigía que le mostraran los comprobantes de las facturas, hablando cada vez más recio, a medida que la suma aumentaba.

Lantin, maintenant, discutait les estimations, se fâchait, exigeait qu'on lui montrât les livres de vente, et parlait de plus en plus haut à mesure que s'élevait la somme.

82.

Los dos solitarios valían veinticinco mil francos; los broches, sortijas y medallones, dieciséis mil; un aderezo de esmeraldas y zafiros, catorce mil; las pulseras, treinta y cinco mil; un solitario, colgante de una cadena de oro, cuarenta mil; y ascendía todo a ciento noventa y seis mil francos.

Les gros brillants d'oreilles valent vingt mille francs, les bracelets trente-cinq mille, les broches, bagues et médaillons seize mille, une parure d'émeraudes et de saphirs quatorze mille; un solitaire suspendu à une chaîne d'or formant collier quarante mille; le tout atteignant le chiffre de cent quatre-vingt-seize mille francs.

83.

El comerciante dijo con sorna:

Le marchand déclara avec une bonhomie railleuse:

84.

-Esto es de una persona que debió de emplear sus economías en joyas.

- Cela vient d'une personne qui mettait toutes ses économies en bijoux.

85.

Lantín repuso, gravemente:

Lantin prononça gravement:

86.

-Cada cual emplea sus ahorros a su gusto.

- C'est une manière comme une autre de placer son argent. 

87.

Y se fue, habiendo convenido con el joyero que, al día siguiente, comprobarían la tasación.

Et il s'en alla après avoir décidé avec l'acquéreur qu'une contre-expertise aurait lieu le lendemain.

88.

Cuando estuvo en la calle, miró la columna Vendóme, y sintió deseos de gatear por ella como si le pareciese una cucaña. Se sentía ligero, con ánimo para saltar por encima de la estatua del emperador, puesta en lo alto.

Quand il se trouva dans la rue, il regarda la colonne Vendôme avec l'envie d'y grimper, comme si c'eût été un mât de cocagne. Il se sentait léger à jouer à saute-mouton par-dessus la statue de l'Empereur perché là-haut dans le ciel.

89.

Almorzó en el restaurante más lujoso y bebió vino de a veinte francos la botella. 

Il alla déjeuner chez Voisin et but du vin à vingt francs la bouteille.

90.

Después tomó un coche para que lo llevase al bosque, y miraba despreciativamente a los transeúntes, con ganas de gritar: "¡Soy rico! ¡Tengo doscientos mil francos!

Puis il prit un fiacre et fit un tour au Bois. Il regardait les équipages avec un certain mépris, oppressé du désir de crier aux passants: "Je suis riche aussi, moi. J'ai deux cent mille francs!"

91.

Se acordó de su oficina y se hizo conducir al Ministerio. Entró en el despacho de su jefe y le dijo con desenvoltura:

Le souvenir de son ministère lui revint. Il s'y fit conduire, entra délibérément chez son chef et annonça:

92.

-Vengo a presentar mi dimisión, porque acabo de recibir una herencia de trescientos mil francos.

- Je viens, Monsieur, vous donner ma démission. J'ai fait un héritage de trois cent mille francs.

93.

Luego fue a estrechar la mano de sus compañeros, y les dio cuenta de sus nuevos planes de vida. Por la noche comió en el café Inglés, el más caro.

Il alla serrer la main de ses anciens collègues et leur confia ses projets d'existence nouvelle; puis il dîna au café Anglais.

94.

Viendo junto a él a un caballero, que le pareció distinguido, no pudo resistir la tentación de referirle, con mucha complacencia, que acababa de heredar cuatrocientos mil francos.

Se trouvant à côté d'un monsieur qui lui parut distingué, il ne put résister à la démangeaison de lui confier, avec une certaine coquetterie, qu'il venait d'hériter de quatre cent mille francs.

95.

Por primera vez en su vida, no se aburrió en el teatro y pasó toda la noche con mujeres.

Pour la première fois de sa vie il ne s'ennuya pas au théâtre, et il passa sa nuit avec des filles.

96.

Se volvió a casar al medio año. La segunda mujer -verdaderamente honrada- tenía un carácter insoportable y lo hizo sufrir mucho.

Six mois plus tard il se remariait. Sa seconde femme était très honnête, mais d'un caractère difficile. Elle le fit beaucoup souffrir.

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1.

El señor Lantín la conoció en una reunión que hubo en casa del subjefe de su oficina, y el amor lo envolvió como una red.

M. Lantin, ayant rencontré cette jeune fille, dans une soirée, chez son sous-chef de bureau, l'amour l'enveloppa comme un filet.

2.

Era hija de un recaudador de contribuciones de provincia muerto años atrás, y había ido a París con su madre, la cual frecuentaba a algunas familias burguesas de su barrio, con la esperanza de casarla.

C'était la fille d'un percepteur de province, mort depuis plusieurs années. Elle était venue ensuite à Paris avec sa mère, qui fréquentait quelques familles bourgeoises de son quartier dans l'espoir de marier la jeune personne.

3.

Dos mujeres pobres y honradas, amables y tranquilas. La muchacha parecía ser el modelo de la mujer honesta, como la soñaría un joven prudente para confiarle su porvenir. Su hermosura plácida ofrecía un encanto angelical de pudor, y la imperceptible sonrisa, que no se borraba de sus labios, parecía un reflejo de su alma.

Elles étaient pauvres et honorables, tranquilles et douces. La jeune fille semblait le type absolu de l'honnête femme à laquelle le jeune homme sage rêve de confier sa vie. Sa beauté modeste avait un charme de pudeur angélique, et l'imperceptible sourire qui ne quittait point ses lèvres semblait un reflet de son coeur.

4.

Todo el mundo cantaba sus alabanzas; cuantos la conocieron repetían sin cesar: "Dichoso el que se la lleve; no podría encontrar cosa mejor.

Tout le monde chantait ses louanges; tous ceux qui la connaissait répétaient sans fin: "Heureux celui qui la prendra. On ne pourrait trouver mieux."

5.

Lantín, entonces oficial primero de negociado en el Ministerio del Interior, con tres mil quinientos francos anuales de sueldo, la pidió por esposa y se casó con ella.

M. Lantin, alors commis principal, au ministère de l'Intérieur, aux appointements annuels de trois mille cinq francs, la demanda en mariage et l'épousa.

6.

Fue verdaderamente feliz. Su mujer administraba la casa con tan prudente economía, que aparentaba vivir hasta con lujo. Le prodigó a su marido todo género de atenciones, delicadezas y mimos: era tan grande su encanto, que a los seis años de haberla conocido, él la quería más aún que al principio.

Il fut avec elle invraisemblablement heureux. Elle gouverna sa maison avec une économie si adroite qu'ils semblaient vivre dans le luxe. Il n'était point d'attentions, de délicatesses, de chatteries qu'elle n'eût pour son mari; et la séduction de sa personne était si grande que, six ans après leur rencontre, il l'aimait plus encore qu'aux premiers jours.

7.

Solamente le desagradaba que se aficionase con exceso al teatro y a las joyas falsas.

Il ne blâmait en elle que deux goûts, celui du théâtre et celui des bijouteries fausses.

8.

Sus amigas, algunas mujeres de modestos empleados, le regalaban con frecuencia localidades para ver obras aplaudidas y hasta para algún estreno; y ella compartía esas diversiones con su marido, al cual fatigaban horriblemente, después de un día de trabajo. Por fin, para librarse de trasnochar, le rogó que fuera con alguna señora conocida, que pudiese acompañarla cuando acabase la función. Ella tardó mucho en ceder, juzgando inconveniente la proposición de su marido; pero, al fin, se decidió a complacerlo, y él se alegró muchísimo.

Ses amies (elle connaissait quelques femmes de modestes fonctionnaires) lui procuraient à tous moments des loges pour les pièces en vogue, même pour les premières représentations; et elle traînait, bon gré, mal gré, son mari à ces divertissements qui le fatiguaient affreusement après sa journée de travail. Alors il la supplia de consentir à aller au spectacle avec quelque dame de sa connaissance qui la ramènerait ensuite. Elle fut longtemps à céder, trouvant peu convenable cette manière d'agir. Elle s'y décida enfin par complaisance, et il lui en sut un gré infini.

9.

Su afición al teatro despertó bien pronto en ella el deseo de adornarse. Su atuendo era siempre muy sencillo, de buen gusto y modesto; su gracia encantadora, su gracia irresistible, suave, sonriente, adquiría mayor atractivo con la sencillez de sus trajes; pero cogió la costumbre de prender en sus orejas dos trozos de vidrio, tallados como brillantes, y llevaba también collares de perlas falsas, pulseras de oro falso y peinetas adornadas con cristales de colores, que imitaban piedras finas.

Or, ce goût pour le théâtre fit bientôt naître en elle le besoin de se parer. Ses toilettes demeuraient toutes simples, il est vrai, de bon goût toujours, mais modestes; et sa grâce douce, sa grâce irrésistible, humble et souriante, semblait acquérir une saveur nouvelle de la simplicité de ses robes, mais elle prit l'habitude de pendre à des oreilles deux gros cailloux du Rhin qui simulaient des diamants, et elle portait des colliers de perles fausses, des bracelets en similor, des peignes agrémentés de verroteries variées jouant les pierres fines.

10.

Disgustado por aquella inconveniente afición al oropel, su marido le decía con frecuencia:

Son mari, que choquait un peu cet amour du clinquant, répétait souvent: 

11.

-Cariño, la que no puede comprar joyas verdaderas no debe lucir más adornos que la belleza y la gracia, que son las mejores joyas.

"Ma chère, quand on n'a pas le moyen de se payer des bijoux véritables, on ne se montre parée que de sa beauté et de sa grâce, voilà encore les plus rares joyaux."

12.

Pero ella, sonriendo dulcemente, contestaba:

Mais elle souriait doucement et répétait: 

13.

-¿Qué quieres? Me gusta, es un vicio. Ya sé que tienes razón; pero no puedo contenerme, no puedo. ¡Me gustan mucho las joyas!

"Que veux-tu? J'aime ça. C'est mon vice. Je sais bien que tu as raison; mais on ne se refait pas. J'aurais adoré les bijoux, moi!"

14.

Y hacía rodar entre sus dedos los collares de supuestas perlas; hacía brillar, deslumbradores, los cristales tallados, mientras repetía:

Et elle faisait rouler dans ses doigts les colliers de perles, miroiter les facettes de cristaux taillés, en répétant: 

15.

-Observa qué bien hechos están; parecen finos.

"Mais regarde donc comme c'est bien fait. On jurerait du vrai."

16.

Él sonreía diciendo:

Il souriait en déclarant: 

17.

-Tienes gustos de gitana.

"Tu as des goûts de Bohémienne."

18.

Algunas veces, por la noche, mientras estaban solos junto a la chimenea, sobre la mesita donde tomaban el té, colocaba ella la caja de tafilete donde guardaba la "pacotilla, según la expresión de Lantín, y examinaba las joyas con atención, apasionándose como si gozase un placer secreto y profundo. Se obstinaba en ponerle un collar a su marido para echarse a reír y exclamar:

Quelquefois, le soir, quand ils demeuraient en tête à tête au coin du feu, elle apportait sur la table où ils prenaient le thé la boîte de maroquin où elle enfermait la "pacotille," selon le mot de M. Lantin; et elle se mettait à examiner ces bijoux imités avec une attention passionnée, comme si elle eût savouré quelque jouissance secrète et profonde; et elle s'obstinait à passer un collier au cou de son mari pour rire ensuite de tout son coeur en s'écriant: 

19.

-¡Qué mono estás!

"Comme tu es drôle!" 

20.

Luego, arrojándose en sus brazos, lo besaba locamente.

Puis elle se jetait dans ses bras et l'embrassait éperdument.

21.

Una noche de invierno, al salir de la Ópera, ella sintió un estremecimiento de frío. Por la mañana tuvo tos; y ocho días más tarde murió, de una pulmonía. 

Comme elle avait été à l'Opéra, une nuit d'hiver, elle rentra toute frissonnante de froid. Le lendemain elle toussait. Huit jours plus tard elle mourait d'une fluxion de poitrine.

22.

Lantín se entristeció de tal modo, que por poco lo entierran también. Su desesperación fue tan grande que sus cabellos encanecieron por completo en un mes. Lloraba día y noche, con el alma desgarrada por un dolor intolerable, acosado por los recuerdos, por la voz, por la sonrisa, por el perdido encanto de su muerta.

Lantin faillit la suivre dans la tombe. Son désespoir fut si terrible que ses cheveux devinrent blancs en un mois. Il pleurait du matin au soir, l'âme déchirée d'une souffrance intolérable, hanté par le souvenir, par le sourire, par la voix, par tout le charme de la morte.

23.

El tiempo no calmaba su amargura. Muchas veces, en las horas de oficina, mientras sus compañeros se agrupaban para comentar los sucesos del día, se le llenaban de agua los ojos y, haciendo una mueca triste, comenzaba a sollozar.

Le temps n'apaisa point sa douleur. Souvent pendant les heures du bureau, alors que les collègues s'en venaient causer un peu des choses du jour, on voyait soudain ses joues se gonfler, son nez se plisser, ses yeux s'emplir d'eau; il faisait une grimace affreuse et se mettait à sangloter.

24.

Había mantenido intacta la habitación de su compañera, y se encerraba allí, diariamente, para pensar; todos los muebles, y hasta sus trajes, continuaban en el mismo lugar, como ella los había dejado.

Il avait gardé intacte la chambre de sa compagne où il s'enfermait tous les jours pour penser à elle; et tous les meubles, ses vêtements mêmes demeuraient à leur place comme ils se trouvaient au dernier jour.

25.

Pero la vida se le hizo dificultosa. El sueldo, que manejado por su mujer bastaba para todas las necesidades de la casa, era insuficiente para él solo, y se preguntaba con estupor cómo se las había arreglado ella para darle vinos excelentes y manjares delicados, que ya no era posible adquirir con sus modestos recursos.

Mais la vie se faisait dure pour lui. Ses appointements, qui, entre les mains de sa femme, suffisaient aux besoins du ménage, devenaient, à présent, insuffisants pour lui tout seul. Et il se demandait avec stupeur comment elle avait su s'y prendre pour lui faire boire toujours des vins excellents et manger des nourritures délicates qu'il ne pouvait plus se procurer avec ses modestes ressources.

26.

Contrajo algunas deudas y, al fin, una mañana, ocho días antes de acabar el mes, faltándole dinero para todo, pensó vender algo. Y acaso por ser lo que le había producido algún disgusto, decidió desprenderse de la "pacotilla, a la que le guardaba aún cierto rencor, porque su vista le amargaba un poco el recuerdo de su mujer.

Il fit quelques dettes et courut après l'argent à la façon des gens réduits aux expédients. Un matin enfin, comme il se trouvait sans un sou, une semaine entière avant la fin du mois, il songea à vendre quelque chose; et tout de suite la pensée lui vint de se défaire de la "pacotille" de sa femme, car il avait gardé au fond du coeur une sorte de rancune contre ces "trompe-l'oeil" qui l'irritaient autrefois. Leur vue même, chaque jour, lui gâtait un peu le souvenir de sa bien-aimée.

27.

Rebuscó entre las muchas joyas de su esposa -la cual hasta los últimos días de su vida estuvo comprando, adquiriendo casi cada tarde una joya nueva-, y por fin se decidió por un hermoso collar de perlas que podía valer muy bien -a juicio de Lantín- dieciséis o diecisiete francos, pues era muy primoroso, a pesar de ser falso.

Il chercha longtemps dans le tas de clinquant qu'elle avait laissé, car jusqu'aux derniers jours de sa vie elle en avait acheté obstinément, rapportant presque chaque soir un objet nouveau, et il se décida pour le grand collier qu'elle semblait préférer, et qui pouvait bien valoir, pensait-il, six ou huit francs, car il était vraiment d'un travail très soigné pour du faux.

28.

Se lo metió en el bolsillo y, de camino para el Ministerio, siguiendo los bulevares, buscó una joyería cualquiera.

Il le mit en sa poche et s'en alla vers son ministère en suivant les boulevards, cherchant une boutique de bijoutier qui lui inspirât confiance.

29.

Entró en una, bastante avergonzado de mostrar así su miseria, yendo a vender una cosa de tan poco precio.

Il en vit une enfin et entra, un peu honteux d'étaler ainsi sa misère et de chercher à vendre une chose de si peu de prix.

30.

-Caballero -le dijo al comerciante-, quisiera saber lo que puede valer esto.

- Monsieur, dit-il au marchand, je voudrais bien savoir ce que vous estimez ce morceau.

31.

El joven tomó el collar, lo examinó, le dio vueltas, lo tanteó, cogió una lente, llamó a otro dependiente, le hizo algunas indicaciones en voz baja, puso la joya sobre el mostrador y la miró de lejos, para observar el efecto.

L'homme reçut l'objet, l'examina, le retourna, le soupesa, prit une loupe, appela son commis, lui fit tout bas des remarques, reposa le collier sur son comptoir et le regarda de loin pour mieux juger de l'effet.

32.

Lantín, molesto por aquellas prevenciones, se disponía a exclamar: "¡Oh, ya sé que no vale nada!, cuando el comerciante dijo:

M. Lantin, gêné par toutes ces cérémonies, ouvrait la bouche pour déclarer: "Oh! je sais bien que cela n'a aucune valeur," - quand le bijoutier prononça:

33.

-Caballero, esto vale de doce a quince mil francos; pero no puedo adquirirlo sin conocer su procedencia.

- Monsieur, cela vaut de douze à quinze mille francs; mais je ne pourrais l'acheter que si vous m'en faisiez connaître exactement la provenance.

34.

El viudo abrió unos ojos enormes y se quedó con la boca abierta. Por fin, balbució:

Le veuf ouvrit des yeux énormes et demeura béant, ne comprenant pas. Il balbutia enfin: 

35.

-¿Está usted seguro?…

"Vous dites...Vous êtes sûr?" 

36.

El otro, atribuyendo a otra causa la sorpresa, añadió secamente:

L'autre se méprit sur son étonnement, et, d'un ton sec: 

37.

-Puede ver si alguien se lo paga mejor; para mí, vale sólo quince mil francos.

"Vous pouvez chercher ailleurs si on vous en donne davantage. Pour moi, cela vaut, au plus, quinze mille. Vous reviendrez me trouver si vous ne trouvez pas mieux."

38.

Lantín, completamente idiota, recogió el collar y se fue, obedeciendo a un deseo confuso de reflexionar a solas.

M. Lantin, tout à fait idiot, reprit son collier et s'en alla, obéissant à un confus besoin de se trouver seul et de réfléchir.

39.

Pero, en cuanto se vio en la calle, estuvo a punto de soltar la risa, pensando: "¡Imbécil! ¡Imbécil! Si le hubiese cogido la palabra… ¡Vaya un joyero, que no sabe distinguir lo bueno de lo falso!

Mais, dès qu'il fut dans la rue, un besoin de rire le saisit, et il pensa "L'imbécile! oh! l'imbécile! Si je l'avais pris au mot tout de même! En voilà un bijoutier qui ne sait pas distinguer le faux du vrai!"

40.

Y entró en otra joyería de la calle de la Paz. En cuanto vio la joya, el comerciante dijo:

Et il pénétra chez un autre marchand à l'entrée de la rue de la Paix. Dès qu'il eut aperçu le bijou, l'orfèvre s'écria:

41.

-¡Ah, caramba! Conozco muy bien este collar; ha salido de esta casa.

- Ah! parbleu; je le connais bien, ce collier; il vient de chez moi.

42.

Lantín, desconcertado, preguntó:

M. Lantin, fort troublé, demanda:

43.

-¿Cuánto vale?

- Combien vaut-il?

44.

-Caballero, yo lo vendí en veinticinco mil francos y se lo compraré en dieciocho mil, cuando me indique, para cumplir las prescripciones legales. ¿Cómo ha llegado a su poder?

- Monsieur, je l'ai vendu vingt-cinq mille. Je suis prêt à le reprendre pour dix-huit mille, quand vous m'aurez indiqué, pour obéir aux prescriptions légales, comment vous en êtes détenteur.

45.

Esta vez el señor Lantín tuvo que sentarse, anonadado por la sorpresa:

Cette fois, M. Lantin s'assit perclus d'étonnement. Il reprit:

46.

-Examínelo… examínelo usted detenidamente, ¿no es falso?

- Mais..., mais, examinez-le bien attentivement, Monsieur, j'avais cru jusqu'ici qu'il était en... en faux.

47.

-¿Quiere usted darme su nombre, caballero?

Le joaillier reprit: - Voulez-vous me dire votre nom, Monsieur?

48.

-Sí, señor; me llamo Lantín, estoy empleado en el Ministerio del Interior y vivo en la calle de los Mártires, en el número 16.

- Parfaitement. Je m'appelle Lantin, je suis employé au ministère de l'Intérieur, je demeure 16, rue des Martyrs.

49.

El comerciante abrió sus libros, buscó y dijo:

Le marchand ouvrit ses registres, rechercha, et prononça:

50.

-Este collar fue enviado, en efecto, a la señora de Lantín, calle de los Mártires, número 16, en julio de 1878.

- Ce collier a été envoyé en effet à l'adresse de Madame Lantin, 16, rue des Martyrs, le 20 juillet 1876.

51.

Los dos hombres se miraron fijamente; el empleado, estúpido por la sorpresa; el joyero, creyendo estar ante un ladrón.

Et les deux hommes se regardèrent dans les yeux, l'employé éperdu de surprise, l'orfèvre flairant un voleur.

52.

El comerciante dijo:

Celui-ci reprit:

53.

-¿Accede a depositar esta joya en mi casa durante veinticuatro horas nada más, y mediante recibo?

- Voulez-vous me laisser cet objet pendant vingt-quatre heures seulement, je vais vous en donner un reçu?

54.

Lantín balbució:

M. Lantin balbutia:

55.

-Si, sí; ya lo creo.

- Mais oui, certainement. 

56.

Y salió doblando el papel, que guardó en un bolsillo.

Et il sortit en pliant le papier qu'il mit dans sa poche.

57.

Luego cruzó la calle, anduvo hasta notar que había equivocado su camino, volvió hacia las Tullerías, pasó el Sena, vio que se equivocaba de nuevo, y retrocedió hasta los Campos Elíseos, sin ninguna idea clara en la mente. Se esforzaba, queriendo razonar, comprender. Su esposa no pudo adquirir un objeto de tanto valor… De ningún modo… Luego ¡era un regalo! ¡Un regalo! Y ¿de quién? ¿Por qué?

Puis il traversa la rue, la remonta, s'aperçut qu'il se trompait de route, redescendit aux Tuileries, passa la Seine, reconnut encore son erreur, revint aux Champs-Élysées sans une idée nette dans la tête. Il s'efforçait de raisonner, de comprendre. Sa femme n'avait pu acheter un objet d'une pareille valeur. - Non, certes. - Mais alors, c'était un cadeau! Un cadeau! Un cadeau de qui? Pourquoi?

58.

Se detuvo y quedó inmóvil en medio del paseo. La horrible duda lo asaltó. ¿Ella?… ¡Y todas las demás joyas también serían regalos! Le pareció que la tierra temblaba, que un árbol se le venía encima y, tendiendo los brazos, se desplomó.

Il s'était arrêté et il demeurait debout au milieu de l'avenue. Le doute horrible l'effleura. - Elle? - Mais alors tous les autres bijoux étaient aussi des cadeaux! Il lui sembla que la terre remuait; qu'un arbre, devant lui, s'abattait; il étendit les bras et s'écroula, privé de sentiment.

59.

Recobró el sentido en una farmacia adonde los transeúntes que lo recogieron lo habían llevado. Hizo que lo condujeran a su casa y no quiso ver a nadie.

Il reprit connaissance dans la boutique d'un pharmacien où les passants l'avaient porté. Il se fit reconduire chez lui, et s'enferma.

60.

Hasta la noche lloró desesperadamente, mordiendo un pañuelo para no gritar. Luego se fue a la cama, rendido por la fatiga y la tristeza, y durmió con sueño pesado.

Jusqu'à la nuit il pleura éperdument, mordant un mouchoir pour ne pas crier. Puis il se mit au lit accablé de fatigue et de chagrin, et il dormit d'un pesant sommeil.

61.

Lo despertó un rayo de sol, y se levantó despacio, para ir a la oficina. Era muy duro trabajar después de semejantes emociones. Recordó que podía excusarse con su jefe, y le envió una carta. Luego pensó que debía ir a la joyería y lo ruborizó la vergüenza. Se quedó largo rato meditabundo; no era posible que se quedara el collar sin recoger. Se vistió y salió.

Un rayon de soleil le réveilla, et il se leva lentement pour aller à son ministère. C'était dur de travailler après de pareilles secousses. Il réfléchit alors qu'il pouvait s'excuser auprès de son chef; et il lui écrivit. Puis il songea qu'il fallait retourner chez le bijoutier; et une honte l'empourpra. Il demeura longtemps à réfléchir. Il ne pouvait pourtant pas laisser le collier chez cet homme; il s'habilla et sortit.

62.

Hacía buen tiempo; el cielo azul, alegrando la ciudad, parecía sonreír. Dos transeúntes ociosos andaban sin rumbo, lentamente, con las manos en los bolsillos.

Il faisait beau, le ciel bleu s'étendait sur la ville qui semblait sourire. Des flâneurs allaient devant eux, les mains dans leurs poches.

63.

Lantín pensó, al verlos: "Dichoso el que tiene una fortuna. Con el dinero pueden acabarse todas las tristezas; uno va donde quiere, viaja, se distrae… ¡Oh! ¡Si yo fuese rico!

Lantin se dit, en les regardant passer: "Comme on est heureux quand on a de la fortune! Avec de l'argent on peut secouer jusqu'aux chagrins, on va où l'on veut, on voyage, on se distrait! Oh! si j'étais riche!"

64.

Sintió hambre, no había comido desde la antevíspera. Pero no llevaba dinero, y volvió a ocuparse del collar ¡Dieciocho mil francos! ¡Era un buen tesoro!

Il s'aperçut qu'il avait faim, n'ayant pas mangé depuis l'avant-veille. Mais sa poche était vide, et il se ressouvint du collier. Dix-huit mille francs! Dix-huit mille francs! c'était une somme, cela!

65.

Llegó a la calle de la Paz y comenzó a pasearse para arriba y para abajo, por la acera frente a la joyería. ¡Dieciocho mil francos! Veinte veces fue a entrar; y siempre se detenía, avergonzado.

Il gagna la rue de la Paix et commença à se promener de long en large sur le trottoir, en face de la boutique. Dix-huit mille francs! Vingt fois il faillit entrer; mais la honte l'arrêtait toujours.

66.

Pero tenía hambre, un hambre atroz, y ningún dinero. Por fin se decidió, bruscamente; atravesó la calle y, corriendo, para no darse tiempo de reflexionar, se precipitó en la joyería. 

Il avait faim pourtant, grand'faim, et pas un sou. Il se décida brusquement, traversa la rue en courant pour ne pas se laisser le temps de réfléchir, et il se précipita chez l'orfèvre.

67.

El dueño se apresuró a ofrecerle una silla, sonriendo con finura. Los dependientes miraban a Lantín de reojo, procurando contener la risa que les retozaba en el cuerpo. 

Dès qu'il l'aperçut, le marchand s'empressa, offrit un siège avec une politesse souriante. Les commis eux-mêmes arrivèrent, qui regardaient de côté Lantin, avec des gaietés dans les yeux et sur les lèvres.

68.

El joyero dijo:

Le bijoutier déclara:

69.

-Caballero, ya me informé. Si usted acepta mi proposición, puedo entregarle ahora mismo el precio de la joya.

- Je me suis renseigné, Monsieur, et si vous êtes toujours dans les mêmes dispositions, je suis prêt à vous payer la somme que je vous ai proposée.

70.

El empleado balbució:

L'employé balbutia:

71.

-Sí, sí; claro.

- Mais certainement.

72.

El comerciante sacó de un cajón dieciocho billetes de mil francos y se los entregó a Lantín, quien firmó un recibo y los guardó en el bolsillo con mano temblorosa.

L'orfèvre tira d'un tiroir dix-huit grands billets, les compta, les tendit à Lantin, qui signa un petit reçu et mit d'une main frémissante l'argent dans sa poche.

73.

Cuando ya se iba, se volvió hacia el joyero, que sonreía, y le dijo, bajando los ojos:

Puis, comme il allait sortir, il se tourna vers le marchand qui souriait toujours, et, baissant les yeux:

74.

-Tengo… aún… otras joyas que han llegado hasta mí por el mismo conducto, ¿le convendría comprármelas?

- J'ai... j'ai d'autres bijoux... qui me viennent...de la même succession. Vous conviendrait-il de me les acheter aussi?

75.

El comerciante respondió:

Le marchand s'inclina:

76.

-Sin duda, caballero.

- Mais certainement, Monsieur. 

77.

Uno de los dependientes se vio obligado a salir de la tienda para soltar la carcajada; otro se sonó con fuerza; pero Lantín, impasible, colorado y grave, prosiguió:

Un des commis sortit pour rire à son aise; un autre se mouchait avec force. Lantin impassible, rouge et grave, annonça:

78.

-Voy a traérselas.

- Je vais vous les apporter.

79.

Y cogió un coche para ir a buscar las joyas.

Et il prit un fiacre pour aller chercher les joyaux.

80.

Al volver a la joyería, una hora después, no se había desayunado aún. Comenzaron a examinar los objetos, pieza por pieza, tasándolos uno a uno. Casi todos eran de la misma casa.

Quand il revint chez le marchand, une heure plus tard, il n'avait pas encore déjeuné. Ils se mirent à examiner les objets pièce à pièce, évaluant chacun. Presque tous venaient de la maison.

81.

Lantín discutía ya los precios, enfadándose, y exigía que le mostraran los comprobantes de las facturas, hablando cada vez más recio, a medida que la suma aumentaba.

Lantin, maintenant, discutait les estimations, se fâchait, exigeait qu'on lui montrât les livres de vente, et parlait de plus en plus haut à mesure que s'élevait la somme.

82.

Los dos solitarios valían veinticinco mil francos; los broches, sortijas y medallones, dieciséis mil; un aderezo de esmeraldas y zafiros, catorce mil; las pulseras, treinta y cinco mil; un solitario, colgante de una cadena de oro, cuarenta mil; y ascendía todo a ciento noventa y seis mil francos.

Les gros brillants d'oreilles valent vingt mille francs, les bracelets trente-cinq mille, les broches, bagues et médaillons seize mille, une parure d'émeraudes et de saphirs quatorze mille; un solitaire suspendu à une chaîne d'or formant collier quarante mille; le tout atteignant le chiffre de cent quatre-vingt-seize mille francs.

83.

El comerciante dijo con sorna:

Le marchand déclara avec une bonhomie railleuse:

84.

-Esto es de una persona que debió de emplear sus economías en joyas.

- Cela vient d'une personne qui mettait toutes ses économies en bijoux.

85.

Lantín repuso, gravemente:

Lantin prononça gravement:

86.

-Cada cual emplea sus ahorros a su gusto.

- C'est une manière comme une autre de placer son argent. 

87.

Y se fue, habiendo convenido con el joyero que, al día siguiente, comprobarían la tasación.

Et il s'en alla après avoir décidé avec l'acquéreur qu'une contre-expertise aurait lieu le lendemain.

88.

Cuando estuvo en la calle, miró la columna Vendóme, y sintió deseos de gatear por ella como si le pareciese una cucaña. Se sentía ligero, con ánimo para saltar por encima de la estatua del emperador, puesta en lo alto.

Quand il se trouva dans la rue, il regarda la colonne Vendôme avec l'envie d'y grimper, comme si c'eût été un mât de cocagne. Il se sentait léger à jouer à saute-mouton par-dessus la statue de l'Empereur perché là-haut dans le ciel.

89.

Almorzó en el restaurante más lujoso y bebió vino de a veinte francos la botella. 

Il alla déjeuner chez Voisin et but du vin à vingt francs la bouteille.

90.

Después tomó un coche para que lo llevase al bosque, y miraba despreciativamente a los transeúntes, con ganas de gritar: "¡Soy rico! ¡Tengo doscientos mil francos!

Puis il prit un fiacre et fit un tour au Bois. Il regardait les équipages avec un certain mépris, oppressé du désir de crier aux passants: "Je suis riche aussi, moi. J'ai deux cent mille francs!"

91.

Se acordó de su oficina y se hizo conducir al Ministerio. Entró en el despacho de su jefe y le dijo con desenvoltura:

Le souvenir de son ministère lui revint. Il s'y fit conduire, entra délibérément chez son chef et annonça:

92.

-Vengo a presentar mi dimisión, porque acabo de recibir una herencia de trescientos mil francos.

- Je viens, Monsieur, vous donner ma démission. J'ai fait un héritage de trois cent mille francs.

93.

Luego fue a estrechar la mano de sus compañeros, y les dio cuenta de sus nuevos planes de vida. Por la noche comió en el café Inglés, el más caro.

Il alla serrer la main de ses anciens collègues et leur confia ses projets d'existence nouvelle; puis il dîna au café Anglais.

94.

Viendo junto a él a un caballero, que le pareció distinguido, no pudo resistir la tentación de referirle, con mucha complacencia, que acababa de heredar cuatrocientos mil francos.

Se trouvant à côté d'un monsieur qui lui parut distingué, il ne put résister à la démangeaison de lui confier, avec une certaine coquetterie, qu'il venait d'hériter de quatre cent mille francs.

95.

Por primera vez en su vida, no se aburrió en el teatro y pasó toda la noche con mujeres.

Pour la première fois de sa vie il ne s'ennuya pas au théâtre, et il passa sa nuit avec des filles.

96.

Se volvió a casar al medio año. La segunda mujer -verdaderamente honrada- tenía un carácter insoportable y lo hizo sufrir mucho.

Six mois plus tard il se remariait. Sa seconde femme était très honnête, mais d'un caractère difficile. Elle le fit beaucoup souffrir.

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