El collar / La parure - Guy de Maupassant
1.

Era una de esas lindas y deliciosas criaturas nacidas como por un error del Destino en una familia de empleados. No tenía dote, ni esperanzas de cambiar de posición; no disponía de ningún medio para ser conocida, comprendida, querida, para encontrar un esposo rico y distinguido; y consintió que la casaran con un modesto empleado del Ministerio de Instrucción Pública.

C'était une de ces jolies et charmantes filles, nées, comme par une erreur du destin, dans une famille d'employés. Elle n'avait pas de dot, pas d'espérances, aucun moyen d'être connue, comprise, aimée, épousée par un homme riche et distingué; et elle se laissa marier avec un petit commis du ministère de l'instruction publique.

2.

No pudiendo adornarse, fue sencilla, pero desgraciada, como una mujer obligada por la suerte a vivir en una esfera inferior a la que le corresponde; porque las mujeres no tienen casta ni raza, pues su belleza, su atractivo y su encanto les sirven de ejecutoria y de familia. Su nativa firmeza, su instinto de elegancia y su flexibilidad de espíritu son para ellas la única jerarquía, que iguala a las hijas del pueblo con las más grandes señoras.

Elle fut simple ne pouvant être parée, mais malheureuse comme une déclassée; car les femmes n'ont point de caste ni de race, leur beauté, leur grâce et leur charme leur servant de naissance et de famille. Leur finesse native, leur instinct d'élégance, leur souplesse d'esprit, sont leur seule hiérarchie, et font des filles du peuple les égales des plus grandes dames.

3.

Sufría constantemente, sintiéndose nacida para todas las delicadezas y todos los lujos. Sufría contemplando la pobreza de su hogar, la miseria de las paredes, sus estropeadas sillas, su fea indumentaria. Todas estas cosas, en las cuales ni siquiera habría reparado ninguna otra mujer de su casa, torturábanla y la llenaban de indignación. La vista de la muchacha bretona que les servía de criada despertaba en ella pesares desolados y delirantes ensueños. Pensaba en las antecámaras mudas, guarnecidas de tapices orientales, alumbradas por altas lámparas de bronce y en los dos pulcros lacayos de calzón corto, dormidos en anchos sillones, amodorrados por el intenso calor de la estufa. Pensaba en los grandes salones colgados de sedas antiguas, en los finos muebles repletos de figurillas inestimables y en los saloncillos coquetones, perfumados, dispuestos para hablar cinco horas con los amigos más íntimos, los hombres famosos y agasajados, cuyas atenciones ambicionan todas las mujeres.

Elle souffrait sans cesse, se sentant née pour toutes les délicatesses et tous les luxes. Elle souffrait de la pauvreté de son logement, de la misère des murs, de l'usure des sièges, de la laideur des étoffes. Toutes ces choses, dont une autre femme de sa caste ne se serait même pas aperçue, la torturaient et l'indignaient. La vue de la petite Bretonne qui faisait son humble ménage éveillait en elle des regrets désolés et des rêves éperdus. Elle songeait aux antichambres muettes, capitonnées avec des tentures orientales, éclairées par de hautes torchères de bronze, et aux deux grands valets en culotte courte qui dorment dans les larges fauteuils, assoupis par la chaleur lourde du calorifère. Elle songeait aux grands salons vêtus de soie ancienne, aux meubles fins portant des bibelots inestimables, et aux petits salons coquets, parfumés, faits pour la causerie de cinq heures avec les amis les plus intimes, les hommes connus et recherchés dont toutes les femmes envient et désirent l'attention.

4.

Cuando se sentaba, a las horas de comer, delante de la mesa redonda, cubierta por un mantel de tres días, frente a su esposo, que destapaba la sopera, diciendo con aire de satisfacción: "¡Ah! ¡Qué buen caldo! ¡No hay nada para mí tan excelente como esto!", pensaba en las comidas delicadas, en los servicios de plata resplandecientes, en los tapices que pueblan las paredes de personajes antiguos y aves extrañas dentro de un bosque fantástico; pensaba en los exquisitos y selectos manjares, ofrecidos en fuentes maravillosas; en las galanterías murmuradas y escuchadas con sonrisa de esfinge, al tiempo que se paladea la sonrosada carne de una trucha o un alón de faisán.

Quand elle s'asseyait, pour dîner, devant la table ronde couverte d'une nappe de trois jours, en face de son mari qui découvrait la soupière en déclarant d'un air enchanté: «Ah! le bon pot-au-feu! je ne sais rien de meilleur que cela...» elle songeait aux dîners fins, aux argenteries reluisantes, aux tapisseries peuplant les murailles de personnages anciens et d'oiseaux étranges au milieu d'une forêt de féerie; elle songeait aux plats exquis servis en des vaisselles merveilleuses, aux galanteries chuchotées et écoutées avec un sourire de sphinx, tout en mangeant la chair rose d'une truite ou des ailes de gélinotte.

5.

No poseía galas femeninas, ni una joya; nada absolutamente y sólo aquello de que carecía le gustaba; no se sentía formada sino para aquellos goces imposibles. ¡Cuánto habría dado por agradar, ser envidiada, ser atractiva y asediada!

Elle n'avait pas de toilettes, pas de bijoux, rien. Et elle n'aimait que cela; elle se sentait faite pour cela. Elle eût tant désiré plaire, être enviée, être séduisante et recherchée.

6.

Tenía una amiga rica, una compañera del colegio a la cual no quería ir a ver con frecuencia, porque sufría más al regresar a su casa. Días y días pasaba después llorando de pena, de pesar, de desesperación.

Elle avait une amie riche, une camarade de couvent qu'elle ne voulait plus aller voir, tant elle souffrait en revenant. Et elle pleurait pendant des jours entiers, de chagrin, de regret, de désespoir et de détresse.

7.

***

***

8.

Una mañana volvió a su casa el marido con expresión triunfante y agitando en la mano un ancho sobre.

Or, un soir, son mari rentra, l'air glorieux, et tenant à la main une large enveloppe.

9.

-Mira, mujer -dijo-; aquí tienes una cosa para ti.

--Tiens, dit-il, voici quelque chose pour toi.

10.

Ella rompió vivamente la envoltura y sacó un pliego impreso que decía: 

Elle déchira vivement le papier et en tira une carte imprimée qui portait ces mots:

11.

"El ministro de Instrucción Pública y señora ruegan al señor y la señora de Loisel les hagan el honor de pasar la velada del lunes 18 de enero en el hotel del Ministerio".

«Le ministre de l'instruction publique et Mme Georges Ramponneau prient M. et Mme Loisel de leur faire l'honneur de venir passer la soirée à l'hôtel du ministère, le lundi 18 janvier.»

12.

En lugar de enloquecer de alegría, conforme pensaba su esposo, tiró la invitación sobre la mesa, murmurando con desprecio:

Au lieu d'être ravie, comme l'espérait son mari, elle jeta avec dépit l'invitation sur la table, murmurant:

13.

-¿Qué he de hacer yo de eso?

--Que veux-tu que je fasse de cela?

14.

-Creí, mujercita mía, que con ello te procuraba una gran satisfacción. ¡Sales tan poco, y es tan oportuna la ocasión que hoy se te presenta!... Te advierto que me ha costado bastante trabajo obtener esa invitación. Todos las buscan, las persiguen; son muy solicitadas y se reparten pocas entre los empleados. Verás allí a todo el mundo oficial.

--Mais, ma chérie, je pensais que tu serais contente. Tu ne sors jamais, et c'est une occasion, cela, une belle! J'ai eu une peine infinie à l'obtenir. Tout le monde en veut; c'est très recherché et on n'en donne pas beaucoup aux employés. Tu verras là tout le monde officiel.

15.

Clavando en su esposo una mirada llena de angustia, le dijo con impaciencia:

Elle le regardait d'un oeil irrité, et elle déclara avec impatience:

16.

-¿Qué quieres que me ponga para ir allá?

--Que veux-tu que je me mette sur le dos pour aller là?

17.

No se había preocupado él de semejante cosa, y balbuceó:

Il n'y avait pas songé; il balbutia:

18.

-Pues el traje que llevas cuando vamos al teatro. Me parece muy bonito...

--Mais la robe avec laquelle tu vas au théâtre. Elle me semble très bien, à moi...

19.

Se calló, estupefacto, atontado, viendo que su mujer lloraba. Dos gruesas lágrimas se desprendían de sus ojos, lentamente, para rodar por sus mejillas. El hombre murmuró:

Il se tut, stupéfait, éperdu, en voyant que sa femme pleurait. Deux grosses larmes descendaient lentement des coins des yeux vers les coins de la bouche; il bégaya:

20.

-¿Qué te sucede? Pero ¿qué te sucede?

--Qu'as-tu? qu'as-tu?

21.

Pero ella, valientemente, haciendo un esfuerzo, había vencido su pena y respondió con voz tranquila, enjugando sus húmedas mejillas:

Mais, par un effort violent, elle avait dompté sa peine et elle répondit d'une voix calme en essuyant ses joues humides:

22.

-Nada; que no tengo vestido para ir a esa fiesta. Da la invitación a cualquier colega cuya mujer se encuentre mejor provista de ropa que yo.

--Rien. Seulement je n'ai pas de toilette et par conséquent je ne peux aller à cette fête. Donne ta carte à quelque collègue dont la femme sera mieux nippée que moi.

23.

El estaba desolado, y dijo:

Il était désolé. Il reprit:

24.

-Vamos a ver, Matilde. ¿Cuánto te costaría un traje decente, que pudiera servirte en otras ocasiones; un traje sencillito?

--Voyons, Mathilde. Combien cela coûterait-il, une toilette convenable, qui pourrait te servir encore en d'autres occasions, quelque chose de très simple?

25.

Ella meditó unos segundos, haciendo sus cuentas y pensando asimismo en la suma que podía pedir sin provocar una negativa rotunda y una exclamación de asombro del empleadillo.

Elle réfléchit quelques secondes, établissant ses comptes et songeant aussi à la somme qu'elle pouvait demander sans s'attirer un refus immédiat et une exclamation effarée du commis économe.

26.

Respondió al fin, titubeando:

Enfin, elle répondit en hésitant:

27.

-No lo sé de fijo; pero creo que con cuatrocientos francos me arreglaría.

--Je ne sais pas au juste, mais il me semble qu'avec quatre cents francs je pourrais arriver.

28.

El marido palideció algo, pues reservaba precisamente esta cantidad para comprar una escopeta, pensando ir de caza en verano, a la llanura de Nanterre, con algunos amigos que salían a tirar a las alondras los domingos.

Il avait un peu pâli, car il réservait juste cette somme pour acheter un fusil et s'offrir des parties de chasse, l'été suivant, dans la plaine de Nanterre, avec quelques amis qui allaient tirer des alouettes, par là, le dimanche.

29.

Dijo, no obstante:

Il dit cependant:

30.

-Bien. Te doy los cuatrocientos francos. Pero trata de que tu vestido luzca lo más posible, ya que hacemos el sacrificio.

--Soit. Je te donne quatre cents francs. Mais tâche d'avoir une belle robe.

31.

***

***

32.

El día de la fiesta se acercaba, y la señora de Loisel parecía triste, inquieta, ansiosa. Sin embargo, el vestido estuvo hecho a tiempo. Su esposo le dijo una noche:

Le jour de la fête approchait, et Mme Loisel semblait triste, inquiète, anxieuse. Sa toilette était prête cependant. Son mari, lui dit un soir:

33.

-¿Qué te pasa? Te veo desatinada y pensativa desde hace tres días.

--Qu'as-tu? Voyons, tu es toute drôle depuis trois jours.

34.

Y ella respondió:

Et elle répondit:

35.

-Me disgusta no tener ni una alhaja, ni una sola joya que ponerme. Pareceré, de todos modos, una miserable. Casi, casi me gustarla más no ir a ese baile.

--Cela m'ennuie de n'avoir pas un bijou, pas une pierre, rien à mettre sur moi. J'aurai l'air misère comme tout. J'aimerais presque mieux ne pas aller à cette soirée.

36.

-Ponte unas cuantas flores naturales -replicole él-. Eso es muy elegante, sobre todo en este tiempo, y por diez francos encontrarás dos o tres rosas magníficas.

Il reprit: --Tu mettras des fleurs naturelles. C'est très chic en cette saison-ci. Pour dix francs tu auras deux ou trois roses magnifiques.

37.

Ella no quería convencerse.

Elle n'était point convaincue.

38.

Eso le parecía humillante como parecer una pobre en medio de mujeres ricas.

--Non... il n'y a rien de plus humiliant que d'avoir l'air pauvre au milieu de femmes riches.

39.

Pero su marido exclamó:

Mais son mari s'écria:

40.

-¡Qué tonta eres! Ve a ver a tu compañera de colegio, la señora de Forestier, y ruégale que te preste unas alhajas. Eres bastante amiga suya para tomarte esa libertad.

--Que tu es bête! Va trouver ton amie Mme Forestier et demande-lui de te prêter des bijoux. Tu es bien assez liée avec elle pour faire cela.

41.

La mujer dejó escapar un grito de alegría.

Elle poussa un cri de joie:

42.

-Tienes razón. No había pensado en ello.

--C'est vrai. Je n'y avais point pensé.

43.

Al siguiente día fue a casa de su amiga y le contó su apuro.

Le lendemain, elle se rendit chez son amie et lui conta sa détresse.

44.

La señora de Forestier fue a un armario de espejo, cogió un cofrecillo, lo sacó, lo abrió y dijo a la señora de Loisel:

Mme Forestier alla vers son armoire à glace, prit un large coffret, l'apporta, l'ouvrit, et dit à Mme Loisel:

45.

-Escoge, querida.

--Choisis, ma chère.

46.

Primero vio brazaletes; luego, un collar de perlas; luego, una cruz veneciana de oro y pedrería primorosamente construida. Probábase aquellas joyas ante el espejo, vacilando, no pudiendo decidirse a abandonarlas, a devolverlas. Preguntaba sin cesar:

Elle vit d'abord des bracelets, puis un collier de perles, puis une croix vénitienne, or et pierreries, d'un admirable travail. Elle essayait les parures devant la glace, hésitait, ne pouvait se décider à les quitter, à les rendre. Elle demandait toujours:

47.

-¿No tienes ninguna otra?

--Tu n'as plus rien autre?

48.

-Sí, mujer. Dime qué quieres. No sé lo que a ti te agradaría.

--Mais si. Cherche. Je ne sais pas ce qui peut te plaire.

49.

De repente descubrió, en una caja de raso negro, un soberbio collar de brillantes, y su corazón empezó a latir de un modo inmoderado. Sus manos temblaban al ir a cogerlo. Se lo puso, rodeando con él su cuello, y permaneció en éxtasis contemplando su imagen.

Tout à coup elle découvrit, dans une boîte de satin noir, une superbe rivière de diamants; et son coeur se mit à battre d'un désir immodéré. Ses mains tremblaient en la prenant. Elle l'attacha autour de sa gorge, sur sa robe montante, et demeura en extase devant elle-même.

50.

Luego preguntó, vacilante, llena de angustia:

Puis, elle demanda, hésitante, pleine d'angoisse:

51.

-¿Quieres prestármelo? No quisiera llevar otra joya.

--Peux-tu me prêter cela, rien que cela?

52.

-Sí, mujer.

--Mais, oui, certainement.

53.

Abrazó y besó a su amiga con entusiasmo, y luego escapó con su tesoro.

Elle sauta au cou de son amie, l'embrassa avec emportement, puis s'enfuit avec son trésor.

54.

Llegó el día de la fiesta. La señora de Loisel tuvo un verdadero triunfo. Era más bonita que las otras y estaba elegante, graciosa, sonriente y loca de alegría. Todos los hombres la miraban, preguntaban su nombre, trataban de serle presentados. Todos los directores generales querían bailar un vals con ella. El ministro reparó en su hermosura.

Le jour de la fête arriva. Mme Loisel eut un succès. Elle était plus jolie que toutes, élégante, gracieuse, souriante et folle de joie. Tous les hommes la regardaient, demandaient son nom, cherchaient à être présentés. Tous les attachés du cabinet voulaient valser avec elle. Le ministre la remarqua.

55.

Ella bailaba con embriaguez, con pasión, inundada de alegría, no pensando ya en nada más que en el triunfo de su belleza, en la gloria de aquel triunfo, en una especie de dicha formada por todos los homenajes que recibía, por todas las admiraciones, por todos los deseos despertados, por una victoria tan completa y tan dulce para un alma de mujer.

Elle dansait avec ivresse, avec emportement, grisée par le plaisir, ne pensant plus à rien, dans le triomphe de sa beauté, dans la gloire de son succès, dans une sorte de nuage de bonheur fait de tous ces hommages, de toutes ces admirations, de tous ces désirs éveillés, de cette victoire si complète et si douce au coeur des femmes.

56.

Salió alrededor de las cuatro de la mañana. Desde medianoche, su marido dormitaba en un cuartito desierto, en compañía de otros tres hombres cuyas esposas se divertían mucho.

Elle partit vers quatre heures du matin. Son mari, depuis minuit, dormait dans un petit salon désert avec trois autres messieurs dont les femmes s'amusaient beaucoup.

57.

Él le echó sobre los hombros el abrigo que había llevado para la salida, modesto abrigo de su vestir ordinario, cuya pobreza contrastaba extrañamente con la elegancia del traje de baile. Ella lo sintió y quiso huir, para no ser vista por las otras mujeres que se envolvían en ricas pieles.

Il lui jeta sur les épaules les vêtements qu'il avait apportés pour la sortie, modestes vêtements de la vie ordinaire, dont la pauvreté jurait avec l'élégance de la toilette de bal. Elle le sentit et voulut s'enfuir, pour ne pas être remarquée par les autres femmes qui s'enveloppaient de riches fourrures.

58.

Loisel la retuvo diciendo:

Loisel la retenait:

59.

-Espera, mujer; vas a resfriarte a la salida. Iré a buscar un coche.

--Attends donc. Tu vas attraper froid dehors. Je vais appeler un fiacre.

60.

Pero ella no le oía, y bajó rápidamente la escalera. Cuando estuvieron en la calle no encontraron coche, y se pusieron a buscar, dando voces a los cocheros que veían pasar a lo lejos.

Mais elle ne l'écoutait point et descendait rapidement l'escalier. Lorsqu'ils furent dans la rue, ils ne trouvèrent pas de voiture; et ils se mirent à chercher, criant après les cochers qu'ils voyaient passer de loin.

61.

Anduvieron hacia el Sena desesperados, tiritando. Por fin pudieron hallar una de esas vetustas berlinas que sólo aparecen en las calles de París cuando la noche cierra, cual si les avergonzase su miseria durante el día.

Ils descendaient vers la Seine, désespérés, grelottants. Enfin ils trouvèrent sur le quai un de ces vieux coupés noctambules qu'on ne voit dans Paris que la nuit venue, comme s'ils eussent été honteux de leur misère pendant le jour.

62.

Llevolos hasta la puerta de su casa, situada en la calle de los Mártires, y entraron tristemente en el portal. Pensaba el hombre, apesadumbrado, en que a las diez había de ir a la oficina.

Il les ramena jusqu'à leur porte, rue des Martyrs, et ils remontèrent tristement chez eux. C'était fini, pour elle. Et il songeait, lui, qu'il lui faudrait être au Ministère à dix heures.

63.

La mujer se quitó el abrigo que llevaba echado sobre los hombros, delante del espejo, a fin de contemplarse aún una vez más ricamente alhajada. Pero de repente dejó escapar un grito.

Elle ôta les vêtements dont elle s'était enveloppé les épaules, devant la glace, afin de se voir encore une fois dans sa gloire. Mais soudain elle poussa un cri. Elle n'avait plus sa rivière autour du cou!

64.

Su esposo, ya medio desnudo, le preguntó:

Son mari, à moitié dévêtu, déjà, demanda:

65.

-¿Qué tienes?

--Qu'est-ce que tu as?

66.

Ella volviose hacia él, acongojada.

Elle se tourna vers lui, affolée:

67.

-Tengo..., tengo... -balbuceó- que no encuentro el collar de la señora de Forestier.

--J'ai... j'ai... je n'ai plus la rivière de madame Forestier.

68.

Él se irguió, sobrecogido:

Il se dressa, éperdu:

69.

-¿Eh?..., ¿cómo? ¡No es posible!

--Quoi!... comment!... Ce n'est pas possible!

70.

Y buscaron entre los adornos del traje, en los pliegues del abrigo, en los bolsillos, en todas partes. No lo encontraron.

Et ils cherchèrent dans les plis de la robe, dans les plis du manteau, dans les poches, partout. Ils ne la trouvèrent point.

71.

Él preguntaba:

Il demandait:

72.

-¿Estás segura de que lo llevabas al salir del baile?

--Tu es sûre que tu l'avais encore en quittant le bal?

73.

-Sí; lo toqué al cruzar el vestíbulo del Ministerio.

--Oui, je l'ai touchée dans le vestibule du Ministère.

74.

-Pero si lo hubieras perdido en la calle, lo habríamos oído caer. Debe de estar en el coche.

--Mais, si tu l'avais perdue dans la rue, nous l'aurions entendu tomber. Elle doit être dans le fiacre.

75.

-Sí. Es probable. ¿Te fijaste qué número tenía?

--Oui, c'est probable. As-tu pris le numéro?

76.

-No. Y tú, ¿no lo miraste?

--Non. Et toi, tu ne l'as pas regardé?

77.

-No.

--Non.

78.

Se contemplaron aterrados. Finalmente Loisel se vistió.

Ils se contemplaient atterrés. Enfin Loisel se rhabilla.

79.

-Voy -dijo- a recorrer a pie todo el camino que hemos hecho, a ver si por casualidad lo encuentro.

--Je vais, dit-il, refaire tout le trajet que nous avons fait à pied, pour voir si je ne la retrouverai pas.

80.

Y salió. Ella permaneció en traje de baile, sin fuerzas para irse a la cama, desplomada en una silla, sin lumbre, casi helada, sin ideas, casi estúpida.

Et il sortit. Elle demeura en toilette de soirée, sans force pour se coucher, abattue sur une chaise, sans feu, sans pensée.

81.

Su marido volvió hacia las siete. No había encontrado nada.

Son mari rentra vers sept heures. Il n'avait rien trouvé.

82.

Fue a la Prefectura de Policía, a las redacciones de los periódicos, para publicar un anuncio ofreciendo una gratificación por el hallazgo; fue a las oficinas de las empresas de coches, a todas partes donde podía ofrecérsele alguna esperanza.

Il se rendit à la Préfecture de police, aux journaux, pour faire promettre une récompense, aux compagnies de petites voitures, partout enfin où un soupçon d'espoir le poussait.

83.

Ella le aguardó todo el día, con el mismo abatimiento desesperado, ante aquel horrible desastre.

Elle attendit tout le jour, dans le même état d'effarement devant cet affreux désastre.

84.

Loisel regresó por la noche con el rostro demacrado, pálido; no había podido averiguar nada.

Loisel revint le soir, avec la figure creusée, pâlie; il n'avait rien découvert.

85.

-Es menester-dijo-que escribas a tu amiga haciéndole saber que has roto el broche de su collar y que lo has dado a componer. Así ganaremos tiempo.

--Il faut, dit-il, écrire à ton amie que tu as brisé la fermeture de sa rivière et que tu la fais réparer. Cela nous donnera le temps de nous retourner.

86.

Ella escribió lo que su marido le decía.

Elle écrivit sous sa dictée.

87.

Al cabo de una semana perdieron hasta la última esperanza.

Au bout d'une semaine, ils avaient perdu toute espérance.

88.

Y Loisel, envejecido por aquel desastre, como si de pronto le hubieran echado encima cinco años, manifestó:

Et Loisel, vieilli de cinq ans, déclara:

89.

-Es necesario hacer lo posible por reemplazar esa alhaja por otra semejante.

--Il faut aviser à remplacer ce bijou.

90.

Al día siguiente llevaron el estuche del collar a casa del joyero cuyo nombre se leía en su interior. El comerciante, después de consultar sus libros, respondió:

Ils prirent, le lendemain, la boîte qui l'avait renfermé, et se rendirent chez le joaillier, dont le nom se trouvait dedans. Il consulta ses livres:

91.

-Señora, no salió de mi casa collar alguno en este estuche, que vendí vacío para complacer a un cliente.

--Ce n'est pas moi, madame, qui ai vendu cette rivière; j'ai dû seulement fournir l'écrin.

92.

Anduvieron de joyería en joyería, buscando una alhaja semejante a la perdida, recordándola, describiéndola, tristes y angustiados.

Alors ils allèrent de bijoutier en bijoutier, cherchant une parure pareille à l'autre, consultant leurs souvenirs, malades tous deux de chagrin et d'angoisse.

93.

Encontraron, en una tienda del Palais Royal, un collar de brillantes que les pareció idéntico al que buscaban. Valía cuarenta mil francos, y regateándolo consiguieron que se lo dejaran en treinta y seis mil.

Ils trouvèrent, dans une boutique du Palais-Royal, un chapelet de diamants qui leur parut entièrement semblable à celui qu'ils cherchaient. Il valait quarante mille francs. On le leur laisserait à trente-six mille.

94.

Rogaron al joyero que se lo reservase por tres días, con la condición de que les daría por él treinta y cuatro mil francos si lo devolvían antes de finales de febrero porque se hubiera encontrado el otro.

Ils prièrent donc le joaillier de ne pas le vendre avant trois jours. Et ils firent condition qu'on le reprendrait, pour trente-quatre mille francs, si le premier était retrouvé avant la fin de février.

95.

Loisel poseía dieciocho mil francos que le había dejado su padre. Pediría prestado el resto.

Loisel possédait dix-huit mille francs que lui avait laissés son père. Il emprunterait le reste.

96.

Y, efectivamente, pidió mil francos a uno, quinientos a otro, cinco luises aquí, tres allá. Hizo pagarés, adquirió compromisos ruinosos, tuvo tratos con usureros, con toda clase de prestamistas. Se comprometió para toda la vida, firmó sin saber lo que firmaba, sin detenerse a pensar, y, espantado por las angustias del porvenir, por la horrible miseria que los aguardaba, por la perspectiva de todas las privaciones físicas y de todas las torturas morales, fue en busca del collar nuevo, dejando sobre el mostrador del comerciante treinta y seis mil francos.

Il emprunta, demandant mille francs à l'un, cinq cents à l'autre, cinq louis par-ci, trois louis par-là. Il fit des billets, prit des engagements ruineux, eut affaire aux usuriers, à toutes les races de prêteurs. Il compromit toute la fin de son existence, risqua sa signature sans savoir même s'il pourrait y faire honneur, et, épouvanté par les angoisses de l'avenir, par la noire misère qui allait s'abattre sur lui, par la perspective de toutes les privations physiques et de toutes les tortures morales, il alla chercher la rivière nouvelle, en déposant sur le comptoir du marchand trente-six mille francs.

97.

Cuando la señora Loisel devolvió la joya a su amiga, ésta le dijo un tanto displicente:

Quand Mme Loisel reporta la parure à Mme Forestier, celle-ci lui dit, d'un air froissé:

98.

-Debiste devolvérmelo antes, porque bien pude haberlo necesitado.

--Tu aurais dû me la rendre plus tôt, car, je pouvais en avoir besoin.

99.

No abrió siquiera el estuche, y eso lo juzgó la otra una suerte. Si hubiera notado la sustitución, ¿qué habría pensado?, ¿qué habría dicho? ¿no la habría tomado por una ladrona?

Elle n'ouvrit pas l'écrin, ce que redoutait son amie. Si elle s'était aperçue de la substitution, qu'aurait-elle pensé? qu'aurait-elle dit? Ne l'aurait-elle pas prise pour une voleuse?

100.

La señora de Loisel conoció la vida horrible de los menesterosos. Tuvo energía para adoptar una resolución inmediata y heroica. Era necesario devolver aquel dinero que debían. Despidieron a la criada, buscaron una habitación más económica, una buhardilla.

Mme Loisel connut la vie horrible des nécessiteux. Elle prit son parti, d'ailleurs, tout d'un coup, héroïquement. Il fallait payer cette dette effroyable. Elle payerait. On renvoya la bonne; on changea de logement; on loua sous les toits une mansarde.

101.

Conoció los duros trabajos de la casa, las odiosas tareas de la cocina. Fregó los platos, desgastando sus uñitas sonrosadas sobre los pucheros grasientos y en el fondo de las cacerolas. Enjabonó la ropa sucia, las camisas y los paños, que ponía a secar en una cuerda; bajó a la calle todas las mañanas la basura y subió el agua, deteniéndose en todos los pisos para tomar aliento. Y, vestida como una pobre mujer de humilde condición, fue a casa del verdulero, del tendero de comestibles y del carnicero, con la cesta al brazo, regateando, teniendo que sufrir desprecios y hasta insultos, porque defendía céntimo a céntimo su dinero escasísimo.

Elle connut les gros travaux du ménage, les odieuses besognes de la cuisine. Elle lava la vaisselle, usant ses ongles roses sur les poteries grasses et le fond des casseroles. Elle savonna le linge sale, les chemises et les torchons, qu'elle faisait sécher sur une corde; elle descendit à la rue, chaque matin, les ordures, et monta l'eau, s'arrêtant à chaque étage pour souffler. Et, vêtue comme une femme du peuple, elle alla chez le fruitier, chez l'épicier, chez le boucher, le panier au bras, marchandant, injuriée, défendant sou à sou son misérable argent.

102.

Era necesario mensualmente recoger unos pagarés, renovar otros, ganar tiempo.

Il fallait chaque mois payer des billets, en renouveler d'autres, obtenir du temps.

103.

El marido se ocupaba por las noches en poner en limpio las cuentas de un comerciante, y a veces escribía a veinticinco céntimos la hoja.

Le mari travaillait le soir à mettre au net les comptes d'un commerçant, et la nuit, souvent, il faisait de la copie à cinq sous la page.

104.

Y vivieron así diez años.

Et cette vie dura dix ans.

105.

Al cabo de diez años ya lo habían pagado todo, todo, capital e intereses, multiplicados por las renovaciones usurarias.

Au bout de dix ans, ils avaient tout restitué, tout, avec le taux de l'usure, et l'accumulation des intérêts superposés.

106.

La señora Loisel parecía entonces una vieja. Habíase transformado en la mujer fuerte, dura y ruda de las familias pobres. Mal peinada, con las faldas torcidas y rojas las manos, hablaba en voz alta, fregaba los suelos con agua fría. Pero a veces, cuando su marido estaba en el Ministerio, sentábase junto a la ventana, pensando en aquella fiesta de otro tiempo, en aquel baile donde lució tanto y donde fue tan festejada.

Mme Loisel semblait vieille, maintenant. Elle était devenue la femme forte, et dure, et rude, des ménages pauvres. Mal peignée, avec les jupes de travers et les mains rouges, elle parlait haut, lavait à grande eau les planchers. Mais parfois, lorsque son mari était au bureau elle s'asseyait auprès de la fenêtre, et elle songeait à cette soirée d'autrefois, à ce bal, où elle avait été si belle et si fêtée.

107.

¿Cuál sería su fortuna, su estado al día de hoy, si no hubiera perdido el collar? ¡Quién sabe! ¡Quién sabe! ¡Qué cambios tan singulares ofrece la vida! ¡Qué poco hace falta para perderse o para salvarse!

Que serait-il arrivé si elle n'avait point perdu cette parure? Qui sait? qui sait? Comme la vie est singulière, changeante! Comme il faut peu de chose pour vous perdre ou vous sauver!

108.

***

***

109.

Un domingo, habiendo ido a dar un paseo por los Campos Elíseos para descansar de las fatigas de la semana, reparó de pronto en una señora que pasaba llevando a un niño cogido de la mano. Era su antigua compañera de colegio, siempre joven, hermosa siempre y siempre seductora. 

Or, un dimanche, comme elle était allée faire un tour aux Champs-Élysées pour se délasser des besognes de la semaine, elle aperçut tout à coup une femme qui promenait un enfant. C'était Mme Forestier, toujours jeune, toujours belle, toujours séduisante.

110.

Madame Loisel sintió un escalofrío. ¿Se decidiría a detenerla y saludarla? ¿Por qué no? Habiéndolo pagado ya todo, podía confesar, casi con orgullo, su desdicha.

Mme Loisel se sentit émue. Allait-elle lui parler? Oui, certes. Et maintenant qu'elle avait payé, elle lui dirait tout. Pourquoi pas?

111.

Se acercó a ella y dijo:

Elle s'approcha.

112.

-Buenos días, Juana.

--Bonjour, Jeanne.

113.

La otra no la reconoció, admirándose de verse tan familiarmente tratada por aquella infeliz. Balbuceó:

L'autre ne la reconnaissait point, s'étonnant d'être appelée ainsi familièrement par cette bourgeoise. Elle balbutia:

114.

-Pero.... ¡señora!..., no sé... Usted debe de confundirse...

--Mais... madame!... Je ne sais.... Vous devez vous tromper.

115.

-No. Soy Matilde Loisel.

--Non. Je suis Mathilde Loisel.

116.

Su amiga lanzó un gritó de sorpresa.

Son amie poussa un cri:

117.

-¡Oh! ¡Mi pobre Matilde, qué cambiada estás!...

--Oh!... ma pauvre Mathilde, comme tu es changée!...

118.

-Sí; muy malos días he pasado desde que no te veo, y además bastantes miserias.... todo por tu causa!...

--Oui, j'ai eu des jours bien durs, depuis que je ne t'ai vue; et bien des misères... et cela à cause de toi!...

119.

-¿Por mí? ¿Cómo es eso?

--De moi... Comment ça?

120.

-¿Recuerdas aquel collar de brillantes que me prestaste para ir al baile del Ministerio?

--Tu te rappelles bien cette rivière de diamants que tu m'as prêtée pour aller à la fête du Ministère.

121.

-Sí, ¿y qué?

--Oui. Eh bien?

122.

-Pues bien: lo perdí...

--Eh bien, je l'ai perdue.

123.

-¡Cómo! ¡Si me lo devolviste!

--Comment! puisque tu me l'as rapportée.

124.

-Te devolví otro semejante. Y hemos tenido que sacrificarnos diez años para pagarlo. Comprenderás que representaba una fortuna para nosotros, que sólo teníamos el sueldo. En fin, a lo hecho pecho, y estoy muy satisfecha.

--Je t'en ai rapporté une autre toute pareille. Et voilà dix ans que nous la payons. Tu comprends que ça n'était pas aisé pour nous, qui n'avions rien.... Enfin c'est fini, et je suis rudement contente.

125.

La señora Forestier se había detenido.

Mme Forestier s'était arrêtée.

126.

-¿Dices que compraste un collar de brillantes para sustituir el mío?

--Tu dis que tu as acheté une rivière de diamants pour remplacer la mienne?

127.

-Sí. No lo habrás notado ¿eh? Casi eran idénticos.

--Oui.. Tu ne t'en étais pas aperçue, hein? Elles étaient bien pareilles.

128.

Y al decir esto, sonreía  con una alegría  e ingenua.

Et elle souriait d'une joie orgueilleuse et naïve.

129.

La señora de Forestier, sumamente impresionada, le cogió ambas manos:

Mme Forestier, fort émue, lui prit les deux mains.

130.

-¡Oh! ¡Mi pobre Matilde! ¡Pero si el collar que yo te presté era de piedras falsas!... ¡Valía quinientos francos a lo sumo!...

--Oh! ma pauvre Mathilde! Mais la mienne était fausse. Elle valait au plus cinq cents francs!...

131.


17 février 1884

132.

17 Febrero 1884

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Guy de Maupassant

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El collar / La parure

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1.

Era una de esas lindas y deliciosas criaturas nacidas como por un error del Destino en una familia de empleados. No tenía dote, ni esperanzas de cambiar de posición; no disponía de ningún medio para ser conocida, comprendida, querida, para encontrar un esposo rico y distinguido; y consintió que la casaran con un modesto empleado del Ministerio de Instrucción Pública.

C'était une de ces jolies et charmantes filles, nées, comme par une erreur du destin, dans une famille d'employés. Elle n'avait pas de dot, pas d'espérances, aucun moyen d'être connue, comprise, aimée, épousée par un homme riche et distingué; et elle se laissa marier avec un petit commis du ministère de l'instruction publique.

2.

No pudiendo adornarse, fue sencilla, pero desgraciada, como una mujer obligada por la suerte a vivir en una esfera inferior a la que le corresponde; porque las mujeres no tienen casta ni raza, pues su belleza, su atractivo y su encanto les sirven de ejecutoria y de familia. Su nativa firmeza, su instinto de elegancia y su flexibilidad de espíritu son para ellas la única jerarquía, que iguala a las hijas del pueblo con las más grandes señoras.

Elle fut simple ne pouvant être parée, mais malheureuse comme une déclassée; car les femmes n'ont point de caste ni de race, leur beauté, leur grâce et leur charme leur servant de naissance et de famille. Leur finesse native, leur instinct d'élégance, leur souplesse d'esprit, sont leur seule hiérarchie, et font des filles du peuple les égales des plus grandes dames.

3.

Sufría constantemente, sintiéndose nacida para todas las delicadezas y todos los lujos. Sufría contemplando la pobreza de su hogar, la miseria de las paredes, sus estropeadas sillas, su fea indumentaria. Todas estas cosas, en las cuales ni siquiera habría reparado ninguna otra mujer de su casa, torturábanla y la llenaban de indignación. La vista de la muchacha bretona que les servía de criada despertaba en ella pesares desolados y delirantes ensueños. Pensaba en las antecámaras mudas, guarnecidas de tapices orientales, alumbradas por altas lámparas de bronce y en los dos pulcros lacayos de calzón corto, dormidos en anchos sillones, amodorrados por el intenso calor de la estufa. Pensaba en los grandes salones colgados de sedas antiguas, en los finos muebles repletos de figurillas inestimables y en los saloncillos coquetones, perfumados, dispuestos para hablar cinco horas con los amigos más íntimos, los hombres famosos y agasajados, cuyas atenciones ambicionan todas las mujeres.

Elle souffrait sans cesse, se sentant née pour toutes les délicatesses et tous les luxes. Elle souffrait de la pauvreté de son logement, de la misère des murs, de l'usure des sièges, de la laideur des étoffes. Toutes ces choses, dont une autre femme de sa caste ne se serait même pas aperçue, la torturaient et l'indignaient. La vue de la petite Bretonne qui faisait son humble ménage éveillait en elle des regrets désolés et des rêves éperdus. Elle songeait aux antichambres muettes, capitonnées avec des tentures orientales, éclairées par de hautes torchères de bronze, et aux deux grands valets en culotte courte qui dorment dans les larges fauteuils, assoupis par la chaleur lourde du calorifère. Elle songeait aux grands salons vêtus de soie ancienne, aux meubles fins portant des bibelots inestimables, et aux petits salons coquets, parfumés, faits pour la causerie de cinq heures avec les amis les plus intimes, les hommes connus et recherchés dont toutes les femmes envient et désirent l'attention.

4.

Cuando se sentaba, a las horas de comer, delante de la mesa redonda, cubierta por un mantel de tres días, frente a su esposo, que destapaba la sopera, diciendo con aire de satisfacción: "¡Ah! ¡Qué buen caldo! ¡No hay nada para mí tan excelente como esto!", pensaba en las comidas delicadas, en los servicios de plata resplandecientes, en los tapices que pueblan las paredes de personajes antiguos y aves extrañas dentro de un bosque fantástico; pensaba en los exquisitos y selectos manjares, ofrecidos en fuentes maravillosas; en las galanterías murmuradas y escuchadas con sonrisa de esfinge, al tiempo que se paladea la sonrosada carne de una trucha o un alón de faisán.

Quand elle s'asseyait, pour dîner, devant la table ronde couverte d'une nappe de trois jours, en face de son mari qui découvrait la soupière en déclarant d'un air enchanté: «Ah! le bon pot-au-feu! je ne sais rien de meilleur que cela...» elle songeait aux dîners fins, aux argenteries reluisantes, aux tapisseries peuplant les murailles de personnages anciens et d'oiseaux étranges au milieu d'une forêt de féerie; elle songeait aux plats exquis servis en des vaisselles merveilleuses, aux galanteries chuchotées et écoutées avec un sourire de sphinx, tout en mangeant la chair rose d'une truite ou des ailes de gélinotte.

5.

No poseía galas femeninas, ni una joya; nada absolutamente y sólo aquello de que carecía le gustaba; no se sentía formada sino para aquellos goces imposibles. ¡Cuánto habría dado por agradar, ser envidiada, ser atractiva y asediada!

Elle n'avait pas de toilettes, pas de bijoux, rien. Et elle n'aimait que cela; elle se sentait faite pour cela. Elle eût tant désiré plaire, être enviée, être séduisante et recherchée.

6.

Tenía una amiga rica, una compañera del colegio a la cual no quería ir a ver con frecuencia, porque sufría más al regresar a su casa. Días y días pasaba después llorando de pena, de pesar, de desesperación.

Elle avait une amie riche, une camarade de couvent qu'elle ne voulait plus aller voir, tant elle souffrait en revenant. Et elle pleurait pendant des jours entiers, de chagrin, de regret, de désespoir et de détresse.

7.

***

***

8.

Una mañana volvió a su casa el marido con expresión triunfante y agitando en la mano un ancho sobre.

Or, un soir, son mari rentra, l'air glorieux, et tenant à la main une large enveloppe.

9.

-Mira, mujer -dijo-; aquí tienes una cosa para ti.

--Tiens, dit-il, voici quelque chose pour toi.

10.

Ella rompió vivamente la envoltura y sacó un pliego impreso que decía: 

Elle déchira vivement le papier et en tira une carte imprimée qui portait ces mots:

11.

"El ministro de Instrucción Pública y señora ruegan al señor y la señora de Loisel les hagan el honor de pasar la velada del lunes 18 de enero en el hotel del Ministerio".

«Le ministre de l'instruction publique et Mme Georges Ramponneau prient M. et Mme Loisel de leur faire l'honneur de venir passer la soirée à l'hôtel du ministère, le lundi 18 janvier.»

12.

En lugar de enloquecer de alegría, conforme pensaba su esposo, tiró la invitación sobre la mesa, murmurando con desprecio:

Au lieu d'être ravie, comme l'espérait son mari, elle jeta avec dépit l'invitation sur la table, murmurant:

13.

-¿Qué he de hacer yo de eso?

--Que veux-tu que je fasse de cela?

14.

-Creí, mujercita mía, que con ello te procuraba una gran satisfacción. ¡Sales tan poco, y es tan oportuna la ocasión que hoy se te presenta!... Te advierto que me ha costado bastante trabajo obtener esa invitación. Todos las buscan, las persiguen; son muy solicitadas y se reparten pocas entre los empleados. Verás allí a todo el mundo oficial.

--Mais, ma chérie, je pensais que tu serais contente. Tu ne sors jamais, et c'est une occasion, cela, une belle! J'ai eu une peine infinie à l'obtenir. Tout le monde en veut; c'est très recherché et on n'en donne pas beaucoup aux employés. Tu verras là tout le monde officiel.

15.

Clavando en su esposo una mirada llena de angustia, le dijo con impaciencia:

Elle le regardait d'un oeil irrité, et elle déclara avec impatience:

16.

-¿Qué quieres que me ponga para ir allá?

--Que veux-tu que je me mette sur le dos pour aller là?

17.

No se había preocupado él de semejante cosa, y balbuceó:

Il n'y avait pas songé; il balbutia:

18.

-Pues el traje que llevas cuando vamos al teatro. Me parece muy bonito...

--Mais la robe avec laquelle tu vas au théâtre. Elle me semble très bien, à moi...

19.

Se calló, estupefacto, atontado, viendo que su mujer lloraba. Dos gruesas lágrimas se desprendían de sus ojos, lentamente, para rodar por sus mejillas. El hombre murmuró:

Il se tut, stupéfait, éperdu, en voyant que sa femme pleurait. Deux grosses larmes descendaient lentement des coins des yeux vers les coins de la bouche; il bégaya:

20.

-¿Qué te sucede? Pero ¿qué te sucede?

--Qu'as-tu? qu'as-tu?

21.

Pero ella, valientemente, haciendo un esfuerzo, había vencido su pena y respondió con voz tranquila, enjugando sus húmedas mejillas:

Mais, par un effort violent, elle avait dompté sa peine et elle répondit d'une voix calme en essuyant ses joues humides:

22.

-Nada; que no tengo vestido para ir a esa fiesta. Da la invitación a cualquier colega cuya mujer se encuentre mejor provista de ropa que yo.

--Rien. Seulement je n'ai pas de toilette et par conséquent je ne peux aller à cette fête. Donne ta carte à quelque collègue dont la femme sera mieux nippée que moi.

23.

El estaba desolado, y dijo:

Il était désolé. Il reprit:

24.

-Vamos a ver, Matilde. ¿Cuánto te costaría un traje decente, que pudiera servirte en otras ocasiones; un traje sencillito?

--Voyons, Mathilde. Combien cela coûterait-il, une toilette convenable, qui pourrait te servir encore en d'autres occasions, quelque chose de très simple?

25.

Ella meditó unos segundos, haciendo sus cuentas y pensando asimismo en la suma que podía pedir sin provocar una negativa rotunda y una exclamación de asombro del empleadillo.

Elle réfléchit quelques secondes, établissant ses comptes et songeant aussi à la somme qu'elle pouvait demander sans s'attirer un refus immédiat et une exclamation effarée du commis économe.

26.

Respondió al fin, titubeando:

Enfin, elle répondit en hésitant:

27.

-No lo sé de fijo; pero creo que con cuatrocientos francos me arreglaría.

--Je ne sais pas au juste, mais il me semble qu'avec quatre cents francs je pourrais arriver.

28.

El marido palideció algo, pues reservaba precisamente esta cantidad para comprar una escopeta, pensando ir de caza en verano, a la llanura de Nanterre, con algunos amigos que salían a tirar a las alondras los domingos.

Il avait un peu pâli, car il réservait juste cette somme pour acheter un fusil et s'offrir des parties de chasse, l'été suivant, dans la plaine de Nanterre, avec quelques amis qui allaient tirer des alouettes, par là, le dimanche.

29.

Dijo, no obstante:

Il dit cependant:

30.

-Bien. Te doy los cuatrocientos francos. Pero trata de que tu vestido luzca lo más posible, ya que hacemos el sacrificio.

--Soit. Je te donne quatre cents francs. Mais tâche d'avoir une belle robe.

31.

***

***

32.

El día de la fiesta se acercaba, y la señora de Loisel parecía triste, inquieta, ansiosa. Sin embargo, el vestido estuvo hecho a tiempo. Su esposo le dijo una noche:

Le jour de la fête approchait, et Mme Loisel semblait triste, inquiète, anxieuse. Sa toilette était prête cependant. Son mari, lui dit un soir:

33.

-¿Qué te pasa? Te veo desatinada y pensativa desde hace tres días.

--Qu'as-tu? Voyons, tu es toute drôle depuis trois jours.

34.

Y ella respondió:

Et elle répondit:

35.

-Me disgusta no tener ni una alhaja, ni una sola joya que ponerme. Pareceré, de todos modos, una miserable. Casi, casi me gustarla más no ir a ese baile.

--Cela m'ennuie de n'avoir pas un bijou, pas une pierre, rien à mettre sur moi. J'aurai l'air misère comme tout. J'aimerais presque mieux ne pas aller à cette soirée.

36.

-Ponte unas cuantas flores naturales -replicole él-. Eso es muy elegante, sobre todo en este tiempo, y por diez francos encontrarás dos o tres rosas magníficas.

Il reprit: --Tu mettras des fleurs naturelles. C'est très chic en cette saison-ci. Pour dix francs tu auras deux ou trois roses magnifiques.

37.

Ella no quería convencerse.

Elle n'était point convaincue.

38.

Eso le parecía humillante como parecer una pobre en medio de mujeres ricas.

--Non... il n'y a rien de plus humiliant que d'avoir l'air pauvre au milieu de femmes riches.

39.

Pero su marido exclamó:

Mais son mari s'écria:

40.

-¡Qué tonta eres! Ve a ver a tu compañera de colegio, la señora de Forestier, y ruégale que te preste unas alhajas. Eres bastante amiga suya para tomarte esa libertad.

--Que tu es bête! Va trouver ton amie Mme Forestier et demande-lui de te prêter des bijoux. Tu es bien assez liée avec elle pour faire cela.

41.

La mujer dejó escapar un grito de alegría.

Elle poussa un cri de joie:

42.

-Tienes razón. No había pensado en ello.

--C'est vrai. Je n'y avais point pensé.

43.

Al siguiente día fue a casa de su amiga y le contó su apuro.

Le lendemain, elle se rendit chez son amie et lui conta sa détresse.

44.

La señora de Forestier fue a un armario de espejo, cogió un cofrecillo, lo sacó, lo abrió y dijo a la señora de Loisel:

Mme Forestier alla vers son armoire à glace, prit un large coffret, l'apporta, l'ouvrit, et dit à Mme Loisel:

45.

-Escoge, querida.

--Choisis, ma chère.

46.

Primero vio brazaletes; luego, un collar de perlas; luego, una cruz veneciana de oro y pedrería primorosamente construida. Probábase aquellas joyas ante el espejo, vacilando, no pudiendo decidirse a abandonarlas, a devolverlas. Preguntaba sin cesar:

Elle vit d'abord des bracelets, puis un collier de perles, puis une croix vénitienne, or et pierreries, d'un admirable travail. Elle essayait les parures devant la glace, hésitait, ne pouvait se décider à les quitter, à les rendre. Elle demandait toujours:

47.

-¿No tienes ninguna otra?

--Tu n'as plus rien autre?

48.

-Sí, mujer. Dime qué quieres. No sé lo que a ti te agradaría.

--Mais si. Cherche. Je ne sais pas ce qui peut te plaire.

49.

De repente descubrió, en una caja de raso negro, un soberbio collar de brillantes, y su corazón empezó a latir de un modo inmoderado. Sus manos temblaban al ir a cogerlo. Se lo puso, rodeando con él su cuello, y permaneció en éxtasis contemplando su imagen.

Tout à coup elle découvrit, dans une boîte de satin noir, une superbe rivière de diamants; et son coeur se mit à battre d'un désir immodéré. Ses mains tremblaient en la prenant. Elle l'attacha autour de sa gorge, sur sa robe montante, et demeura en extase devant elle-même.

50.

Luego preguntó, vacilante, llena de angustia:

Puis, elle demanda, hésitante, pleine d'angoisse:

51.

-¿Quieres prestármelo? No quisiera llevar otra joya.

--Peux-tu me prêter cela, rien que cela?

52.

-Sí, mujer.

--Mais, oui, certainement.

53.

Abrazó y besó a su amiga con entusiasmo, y luego escapó con su tesoro.

Elle sauta au cou de son amie, l'embrassa avec emportement, puis s'enfuit avec son trésor.

54.

Llegó el día de la fiesta. La señora de Loisel tuvo un verdadero triunfo. Era más bonita que las otras y estaba elegante, graciosa, sonriente y loca de alegría. Todos los hombres la miraban, preguntaban su nombre, trataban de serle presentados. Todos los directores generales querían bailar un vals con ella. El ministro reparó en su hermosura.

Le jour de la fête arriva. Mme Loisel eut un succès. Elle était plus jolie que toutes, élégante, gracieuse, souriante et folle de joie. Tous les hommes la regardaient, demandaient son nom, cherchaient à être présentés. Tous les attachés du cabinet voulaient valser avec elle. Le ministre la remarqua.

55.

Ella bailaba con embriaguez, con pasión, inundada de alegría, no pensando ya en nada más que en el triunfo de su belleza, en la gloria de aquel triunfo, en una especie de dicha formada por todos los homenajes que recibía, por todas las admiraciones, por todos los deseos despertados, por una victoria tan completa y tan dulce para un alma de mujer.

Elle dansait avec ivresse, avec emportement, grisée par le plaisir, ne pensant plus à rien, dans le triomphe de sa beauté, dans la gloire de son succès, dans une sorte de nuage de bonheur fait de tous ces hommages, de toutes ces admirations, de tous ces désirs éveillés, de cette victoire si complète et si douce au coeur des femmes.

56.

Salió alrededor de las cuatro de la mañana. Desde medianoche, su marido dormitaba en un cuartito desierto, en compañía de otros tres hombres cuyas esposas se divertían mucho.

Elle partit vers quatre heures du matin. Son mari, depuis minuit, dormait dans un petit salon désert avec trois autres messieurs dont les femmes s'amusaient beaucoup.

57.

Él le echó sobre los hombros el abrigo que había llevado para la salida, modesto abrigo de su vestir ordinario, cuya pobreza contrastaba extrañamente con la elegancia del traje de baile. Ella lo sintió y quiso huir, para no ser vista por las otras mujeres que se envolvían en ricas pieles.

Il lui jeta sur les épaules les vêtements qu'il avait apportés pour la sortie, modestes vêtements de la vie ordinaire, dont la pauvreté jurait avec l'élégance de la toilette de bal. Elle le sentit et voulut s'enfuir, pour ne pas être remarquée par les autres femmes qui s'enveloppaient de riches fourrures.

58.

Loisel la retuvo diciendo:

Loisel la retenait:

59.

-Espera, mujer; vas a resfriarte a la salida. Iré a buscar un coche.

--Attends donc. Tu vas attraper froid dehors. Je vais appeler un fiacre.

60.

Pero ella no le oía, y bajó rápidamente la escalera. Cuando estuvieron en la calle no encontraron coche, y se pusieron a buscar, dando voces a los cocheros que veían pasar a lo lejos.

Mais elle ne l'écoutait point et descendait rapidement l'escalier. Lorsqu'ils furent dans la rue, ils ne trouvèrent pas de voiture; et ils se mirent à chercher, criant après les cochers qu'ils voyaient passer de loin.

61.

Anduvieron hacia el Sena desesperados, tiritando. Por fin pudieron hallar una de esas vetustas berlinas que sólo aparecen en las calles de París cuando la noche cierra, cual si les avergonzase su miseria durante el día.

Ils descendaient vers la Seine, désespérés, grelottants. Enfin ils trouvèrent sur le quai un de ces vieux coupés noctambules qu'on ne voit dans Paris que la nuit venue, comme s'ils eussent été honteux de leur misère pendant le jour.

62.

Llevolos hasta la puerta de su casa, situada en la calle de los Mártires, y entraron tristemente en el portal. Pensaba el hombre, apesadumbrado, en que a las diez había de ir a la oficina.

Il les ramena jusqu'à leur porte, rue des Martyrs, et ils remontèrent tristement chez eux. C'était fini, pour elle. Et il songeait, lui, qu'il lui faudrait être au Ministère à dix heures.

63.

La mujer se quitó el abrigo que llevaba echado sobre los hombros, delante del espejo, a fin de contemplarse aún una vez más ricamente alhajada. Pero de repente dejó escapar un grito.

Elle ôta les vêtements dont elle s'était enveloppé les épaules, devant la glace, afin de se voir encore une fois dans sa gloire. Mais soudain elle poussa un cri. Elle n'avait plus sa rivière autour du cou!

64.

Su esposo, ya medio desnudo, le preguntó:

Son mari, à moitié dévêtu, déjà, demanda:

65.

-¿Qué tienes?

--Qu'est-ce que tu as?

66.

Ella volviose hacia él, acongojada.

Elle se tourna vers lui, affolée:

67.

-Tengo..., tengo... -balbuceó- que no encuentro el collar de la señora de Forestier.

--J'ai... j'ai... je n'ai plus la rivière de madame Forestier.

68.

Él se irguió, sobrecogido:

Il se dressa, éperdu:

69.

-¿Eh?..., ¿cómo? ¡No es posible!

--Quoi!... comment!... Ce n'est pas possible!

70.

Y buscaron entre los adornos del traje, en los pliegues del abrigo, en los bolsillos, en todas partes. No lo encontraron.

Et ils cherchèrent dans les plis de la robe, dans les plis du manteau, dans les poches, partout. Ils ne la trouvèrent point.

71.

Él preguntaba:

Il demandait:

72.

-¿Estás segura de que lo llevabas al salir del baile?

--Tu es sûre que tu l'avais encore en quittant le bal?

73.

-Sí; lo toqué al cruzar el vestíbulo del Ministerio.

--Oui, je l'ai touchée dans le vestibule du Ministère.

74.

-Pero si lo hubieras perdido en la calle, lo habríamos oído caer. Debe de estar en el coche.

--Mais, si tu l'avais perdue dans la rue, nous l'aurions entendu tomber. Elle doit être dans le fiacre.

75.

-Sí. Es probable. ¿Te fijaste qué número tenía?

--Oui, c'est probable. As-tu pris le numéro?

76.

-No. Y tú, ¿no lo miraste?

--Non. Et toi, tu ne l'as pas regardé?

77.

-No.

--Non.

78.

Se contemplaron aterrados. Finalmente Loisel se vistió.

Ils se contemplaient atterrés. Enfin Loisel se rhabilla.

79.

-Voy -dijo- a recorrer a pie todo el camino que hemos hecho, a ver si por casualidad lo encuentro.

--Je vais, dit-il, refaire tout le trajet que nous avons fait à pied, pour voir si je ne la retrouverai pas.

80.

Y salió. Ella permaneció en traje de baile, sin fuerzas para irse a la cama, desplomada en una silla, sin lumbre, casi helada, sin ideas, casi estúpida.

Et il sortit. Elle demeura en toilette de soirée, sans force pour se coucher, abattue sur une chaise, sans feu, sans pensée.

81.

Su marido volvió hacia las siete. No había encontrado nada.

Son mari rentra vers sept heures. Il n'avait rien trouvé.

82.

Fue a la Prefectura de Policía, a las redacciones de los periódicos, para publicar un anuncio ofreciendo una gratificación por el hallazgo; fue a las oficinas de las empresas de coches, a todas partes donde podía ofrecérsele alguna esperanza.

Il se rendit à la Préfecture de police, aux journaux, pour faire promettre une récompense, aux compagnies de petites voitures, partout enfin où un soupçon d'espoir le poussait.

83.

Ella le aguardó todo el día, con el mismo abatimiento desesperado, ante aquel horrible desastre.

Elle attendit tout le jour, dans le même état d'effarement devant cet affreux désastre.

84.

Loisel regresó por la noche con el rostro demacrado, pálido; no había podido averiguar nada.

Loisel revint le soir, avec la figure creusée, pâlie; il n'avait rien découvert.

85.

-Es menester-dijo-que escribas a tu amiga haciéndole saber que has roto el broche de su collar y que lo has dado a componer. Así ganaremos tiempo.

--Il faut, dit-il, écrire à ton amie que tu as brisé la fermeture de sa rivière et que tu la fais réparer. Cela nous donnera le temps de nous retourner.

86.

Ella escribió lo que su marido le decía.

Elle écrivit sous sa dictée.

87.

Al cabo de una semana perdieron hasta la última esperanza.

Au bout d'une semaine, ils avaient perdu toute espérance.

88.

Y Loisel, envejecido por aquel desastre, como si de pronto le hubieran echado encima cinco años, manifestó:

Et Loisel, vieilli de cinq ans, déclara:

89.

-Es necesario hacer lo posible por reemplazar esa alhaja por otra semejante.

--Il faut aviser à remplacer ce bijou.

90.

Al día siguiente llevaron el estuche del collar a casa del joyero cuyo nombre se leía en su interior. El comerciante, después de consultar sus libros, respondió:

Ils prirent, le lendemain, la boîte qui l'avait renfermé, et se rendirent chez le joaillier, dont le nom se trouvait dedans. Il consulta ses livres:

91.

-Señora, no salió de mi casa collar alguno en este estuche, que vendí vacío para complacer a un cliente.

--Ce n'est pas moi, madame, qui ai vendu cette rivière; j'ai dû seulement fournir l'écrin.

92.

Anduvieron de joyería en joyería, buscando una alhaja semejante a la perdida, recordándola, describiéndola, tristes y angustiados.

Alors ils allèrent de bijoutier en bijoutier, cherchant une parure pareille à l'autre, consultant leurs souvenirs, malades tous deux de chagrin et d'angoisse.

93.

Encontraron, en una tienda del Palais Royal, un collar de brillantes que les pareció idéntico al que buscaban. Valía cuarenta mil francos, y regateándolo consiguieron que se lo dejaran en treinta y seis mil.

Ils trouvèrent, dans une boutique du Palais-Royal, un chapelet de diamants qui leur parut entièrement semblable à celui qu'ils cherchaient. Il valait quarante mille francs. On le leur laisserait à trente-six mille.

94.

Rogaron al joyero que se lo reservase por tres días, con la condición de que les daría por él treinta y cuatro mil francos si lo devolvían antes de finales de febrero porque se hubiera encontrado el otro.

Ils prièrent donc le joaillier de ne pas le vendre avant trois jours. Et ils firent condition qu'on le reprendrait, pour trente-quatre mille francs, si le premier était retrouvé avant la fin de février.

95.

Loisel poseía dieciocho mil francos que le había dejado su padre. Pediría prestado el resto.

Loisel possédait dix-huit mille francs que lui avait laissés son père. Il emprunterait le reste.

96.

Y, efectivamente, pidió mil francos a uno, quinientos a otro, cinco luises aquí, tres allá. Hizo pagarés, adquirió compromisos ruinosos, tuvo tratos con usureros, con toda clase de prestamistas. Se comprometió para toda la vida, firmó sin saber lo que firmaba, sin detenerse a pensar, y, espantado por las angustias del porvenir, por la horrible miseria que los aguardaba, por la perspectiva de todas las privaciones físicas y de todas las torturas morales, fue en busca del collar nuevo, dejando sobre el mostrador del comerciante treinta y seis mil francos.

Il emprunta, demandant mille francs à l'un, cinq cents à l'autre, cinq louis par-ci, trois louis par-là. Il fit des billets, prit des engagements ruineux, eut affaire aux usuriers, à toutes les races de prêteurs. Il compromit toute la fin de son existence, risqua sa signature sans savoir même s'il pourrait y faire honneur, et, épouvanté par les angoisses de l'avenir, par la noire misère qui allait s'abattre sur lui, par la perspective de toutes les privations physiques et de toutes les tortures morales, il alla chercher la rivière nouvelle, en déposant sur le comptoir du marchand trente-six mille francs.

97.

Cuando la señora Loisel devolvió la joya a su amiga, ésta le dijo un tanto displicente:

Quand Mme Loisel reporta la parure à Mme Forestier, celle-ci lui dit, d'un air froissé:

98.

-Debiste devolvérmelo antes, porque bien pude haberlo necesitado.

--Tu aurais dû me la rendre plus tôt, car, je pouvais en avoir besoin.

99.

No abrió siquiera el estuche, y eso lo juzgó la otra una suerte. Si hubiera notado la sustitución, ¿qué habría pensado?, ¿qué habría dicho? ¿no la habría tomado por una ladrona?

Elle n'ouvrit pas l'écrin, ce que redoutait son amie. Si elle s'était aperçue de la substitution, qu'aurait-elle pensé? qu'aurait-elle dit? Ne l'aurait-elle pas prise pour une voleuse?

100.

La señora de Loisel conoció la vida horrible de los menesterosos. Tuvo energía para adoptar una resolución inmediata y heroica. Era necesario devolver aquel dinero que debían. Despidieron a la criada, buscaron una habitación más económica, una buhardilla.

Mme Loisel connut la vie horrible des nécessiteux. Elle prit son parti, d'ailleurs, tout d'un coup, héroïquement. Il fallait payer cette dette effroyable. Elle payerait. On renvoya la bonne; on changea de logement; on loua sous les toits une mansarde.

101.

Conoció los duros trabajos de la casa, las odiosas tareas de la cocina. Fregó los platos, desgastando sus uñitas sonrosadas sobre los pucheros grasientos y en el fondo de las cacerolas. Enjabonó la ropa sucia, las camisas y los paños, que ponía a secar en una cuerda; bajó a la calle todas las mañanas la basura y subió el agua, deteniéndose en todos los pisos para tomar aliento. Y, vestida como una pobre mujer de humilde condición, fue a casa del verdulero, del tendero de comestibles y del carnicero, con la cesta al brazo, regateando, teniendo que sufrir desprecios y hasta insultos, porque defendía céntimo a céntimo su dinero escasísimo.

Elle connut les gros travaux du ménage, les odieuses besognes de la cuisine. Elle lava la vaisselle, usant ses ongles roses sur les poteries grasses et le fond des casseroles. Elle savonna le linge sale, les chemises et les torchons, qu'elle faisait sécher sur une corde; elle descendit à la rue, chaque matin, les ordures, et monta l'eau, s'arrêtant à chaque étage pour souffler. Et, vêtue comme une femme du peuple, elle alla chez le fruitier, chez l'épicier, chez le boucher, le panier au bras, marchandant, injuriée, défendant sou à sou son misérable argent.

102.

Era necesario mensualmente recoger unos pagarés, renovar otros, ganar tiempo.

Il fallait chaque mois payer des billets, en renouveler d'autres, obtenir du temps.

103.

El marido se ocupaba por las noches en poner en limpio las cuentas de un comerciante, y a veces escribía a veinticinco céntimos la hoja.

Le mari travaillait le soir à mettre au net les comptes d'un commerçant, et la nuit, souvent, il faisait de la copie à cinq sous la page.

104.

Y vivieron así diez años.

Et cette vie dura dix ans.

105.

Al cabo de diez años ya lo habían pagado todo, todo, capital e intereses, multiplicados por las renovaciones usurarias.

Au bout de dix ans, ils avaient tout restitué, tout, avec le taux de l'usure, et l'accumulation des intérêts superposés.

106.

La señora Loisel parecía entonces una vieja. Habíase transformado en la mujer fuerte, dura y ruda de las familias pobres. Mal peinada, con las faldas torcidas y rojas las manos, hablaba en voz alta, fregaba los suelos con agua fría. Pero a veces, cuando su marido estaba en el Ministerio, sentábase junto a la ventana, pensando en aquella fiesta de otro tiempo, en aquel baile donde lució tanto y donde fue tan festejada.

Mme Loisel semblait vieille, maintenant. Elle était devenue la femme forte, et dure, et rude, des ménages pauvres. Mal peignée, avec les jupes de travers et les mains rouges, elle parlait haut, lavait à grande eau les planchers. Mais parfois, lorsque son mari était au bureau elle s'asseyait auprès de la fenêtre, et elle songeait à cette soirée d'autrefois, à ce bal, où elle avait été si belle et si fêtée.

107.

¿Cuál sería su fortuna, su estado al día de hoy, si no hubiera perdido el collar? ¡Quién sabe! ¡Quién sabe! ¡Qué cambios tan singulares ofrece la vida! ¡Qué poco hace falta para perderse o para salvarse!

Que serait-il arrivé si elle n'avait point perdu cette parure? Qui sait? qui sait? Comme la vie est singulière, changeante! Comme il faut peu de chose pour vous perdre ou vous sauver!

108.

***

***

109.

Un domingo, habiendo ido a dar un paseo por los Campos Elíseos para descansar de las fatigas de la semana, reparó de pronto en una señora que pasaba llevando a un niño cogido de la mano. Era su antigua compañera de colegio, siempre joven, hermosa siempre y siempre seductora. 

Or, un dimanche, comme elle était allée faire un tour aux Champs-Élysées pour se délasser des besognes de la semaine, elle aperçut tout à coup une femme qui promenait un enfant. C'était Mme Forestier, toujours jeune, toujours belle, toujours séduisante.

110.

Madame Loisel sintió un escalofrío. ¿Se decidiría a detenerla y saludarla? ¿Por qué no? Habiéndolo pagado ya todo, podía confesar, casi con orgullo, su desdicha.

Mme Loisel se sentit émue. Allait-elle lui parler? Oui, certes. Et maintenant qu'elle avait payé, elle lui dirait tout. Pourquoi pas?

111.

Se acercó a ella y dijo:

Elle s'approcha.

112.

-Buenos días, Juana.

--Bonjour, Jeanne.

113.

La otra no la reconoció, admirándose de verse tan familiarmente tratada por aquella infeliz. Balbuceó:

L'autre ne la reconnaissait point, s'étonnant d'être appelée ainsi familièrement par cette bourgeoise. Elle balbutia:

114.

-Pero.... ¡señora!..., no sé... Usted debe de confundirse...

--Mais... madame!... Je ne sais.... Vous devez vous tromper.

115.

-No. Soy Matilde Loisel.

--Non. Je suis Mathilde Loisel.

116.

Su amiga lanzó un gritó de sorpresa.

Son amie poussa un cri:

117.

-¡Oh! ¡Mi pobre Matilde, qué cambiada estás!...

--Oh!... ma pauvre Mathilde, comme tu es changée!...

118.

-Sí; muy malos días he pasado desde que no te veo, y además bastantes miserias.... todo por tu causa!...

--Oui, j'ai eu des jours bien durs, depuis que je ne t'ai vue; et bien des misères... et cela à cause de toi!...

119.

-¿Por mí? ¿Cómo es eso?

--De moi... Comment ça?

120.

-¿Recuerdas aquel collar de brillantes que me prestaste para ir al baile del Ministerio?

--Tu te rappelles bien cette rivière de diamants que tu m'as prêtée pour aller à la fête du Ministère.

121.

-Sí, ¿y qué?

--Oui. Eh bien?

122.

-Pues bien: lo perdí...

--Eh bien, je l'ai perdue.

123.

-¡Cómo! ¡Si me lo devolviste!

--Comment! puisque tu me l'as rapportée.

124.

-Te devolví otro semejante. Y hemos tenido que sacrificarnos diez años para pagarlo. Comprenderás que representaba una fortuna para nosotros, que sólo teníamos el sueldo. En fin, a lo hecho pecho, y estoy muy satisfecha.

--Je t'en ai rapporté une autre toute pareille. Et voilà dix ans que nous la payons. Tu comprends que ça n'était pas aisé pour nous, qui n'avions rien.... Enfin c'est fini, et je suis rudement contente.

125.

La señora Forestier se había detenido.

Mme Forestier s'était arrêtée.

126.

-¿Dices que compraste un collar de brillantes para sustituir el mío?

--Tu dis que tu as acheté une rivière de diamants pour remplacer la mienne?

127.

-Sí. No lo habrás notado ¿eh? Casi eran idénticos.

--Oui.. Tu ne t'en étais pas aperçue, hein? Elles étaient bien pareilles.

128.

Y al decir esto, sonreía  con una alegría  e ingenua.

Et elle souriait d'une joie orgueilleuse et naïve.

129.

La señora de Forestier, sumamente impresionada, le cogió ambas manos:

Mme Forestier, fort émue, lui prit les deux mains.

130.

-¡Oh! ¡Mi pobre Matilde! ¡Pero si el collar que yo te presté era de piedras falsas!... ¡Valía quinientos francos a lo sumo!...

--Oh! ma pauvre Mathilde! Mais la mienne était fausse. Elle valait au plus cinq cents francs!...

131.


17 février 1884

132.

17 Febrero 1884

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