La leyenda del "Capita azul" del amor / La légende du petit - Émile Zola
1.

I

2.

Nació la hermosa niña de cabellos rojos en una mañana de Diciembre, cuando la nieve caía lenta y virginal. Hubo en el aire señales ciertas que anunciaron la misión de amor que venía a cumplir: brilló el sol, irisando la blanca nieve; aspiróse en el ambiente el aroma de las lilas, y resonó el canto de los pájaros como en plena primavera.

Elle naquit, la belle fille aux cheveux roux, un matin de décembre, comme la neige tombait, lente et virginale. Il y eut, dans l'air, des signes certains qui armoncèrent la mission d'amour qu'elle venait accomplir ; le soleil brilla, rose sur la neige blanche, et il passa sur les toits des parfums de lilas et des chants d'oiseaux, comme au printemps. 

3.

Vió el día en el fondo de un chiribitil, por humildad sin dada, para mostrar que sólo deseaba las riquezas del corazón. Tuvo por familia a la humanidad entera: sus brazos eran bastante largos para estrechar al mundo. Llegada la edad del amor, abandonó la sombra donde se recogía, y echó a andar por los caminos, buscando hambrientos, a quienes dejaba ahitos con sus miradas.

Elle vit le jour au fond d'un bouge, par humilité sans doute, afin de montrer qu'elle souhaitait les seules richesses du coeur. Elle n'eut pas de famille, elle put aimer l'humanité entière, ayant les bras assez souples pour embrasser le monde. Dès qu'elle atteignit l'âge d'amour, elle quitta l'ombre où elle se recueillait ; elle se mit à marcher par les chemins, à chercher les affamés qu'elle rassassiait de ses regards.

4.

Era una niña alta y fuerte, de ojos negros, de boca bermeja. Su carne de una palidez mate y cubierta de ligero vello, semejaba blanco terciopelo. Al andar, balanceaba su cuerpo con blando ritmo.

C'était une grande et forte fille, aux yeux noirs,à la bouche rouge. Elle avait une chair d'une pâleur mate, couverte d'un duvel léger qui faisait de sa peau un velours blanc. Quand elle marchait, son corps ondulait dans un rhylhme tendre.

5.

Cuando dejó la paja en que naciera, comprendió que debía vestirse de blondas y seda. Tenía como único patrimonio sus dientes blancos y sus mejillas de color de rosa. Pronto encontró collares de perlas, blancos como sus dientes, basquiñas de color de rosa como sus mejillas.

D'ailleurs, en quittant la paille où elle était née, elle avait compris qu'il entrait dans sa mission de se vêtir de soie et de dentelle. Elle tenait en don ses dents blanches, ses joues roses; elle sut trouver des colliers de perles blancs comme ses dents, des jupes de satin roses comme ses joues.

6.

Ya equipada, ¡qué gozo era el encontrarla en las sendas, en las claras mañanas del mes de Mayo! Su corazón y sus labios estaban abiertos a todos los transeúntes. Si veía a algún mendigo a la orilla del camino, le interrogaba con una sonrisa. Si se quejaba de los ardores de las fiebres ásperas del corazón, su boca le daba una limosna, y en el acto aliviaba la miseria del mendigo.

Et quand elle fut équipée, il fit bon la rencontrer dans les sentiers, par les claires matinées de mai. Elle avait le coeur et les lèvres ouvertes à tous venants. Lorsqu'elle trouvait un mendiant sur le bord d'un fossé, elle le questionnait d'un sourire; s'il se plaignait des brûlures, des fièvres âpres du coeur, vite sa bouche lui donnait une aumône, et la misère du mendiant était soulagée.

7.

Así es que la conocían todos los pobres de la parroquia, y se apiñaban a su puerta, esperando el reparto. Ella bajaba mañana y tarde, como una Hermana de la Caridad, distribuyendo sus tesoros de ternura, dando a cada uno su ración.

Aussi tous les pauvres de la paroisse la connaissaient-ils. Ils se pressaient à sa porte, attendant la distribution. Comme une soeur charilable, elle descendait malin et soir, partageant ses trésors de tendresse, servant à chacun sa part.

8.

Era buena y tierna como el pan blanco. Los pobres de la parroquia la bautizaron con el sobrenombre de Capita Azul Del Amor.

Elle était bonne et tendre comme le pain blanc. Les pauvres de la paroisse l'avaient surnommée le Petit-Manteau bleu de l'amour.

9.

II

II

10.

Por aquél entonces asoló la comarca una epidemia espantosa. Todos los jóvenes, fueron atacados, y muchos de ellos murieron.

Or, il advint qu'une épidémie terrible désola la contrée. Tous les jeunes gens furent frappés, et le plus grand nombre faillit en mourir.

11.

Los informes del mal eran terribles. El corazón cesaba de latir, la cabeza se despoblaba de ideas; el moribundo se enbrutecía. Los jóvenes semejantes a ridículos maniquíes, se paseaban, con el sarcasmo en los labios, comprando corazones en las ferias como los niños compran caramelos. Cuando el azote hería a algún buen mozo, traducíase en negra tristeza, en mortal desesperación. Los artistas lloraban de impotencia delante de sus obras; los amantes, no pudiendo saciar sus ansias, se tiraban de cabeza al río.

Les symptômes du fléau étaient terrifiants. Le coeur cessait de battre, la tête se vidait, le moribond s'abêtissait. Les jeunes hommes, pareilsà des pantins ridicules, se promenaient en ricanant, en achetant des coeurs à la foire, comme les enfants achètent des bâtons de sucre d'orge. Quand l'épidémie s'attaquait à de braves garçons, le mal se manifestait par une tristesse noire, une désespérance mortelle. Les artistes pleuraient d'impuissance devant leurs oeuvres, les amants inassouvis allaient se jeter dans les rivières.

12.

No hay para qué decir que la hermosa niña tuvo ocasión de distinguirse en circunstancias tan graves. Estableció ambulancias; volaba al lado de los enfermos, se multiplicaba, cerraba las heridas con sus labios, daba gracias al cielo por la buena ocasión que le había deparado.

Vous pensez que la belle enfant sut se distinguer, en celte circonstance grave. Elle établit des ambulances, elle soigna les malades nuit et jour, usant ses lèvres à fermer les blessures, remerciant le ciel de la grande tâche qu'il lui donnait.

13.

Fue una verdadera Providencia para los pobres. Salvó a muchos. Si de algunos no pudo sanar el corazón, fue porque ya no lo tenían. Su tratamiento era sencillo. Acariciaba a los enfermos con sus manos milagrosas; les hacía entrar en calor con su tibio aliento. Nunca pedía recompensa. Se arruinaba sin pena; su caridad era inagotable. 

Elle fut une providence pour les jeunes hommes. Elle en sauva un grand nombre. Ceux dont elle ne put guérir le coeur, furent ceux qui n'avaient déjà plus de coeur. Son traitement était s.imple: elle donnait aux malades ses mains secourables, son souffle tiède. Jamais elle ne demandait un payement. Elle se ruinait avec insouciance, faisant l'aumône à pleine bouche.

14.

Así, los avaros de la época meneaban la cabeza al ver que la joven pródiga derrochaba de aquel modo los tesoros de sus gracias. Se decían unos a otros:

Aussi les avares du temps hochaient-ils la tête, en voyant la jeune prodigne disperser de la sorte la grande fortune de ses grâces. Ils disaient entre eux:

15.

—Morirá en un rincón: da la sangre de sus venas ein pesar nunca las gotas.

— Elle mourra sur la paille, elle qui donne le sang de son coeur, sans jamais en peser les gouttes.

16.

III

III

17.

Un día, en efecto, al registrar su corazón, lo encontró vacío. Se estremeció de terror; no le quedaban más que algunos céntimos de ternura. Y la epidemia seguía azotando.

Un jour, en effet, comme elle fouillait son coeur, elle le trouva vide. Elle eut un frisson de terreur: il lui restait à peine quelques sous de tendresse. Et l'épidémie sévissait toujours.

18.

La niña se indignó. No pensaba en la inmensa fortuna que había disipado locamente: el punzante aguijón de su caridad era cada vez más vivo, aumentando el horror de su miseria. ¡Era tan dulce ir en busca de los mendigos en las claras mañanas de sol! ¡Era tan dulce amar y ser amada! Y ahora debía ocultarse en la sombra, esperando a su vez la limosna, que acaso nadie le daría.

L'enfant se révolta, ne songeant plus à l'immense fortune qu'elle avait dissipée follement,éprouvant des besoins de charité cuisants qui lui rendaient sa misère plus affreuse. 11 était si doux, par les beaux soleils, d'aller en quête des mendiants, si doux d'aimer et d'êlre aimée! Et, maintenant, il lui fallait vivre à l'ombre, en attendantà son tour des aumônes qui ne viendraient peut-être jamais.

19.

Por un instante pensó cuerdamente en guardar como una reliquia los pocos céntimos que le quedaban, e irlos gastando con gran prudencia. Pero le entró tal frío en su aislamiento, que se lanzó al campo para calentarse al sol. 

Un instant, elle eut la sage pensée de garder précieusement les quelques sous qui lui restaient et de les dépenser en toute prudence. Mais il lui prit un tel froid, dans son isolement, qu'elle finit par sortir, cherchant les rayons de mai.

20.

En el camino, en la primera encrucijada, encontró a un joven, cuyo corazón se moria de inanición. Ante semejante espectáculo, despertóse su ardiente caridad. No podía negar su miseria. Y, radiante de bondad, más llena de abnegación qne nunca, puso el resto de su corazón en sus labios, se inclinó dulcemente, dió un beso al joven, y le dijo:

Sur son chemin, à la première borne, elle rencontra un jeune homme dont le coeur se mouraitévidemment d'inanition. A celte vue, sa charité ardente s'éveilla. Elle ne pouvait mentir à sa mission. Et, rayonnante de bonté, plus grande d'abnégation, elle mit tout le reste de son coeur sur ses lèvres, se courba doucement, donna un baiser au jeune homme, en lui disant:

21.

—Ten: he aquí mi última moneda, Devuélvemela.

— Tiens, voilà mon dernier louis. Rends-moi la monnaie.

22.

IV

IV

23.

El joven se la devolvió. 

Le jeune homme lui rendit la monnaie.

24.

Aquella misma tarde envió a sus pobres una carta de despedida, manifestándoles que se veía obligada a suspender sus limosnas. Le quedaba a la querida niña precisamente lo necesario para vivir en honrada medianía con el último hambriento a quien había socorrido.

Le soir môme, elle envoya à ses pauvres une lettre de faire-part, pour leur apprendre qu'elle se voyait forcée de suspendre ses aumônes. Il restaità la chère fille tout juste de quoi vivre dans une honnête aisance, avec le dernier affamé qu'elle avait secouru.

25.

La leyenda del Capita Azul Del Amor, carece de moral.

La légende du Pelil-Manteau bleu de l'amour n'a pas de morale.

00:00 10:06

Tamaño de Fuente
Tipografía
Alineación

Velocidad de Reproducción
Reproducir siguiente automáticamente
Alineación
Cambiar Idioma
Modo Noche
Volumen
Compartir
Favorito

17800

7126

7127

Émile Zola

Autor.aspx?id=473

La leyenda del "Capita azul" del amor / La légende du petit

TextosParalelosVersion.aspx?id=4374&idB=4375

1.

I

2.

Nació la hermosa niña de cabellos rojos en una mañana de Diciembre, cuando la nieve caía lenta y virginal. Hubo en el aire señales ciertas que anunciaron la misión de amor que venía a cumplir: brilló el sol, irisando la blanca nieve; aspiróse en el ambiente el aroma de las lilas, y resonó el canto de los pájaros como en plena primavera.

Elle naquit, la belle fille aux cheveux roux, un matin de décembre, comme la neige tombait, lente et virginale. Il y eut, dans l'air, des signes certains qui armoncèrent la mission d'amour qu'elle venait accomplir ; le soleil brilla, rose sur la neige blanche, et il passa sur les toits des parfums de lilas et des chants d'oiseaux, comme au printemps. 

3.

Vió el día en el fondo de un chiribitil, por humildad sin dada, para mostrar que sólo deseaba las riquezas del corazón. Tuvo por familia a la humanidad entera: sus brazos eran bastante largos para estrechar al mundo. Llegada la edad del amor, abandonó la sombra donde se recogía, y echó a andar por los caminos, buscando hambrientos, a quienes dejaba ahitos con sus miradas.

Elle vit le jour au fond d'un bouge, par humilité sans doute, afin de montrer qu'elle souhaitait les seules richesses du coeur. Elle n'eut pas de famille, elle put aimer l'humanité entière, ayant les bras assez souples pour embrasser le monde. Dès qu'elle atteignit l'âge d'amour, elle quitta l'ombre où elle se recueillait ; elle se mit à marcher par les chemins, à chercher les affamés qu'elle rassassiait de ses regards.

4.

Era una niña alta y fuerte, de ojos negros, de boca bermeja. Su carne de una palidez mate y cubierta de ligero vello, semejaba blanco terciopelo. Al andar, balanceaba su cuerpo con blando ritmo.

C'était une grande et forte fille, aux yeux noirs,à la bouche rouge. Elle avait une chair d'une pâleur mate, couverte d'un duvel léger qui faisait de sa peau un velours blanc. Quand elle marchait, son corps ondulait dans un rhylhme tendre.

5.

Cuando dejó la paja en que naciera, comprendió que debía vestirse de blondas y seda. Tenía como único patrimonio sus dientes blancos y sus mejillas de color de rosa. Pronto encontró collares de perlas, blancos como sus dientes, basquiñas de color de rosa como sus mejillas.

D'ailleurs, en quittant la paille où elle était née, elle avait compris qu'il entrait dans sa mission de se vêtir de soie et de dentelle. Elle tenait en don ses dents blanches, ses joues roses; elle sut trouver des colliers de perles blancs comme ses dents, des jupes de satin roses comme ses joues.

6.

Ya equipada, ¡qué gozo era el encontrarla en las sendas, en las claras mañanas del mes de Mayo! Su corazón y sus labios estaban abiertos a todos los transeúntes. Si veía a algún mendigo a la orilla del camino, le interrogaba con una sonrisa. Si se quejaba de los ardores de las fiebres ásperas del corazón, su boca le daba una limosna, y en el acto aliviaba la miseria del mendigo.

Et quand elle fut équipée, il fit bon la rencontrer dans les sentiers, par les claires matinées de mai. Elle avait le coeur et les lèvres ouvertes à tous venants. Lorsqu'elle trouvait un mendiant sur le bord d'un fossé, elle le questionnait d'un sourire; s'il se plaignait des brûlures, des fièvres âpres du coeur, vite sa bouche lui donnait une aumône, et la misère du mendiant était soulagée.

7.

Así es que la conocían todos los pobres de la parroquia, y se apiñaban a su puerta, esperando el reparto. Ella bajaba mañana y tarde, como una Hermana de la Caridad, distribuyendo sus tesoros de ternura, dando a cada uno su ración.

Aussi tous les pauvres de la paroisse la connaissaient-ils. Ils se pressaient à sa porte, attendant la distribution. Comme une soeur charilable, elle descendait malin et soir, partageant ses trésors de tendresse, servant à chacun sa part.

8.

Era buena y tierna como el pan blanco. Los pobres de la parroquia la bautizaron con el sobrenombre de Capita Azul Del Amor.

Elle était bonne et tendre comme le pain blanc. Les pauvres de la paroisse l'avaient surnommée le Petit-Manteau bleu de l'amour.

9.

II

II

10.

Por aquél entonces asoló la comarca una epidemia espantosa. Todos los jóvenes, fueron atacados, y muchos de ellos murieron.

Or, il advint qu'une épidémie terrible désola la contrée. Tous les jeunes gens furent frappés, et le plus grand nombre faillit en mourir.

11.

Los informes del mal eran terribles. El corazón cesaba de latir, la cabeza se despoblaba de ideas; el moribundo se enbrutecía. Los jóvenes semejantes a ridículos maniquíes, se paseaban, con el sarcasmo en los labios, comprando corazones en las ferias como los niños compran caramelos. Cuando el azote hería a algún buen mozo, traducíase en negra tristeza, en mortal desesperación. Los artistas lloraban de impotencia delante de sus obras; los amantes, no pudiendo saciar sus ansias, se tiraban de cabeza al río.

Les symptômes du fléau étaient terrifiants. Le coeur cessait de battre, la tête se vidait, le moribond s'abêtissait. Les jeunes hommes, pareilsà des pantins ridicules, se promenaient en ricanant, en achetant des coeurs à la foire, comme les enfants achètent des bâtons de sucre d'orge. Quand l'épidémie s'attaquait à de braves garçons, le mal se manifestait par une tristesse noire, une désespérance mortelle. Les artistes pleuraient d'impuissance devant leurs oeuvres, les amants inassouvis allaient se jeter dans les rivières.

12.

No hay para qué decir que la hermosa niña tuvo ocasión de distinguirse en circunstancias tan graves. Estableció ambulancias; volaba al lado de los enfermos, se multiplicaba, cerraba las heridas con sus labios, daba gracias al cielo por la buena ocasión que le había deparado.

Vous pensez que la belle enfant sut se distinguer, en celte circonstance grave. Elle établit des ambulances, elle soigna les malades nuit et jour, usant ses lèvres à fermer les blessures, remerciant le ciel de la grande tâche qu'il lui donnait.

13.

Fue una verdadera Providencia para los pobres. Salvó a muchos. Si de algunos no pudo sanar el corazón, fue porque ya no lo tenían. Su tratamiento era sencillo. Acariciaba a los enfermos con sus manos milagrosas; les hacía entrar en calor con su tibio aliento. Nunca pedía recompensa. Se arruinaba sin pena; su caridad era inagotable. 

Elle fut une providence pour les jeunes hommes. Elle en sauva un grand nombre. Ceux dont elle ne put guérir le coeur, furent ceux qui n'avaient déjà plus de coeur. Son traitement était s.imple: elle donnait aux malades ses mains secourables, son souffle tiède. Jamais elle ne demandait un payement. Elle se ruinait avec insouciance, faisant l'aumône à pleine bouche.

14.

Así, los avaros de la época meneaban la cabeza al ver que la joven pródiga derrochaba de aquel modo los tesoros de sus gracias. Se decían unos a otros:

Aussi les avares du temps hochaient-ils la tête, en voyant la jeune prodigne disperser de la sorte la grande fortune de ses grâces. Ils disaient entre eux:

15.

—Morirá en un rincón: da la sangre de sus venas ein pesar nunca las gotas.

— Elle mourra sur la paille, elle qui donne le sang de son coeur, sans jamais en peser les gouttes.

16.

III

III

17.

Un día, en efecto, al registrar su corazón, lo encontró vacío. Se estremeció de terror; no le quedaban más que algunos céntimos de ternura. Y la epidemia seguía azotando.

Un jour, en effet, comme elle fouillait son coeur, elle le trouva vide. Elle eut un frisson de terreur: il lui restait à peine quelques sous de tendresse. Et l'épidémie sévissait toujours.

18.

La niña se indignó. No pensaba en la inmensa fortuna que había disipado locamente: el punzante aguijón de su caridad era cada vez más vivo, aumentando el horror de su miseria. ¡Era tan dulce ir en busca de los mendigos en las claras mañanas de sol! ¡Era tan dulce amar y ser amada! Y ahora debía ocultarse en la sombra, esperando a su vez la limosna, que acaso nadie le daría.

L'enfant se révolta, ne songeant plus à l'immense fortune qu'elle avait dissipée follement,éprouvant des besoins de charité cuisants qui lui rendaient sa misère plus affreuse. 11 était si doux, par les beaux soleils, d'aller en quête des mendiants, si doux d'aimer et d'êlre aimée! Et, maintenant, il lui fallait vivre à l'ombre, en attendantà son tour des aumônes qui ne viendraient peut-être jamais.

19.

Por un instante pensó cuerdamente en guardar como una reliquia los pocos céntimos que le quedaban, e irlos gastando con gran prudencia. Pero le entró tal frío en su aislamiento, que se lanzó al campo para calentarse al sol. 

Un instant, elle eut la sage pensée de garder précieusement les quelques sous qui lui restaient et de les dépenser en toute prudence. Mais il lui prit un tel froid, dans son isolement, qu'elle finit par sortir, cherchant les rayons de mai.

20.

En el camino, en la primera encrucijada, encontró a un joven, cuyo corazón se moria de inanición. Ante semejante espectáculo, despertóse su ardiente caridad. No podía negar su miseria. Y, radiante de bondad, más llena de abnegación qne nunca, puso el resto de su corazón en sus labios, se inclinó dulcemente, dió un beso al joven, y le dijo:

Sur son chemin, à la première borne, elle rencontra un jeune homme dont le coeur se mouraitévidemment d'inanition. A celte vue, sa charité ardente s'éveilla. Elle ne pouvait mentir à sa mission. Et, rayonnante de bonté, plus grande d'abnégation, elle mit tout le reste de son coeur sur ses lèvres, se courba doucement, donna un baiser au jeune homme, en lui disant:

21.

—Ten: he aquí mi última moneda, Devuélvemela.

— Tiens, voilà mon dernier louis. Rends-moi la monnaie.

22.

IV

IV

23.

El joven se la devolvió. 

Le jeune homme lui rendit la monnaie.

24.

Aquella misma tarde envió a sus pobres una carta de despedida, manifestándoles que se veía obligada a suspender sus limosnas. Le quedaba a la querida niña precisamente lo necesario para vivir en honrada medianía con el último hambriento a quien había socorrido.

Le soir môme, elle envoya à ses pauvres une lettre de faire-part, pour leur apprendre qu'elle se voyait forcée de suspendre ses aumônes. Il restaità la chère fille tout juste de quoi vivre dans une honnête aisance, avec le dernier affamé qu'elle avait secouru.

25.

La leyenda del Capita Azul Del Amor, carece de moral.

La légende du Pelil-Manteau bleu de l'amour n'a pas de morale.

Audio.aspx?id=7126&c=59ED097B44AF4B541F5732BB3AC99EEA14AA6E1E

606

10 minutos 6 segundos

0

0

ESP / FRA

Esta página web usa cookies

Utilizamos cookies propias y de terceros para gestionar el sitio web, recabar información sobre la utilización del mismo y mejorar nuestros servicios. Más información.