La petición / La demande - J. Renard
1.

En el gran patio de la Gouille, la señora Repin lanzaba a sus aves puñados de grano. Éstos volaban regularmente de la cesta, siguiendo el ritmo del gesto, y se dispersaban granizando sobre el duro suelo. La fina música de un manojo de llaves, que se entrechocaban, ascendía de uno de los bolsillos del mandil.

Dans la grande cour de la Gouille, Mme Repin lançait à sa volaille des poignées de grains. Ils s'envolaient régulièrement de la corbeille, suivant le rythme du geste, et s'éparpillaient en grésillant sur le sol dur. La fine musique d'un trousseau de clefs entrechoquées montait de l'une des poches du tablier.

2.

Haciendo con los labios "¡Cht, Cht! e incluso dando grandes zapatazos, la señora Repin alejaba a las voraces pavas. Sus crestas azuleaban de cólera y los semicírculos de sus colas se abrían de inmediato como una especie de detonación y brusco desenvolvimiento de un abanico que se abre entre los dedos de una dama nerviosa.

En faisant des lèvres: « Cht ! cht ! » et même à grands coups de pieds, Mme Repin écartait les dindes voraces. Leurs crêtes bleuissaient de colère, et leurs demi-roues rayonnaient aussitôt avec une sorte de détonation et brusque développement d'un éventail qui s'ouvre entre les doigts d'une dame nerveuse.

3.

El señor Repin apareció por el camino con paso acelerado. El lanzamiento de grano se detuvo, las llaves se callaron y las inquietas gallinas se revolvieron un instante por el apresuramiento desacostumbrado del señor Repin.

M. Repin apparut sur la route, le pas accéléré. Le jet de grains fut comme coupé, les clefs se turent, et les poules inquiètes se bousculèrent un instant, à cause de l'allure inaccoutumée de M. Repin.

4.

-¿Qué ocurre? -preguntó la granjera.

- Quoi donc ? demanda la fermière.

5.

El señor Repin respondió:

M. Repin répondit :

6.

-¡Gaillardon quiere una!

- Gaillardon en prend une !

7.

-¿Una gallina?

- Une poule ?

8.

-Hazte la graciosa: una de nuestras hijas. Viene a almorzar el domingo.

- Fais donc la niaise: une de nos filles. Il vient déjeuner dimanche.

9.

Tan pronto como las señoritas conocieron la noticia, Marie, la más joven, besó a su hermana mayor de forma turbulenta:

Dès que ces demoiselles apprirent la nouvelle, Marie, la plus jeune, embrassa d'une façon turbulente sa grande soeur :

10.

-¡Me alegro mucho, Henriette, me alegro mucho!

- Tant mieux, mon Henriette, tant mieux !

11.

Estaba feliz, en primer lugar por la felicidad de su primogénita, y también un poco por ella, pues el señor Repin había dicho siempre, casi canturreando:

Elle était heureuse du bonheur de son aînée d'abord, et un peu pour elle, car M. Repin avait toujours dit, presque en chantonnant :

12.

-Cuando hay dos hijas casaderas, la mayor va delante, la menor sigue detrás.

- Quand deux filles sont à marier, c'est l'aînée qui va devant, la cadette suit derrière !

13.

Pero, Henriette no avanzaba muy rápido y Marie pensaba que si no se ponía por delante, tal vez no llegara nunca a casarse. A primera vista decían de Henriette:

Or, Henriette n'avançait pas vite, et Marie songeait que si elle ne se mettait pas en tête, on n'arriverait jamais, peut-être. On disait d'Henriette, au premier coup d'oeil:

14.

-¡Es una oca!

- C'est une oie !

15.

- Si, pero no es mala persona.

- Oui, mais elle n'est pas méchante.

16.

-¡Sólo faltaba eso!

- Il ne manquerait plus que cela !

17.

Además era demasiado alta. Su estatura apabullante intimidaba a los hombres. Era también demasiado roja y con el rostro cubierto de manchas, producía el efecto de haberse lavado con aflecho desleído mientras cebaba a las aves de concurso. Tenía veinticinco años. El señor Gaillardon era un agricultor de los alrededores, acomodado y ya en plena madurez. Henriette no tenía objeción que hacer. Además no las buscaba, pero asombrada y torpe, no se atrevía a aceptar con una alegría ruidosa, una felicidad que aún podría escapársele y que ella no esperaba.

En outre, elle était trop grande. Sa taille effrayante intimidait les hommes. Elle était aussi trop rouge, et, la figure couverte de taches ardentes, elle faisait à toute heure l'effet de s'être débarbouillée en gavant, avec du son délayé, des volailles de concours. Elle avait vingt-cinq ans. M. Gaillardon était un fermier des environs, très à l'aise et déjà en pleine maturité. Henriette n'avait pas à faire d'objection. Du reste, elle n'en cherchait point, mais, effarouchée et gauche elle n'osait accepter avec une joie bruyante un bonheur qui pouvait encore lui échapper et qu'elle n'attendait plus.

18.

De nada le servía a Marie, la linda morena de tez blanca, decir:

Marie, la jolie brune au teint blanc, avait beau lui dire :

19.

-¡Qué suerte! Ríete pues, ¡quieres reírte!.

- Quelle veine ! mais ris donc, veux-tu bien rire !

20.

Ella no se reía, y estaba a punto de encontrar insoportable a su hermana menor; le habría gustado estar un poco a solas con las ideas, muy raras y recientes, que ponían tanto desorden en su cabeza; y, como conocía bien lo que la gente opinaba de ella, no quería creer en tanta suerte e interiormente se confesaba:

Elle ne riait pas, tout près de trouver sa cadette insupportable ; elle aurait voulu être un peu seule, avec les quelques idées, très rares et nouvelles, qui mettaient tant de désordre dans sa tête, et, comme elle connaissait bien l'opinion du monde, elle ne voulait pas croire à tant de chance, et elle s'avouait intérieurement :

21.

-No, no es posible, yo soy demasiado tonta, demasiado oca.

- Non, ce n'est pas possible, je suis trop bête, trop oie.

22.

-¡Vaya, ahora lloras!

- Allons, bon, voilà que tu pleures, maintenant !

23.

-No es nada son los nervios.

- C'est rien, c'est les nerfs.

24.

En el almuerzo del domingo, cuando pasaron a la mesa, la señora Repin dijo:

Au déjeuner du dimanche, quand on passa à table, Mme Repin dit :

25.

-¿Dónde va a ponerse, señor Gaillardon?

- Où donc que vous allez vous mettre, monsieur Gaillardon ?

26.

-¡Oh! me da igual, donde usted quiera.

- Moi, oh ! ça m'est égal, où vous voudrez.

27.

-Tal vez fuera bueno que se colocara al lado de mis hijas, pero al servir ellas lo molestarán.

- Il serait peut-être mieux de vous mettre à côté de mes filles, mais en faisant le service, elles vous dérangeraient.

28.

-¡Oh! no, no me molestarán.

- Oh ! non, elles ne me dérangeraient pas.

29.

-¿Y si, por casualidad, al traer las fuentes, derraman la salsa sobre su chaqueta?

- Et si des fois, en apportant les plats, elles renversaient de la sauce sur votre veste ?

30.

Él se echó a reír:

Il se mit à rire :

31.

-¡No!, eso no sucederá

- Ah ! par exemple, ceci ne serait point à faire.

32.

-Bueno, pues, póngase donde usted quiera.

- Dame, mettez-vous où vous voudrez !

33.

-No, no, donde usted quiera. A mí, como le digo, me da igual.

- Non, non, où vous voudrez, vous. Moi, je vous dis, ça m'est égal.

34.

La señora Repin, perpleja y con la piel de la frente contraída, recontaba los cubiertos, se encogía de hombros y se perdía en sus cálculos.

Mme Repin, perplexe, et la peau du front contractée, recomptait les couverts, haussait les épaules, et s'égarait dans ses calculs.

35.

Esperando su decisión, todos, de pie, con el estómago vacío, tamborileaban con los dedos en el respaldo de su silla, prestos a lanzarse a la menor indicación y sentarse.

En attendant sa décision, tous, debout, l'estomac vide, tambourinaient des doigts sur le dossier de leur chaise, prêts à s'élancer, au moindre commandement, pour s'asseoir.

36.

Finalmente, ella prosiguió:

Enfin, elle reprit :

37.

-¿Sabe? Tengo miedo por la salsa; puede ocurrir alguna desgracia. ¿Qué hacemos?

- Voyez-vous, j'ai peur à cause de la sauce ; un malheur peut arriver. Comment faire ?

38.

Indecisa y cogida desprevenida, consultó a las señoritas que le respondieron una:

Irrésolue et prise au dépourvu, elle consulta ces demoiselles, qui répondirent l'une :

39.

-¡Oh!, me da igual.

- Oh ! ça m'est égal.

40.

Y la otra:

Et l'autre :

41.

-¡Oh!, me da igual

- Oh ! ça m'est égal.

42.

Y no es que fueran indiferentes, es que ignoraban las normas de urbanidad.

Non qu'elles fussent indifférentes, mais elles ignoraient les propos du grand monde.

43.

-¡Vamos, mujer, nos estás aburriendo! ¡Vaya maneras! Siéntese aquí, señor Gaillardon, a mi lado; y las otras arréglense como quieran. Después de todo, es usted de la familia, y si lo no es aún, lo será.

- Tiens, femme, tu nous ennuies. En voilà, des manières. Asseyez-vous là, monsieur Gaillardon, à côté de moi ; et les autres arrangez-vous. Après tout, vous êtes de la famille, et si vous n'en êtes pas, vous en serez.

44.

¡Qué hombre tan llano el señor Repin! ¡Llano como la tierra!

Quel homme rond que M. Repin, rond comme la terre !

45.

-¡Al fin! Al menos usted comprende los asuntos -dijo el señor Gaillardon.

- A la bonne heure ! au moins, vous comprenez les affaires, dit M. Gaillardon.

46.

Iba a sentarse, pero no había tenido aún ocasión de dejar su sombrero en algún sitio. Buscó con la mirada un clavo para colgarlo. Como no descubrió ninguno, y como ninguna de aquellas damas se ofrecía para librarlo de él diciéndole: «Deme, deme», tuvo que dejarlo sobre una silla.

Il allait s'asseoir, mais il n'avait pas encore eu l'occasion de poser son chapeau quelque part. Il chercha des yeux un clou pour le pendre. N'en découvrant pas, comme aucune de ces dames ne s'offrait pour le débarrasser en disant : «Donnez donc, donnez donc,» il dut le poser une chaise.

47.

Le gustaban los platos en su punto y agradó de inmediato al señor Repin. Los dos eran igual de calvos, pero gracias a su barba blanca y larga, el señor Repin ganaba en autoridad a su futuro yerno. Además él hablaba alto, orgulloso de tener un domicilio. Hablaron de bueyes y al cabo de mutuas concesiones, llegaron al acuerdo de que es necesario que un buey vendido pague su engorde a razón de un franco por día; y aún así, no es demasiado, porque se realizan muchos gastos.

Il aimait les plats cuits à point et plut tout de suite à M. Repin. Tous les deux étaient à peu près également chauves, mais grâce à sa barbe blanche et longue, M. Repin l'emportait en autorité sur son futur gendre. D'ailleurs, il parlait haut, un peu fier d'avoir un domicile. Ils causèrent boeufs longuement, et tombèrent d'accord, au bout de mutuelles concessions, qu'il faut qu'un boeuf vendu paie son engrais à raison de un franc par jour ; et encore, ce n'est pas beau ! On fait ses frais, voilà tout.

48.

A la hora del postre, cuando el señor Gaillardon encontró un momento para darle vueltas a sus pulgares sobre el vientre, se aventuró a mirar a la señorita Marie. Sin duda, no se atrevía a mirar primero y abiertamente como un descarado a la señorita Henriette.

Au dessert, quand il trouva un moment pour faire tourner ses pouces sur son ventre, M. Gaillardon se hasarda à regarder Mlle Marie. Sans doute, il n'osait pas regarder tout d'abord et franchement comme un effronté, Mlle Henriette.

49.

Al menos eso pareció evidente para todos.

Du moins, cela parut évident à tous.

50.

Henriette lo comprendió tan claramente que bajó los ojos confiada. La mirada no se dirigía hacia ella, pero era para ella. Al contrario, al no tratarse de ella, Marie no consideró conveniente intimidarse y, con la cabeza levantada, cara a cara, miraba al señor Gaillardon, lo que acababa de turbarlo.

Henriette le comprit si nettement qu'elle baissa les yeux de confiance. Le regard n'allait pas à elle, mais il était pour elle. Au contraire, Marie, n'étant point en cause ne jugeait pas convenable de s'intimider, et la tête haute, oeil pour oeil, elle dévisageait M. Gaillardon, ce qui achevait de le troubler.

51.

Por supuesto, y conforme a las costumbres prudentes de las personas que no abordan los temas graves sino lo más tarde posible, aquel día no se habló de matrimonio.

Bien entendu, et conformément aux habitudes prudentes de gens qui n'abordent que le plus tard possible les sujets graves, il ne fut pas question de mariage ce jour-là.

52.

Pasó otro domingo y no se acordó nada. La señora Repin se impacientaba. Es bueno tomar precauciones, pero hasta un cierto punto, por supuesto. Además no se almuerza para nada en el campo como en París, donde todos saben que existen restaurantes que dan de comer por precios muy reducidos. Tal vez el señor Gaillardon quiera hablar antes con la joven.

Un autre dimanche passa, et rien ne se conclut. Mme Repin s'impatientait. Il est bon de prendre des précautions, jusqu'à un certain point, toutefois. Outre qu'on ne déjeune pas pour rien à la campagne, comme à Paris, où chacun sait que certains restaurants donnent à manger à des prix si réduits ! Peut-être M. Gaillardon espérait-il causer auparavant avec la jeune fille.

53.

Por lo que, el domingo siguiente, cuando el señor Repin tuvo que abandonar la mesa para ir a ver un animal que se había roto una pata, la señora Repin, hábil y atrevida, salió, entró en la cocina, llamó a Marie, y dejó a su Henriette a solas con el señor Gaillardon. En un primer momento, éste esperó su regreso. Como tardaban, buscó en qué ocuparse y vació cuidadosamente su pipa, introduciéndole por el tubo, hasta el gollete, una aguja de tricotar.

Aussi, le dimanche suivant, quand M. Repin dut quitter la table, au dessert, pour aller voir une bête à cornes qui s'était cassé la jambe, Mme Repin, habile et audacieuse, sortit, passa dans la cuisine, appela Marie, et laissa son Henriette en tête à tête avec M. Gaillardon. Celui-ci, tout d'abord, attendit leur retour. Comme elles tardaient, il chercha à s'occuper et débourra soigneusement sa pipe, en lui enfonçant dans le tuyau, jusqu'à la gorge, une aiguille à tricoter.

54.

Henriette, con sus fuertes manos apoyadas en las rodillas, conservaba su inmovilidad en un rincón, con la cabeza inclinada, la respiración suave, ruborizada como lo exigía la ocasión. El señor Gaillardon se levantó y se paseó de una ventana a otra. Se percató de que el tiempo iba a estropearse sin duda y como quería estar de regreso en su casa antes de la tormenta, llamó a las damas para despedirse de ellas.

Henriette, ses fortes mains étalées sur ses genoux, gardait son immobilité, dans un coin, la tête penchée, le souffle doux, rouge autant que l'occasion l'exigeait. M. Gaillardon se leva et se promena d'une fenêtre à l'autre. Il s'aperçut que le temps allait se gâter sûrement, et, comme il voulait être de retour chez lui avant l'orage il appela ces dames pour leur dire au revoir.

55.

Tan pronto como se marchó, la señora Repin preguntó:

Dès qu'il fut parti, Mme Repin demanda :

56.

-¿Qué te ha dicho, Henriette?

- Qu'est-ce qu'il t'a dit, mon Henriette ?

57.

-No me ha dicho nada.

- Il m'a rien dit.

58.

¡Aquello era demasiado fuerte! Semejante indiferencia dejó estupefacto incluso al señor Repin. Y fue de la opinión de que había que repetir el intento.

C'était trop fort ! Une semblable indifférence stupéfia M. Repin lui-même. Il fut d'avis qu'il fallait renouveler l'essai.

59.

Por lo que, al almuerzo siguiente, el señor Repin tomó el café de manera apresurada, con el pretexto de que tenía un asunto urgente y se levantó de la mesa. La señora Repin y la señorita Marie desaparecieron rápidamente en la cocina. Pero, cinco minutos después, el señor Gaillardon se unía a ellas.

Donc, au premier déjeuner, le café pris d'une manière hâtive, M. Repin, sous le prétexte d'une course pressée, se leva de table. Mme Repin et Mlle Marie disparurent vite dans la cuisine. Mais, cinq minutes après, M. Gaillardon les rejoignait :

60.

-¿Es que le doy miedo? -preguntó a la señorita Marie.

- Est-ce que je vous fais peur ? dit-il à Mlle Marie.

61.

Pero ésta estaba tan sorprendida que no encontró qué responder.

Elle était à ce point interdite qu'elle ne trouva rien à répondre.

62.

-No obstante, será necesario que se acostumbre a mí -añadió el señor Gaillardon.

- Faudrait, pourtant vous habituer à moi, ajouta M. Gaillardon.

63.

La señora Repin intervino:

Mme Repin intervint.

64.

-¿Así es como deja a mi Henriette?

- C'est comme ça que vous laissez mon Henriette ?

65.

-¡Oh! tendré tiempo de verla.

- Oh ! j'ai bien le temps de la voir, elle.

66.

La señora Repin comentó finalmente:

Mme Repin dit finement :

67.

-Eso es cierto.

- Ça, c'est vrai.

68.

Pero, reflexionando, consideró que no era forma de decir las cosas por parte del pretendiente. Siempre osada, lo tomó por el brazo y se lo llevó por la fuerza al comedor diciendo:

Mais, réflexion faite, elle trouva que de la part d'un prétendu ce n'étaient point des choses à avouer. Toujours hardie, elle le prit par le bras, le ramena de force à la salle à manger et dit :

69.

-Déjenos, pues, un rato tranquilas. Tenemos que trabajar; Henriette no tiene nada que hacer, charle con ella, vaya.

- Laissez-nous donc voir un peu tranquilles. Nous avons à travailler, Henriette n'a rien à faire ; bavardez avec elle, allez.

70.

Y cerró la puerta tras él, ruidosamente.

Et elle referma la porte sur lui, bruyamment.

71.

Tan pronto como se marchó, -lo que, por otra parte, no se hizo esperar mucho-, la señora Repin y la señorita Marie, ansiosas, interrogaron a Henriette:

Dès son départ, qui d'ailleurs ne se fit pas longtemps attendre, Mme Repin et Mlle Marie, anxieuses, interrogèrent encore Henriette.

72.

-¿Qué te ha dicho, Henriette?

- Qu'est-ce qu'il t'a dit, mon Henriette ?

73.

-No me ha dicho nada.

- Il m'a rien dit.

74.

La señora Repin y su hija menor se miraron:

Mme Repin et sa fille cadette se regardèrent :

75.

-¿Tú crees? ¿tú crees?

- Eh bien, tu crois ! eh bien, tu crois !

76.

Definitivamente este hombre obstinado les haría pasar malas noches. El señor Repin se vio obligado a intervenir directamente. Entró en escena con energía -era el método más seguro-, ofreciendo al señor Gaillardon un vaso de fino viejo, ése era el mejor momento.

Décidément, cet homme têtu leur ferait passer de mauvaises nuits. M. Repin dut s'en mêler directement. Il entra en scène, avec énergie, c'était le plus sûr moyen, en offrant à M. Gaillardon un verre de vieille fine, c'était le meilleur moment.

77.

-Vamos a ver -dijo-. ¿Fijamos la fecha?

- Voyons, dit-il, nous fixons le jour ?

78.

-Por fin lo menciona -dijo Gaillardon-. No me atrevía a decírselo pero, sin reproche, empezaba a encontrar el proceso demasiado largo. De todas maneras, se está bien educado o no se está.

- Enfin, dit Gaillardon, vous y voilà. Je n'osais pas vous le dire, mais, sans reproche, je commençais à trouver le temps long. Toutefois, on est bien éduqué ou on ne l'est pas.

79.

-Muy bien -dijo el señor Repin-, entonces fijemos el 27 de octubre ¿le va bien?

- Très bien, dit M. Repin ; alors, prenons le 27 octobre, ça vous va-t-il ?

80.

-¡Si, eso me va bien!

- Si ça me va !

81.

El suegro y el yerno aproximaron sus vasos de fino, con cuidado de no hacerlos chocar, por miedo a derramar algunas gotas. El señor Repin se volvió hacia su mujer y, con el torso recto y la mano izquierda anclada en la cadera, dijo:

Et le beau-père et le gendre approchèrent leurs verres de fine, en ayant soin de ne pas les entrechoquer, de peur d'en renverser des gouttes. M. Repin se tourna vers sa femme, et, le torse droit, la main gauche en grappin sur la cuisse :

82.

-Burguesa ¿qué ibas a decir? Así es como se arreglan las cosas, los melindres no sirven de nada.

- Bourgeoise, qu'est-ce que tu avais donc l'air de dire ? Voilà comment on arrange les choses : les simagrées ne servent à rien.

83.

El señor Gaillardon reclamó el honor de besar a las damas. Éstas se limpiaron los labios, se levantaron con remilgos y se colocaron en fila. El señor Gaillardon comenzó su recorrido. Terminó por la señorita Marie. Ésta se vio obligada a rechazarlo, pues él repetía el beso. Su mejilla estaba de un rojo escarlata en el lugar en el que su cuñado acababa de besarla.

M. Gaillardon réclama l'honneur et le plaisir d'embrasser ces dames. Elles s'essuyèrent les lèvres, se levèrent avec minauderie et se placèrent sur un rang. M. Gaillardon commença la tournée. Il termina par Mlle Marie. Elle fut obligée de le repousser, car il doublait sa part. Sa joue était d'un rouge écarlate à l'endroit où son beau-frère venait de l'embrasser.

84.

-No se moleste, pero ¿qué va a decir mi hermana?

- Ne vous gênez pas, qu'est-ce que va dire ma soeur ?

85.

Emocionado, como el día de su primera comunión, el prometido buscó palabras de excusa y luego, agarrando la mano del señor Repin, dijo:

Ému, comme au jour de sa première communion, le fiancé chercha des mots d'excuses, puis, saisissant la main de M. Repin, il dit :

86.

-Mi querido papá, gracias.

- Mon cher papa, merci.

87.

Sus cabezas calvas se encontraron al mismo nivel. ¿Quién era el «querido papá»?, habría sido necesario mirar desde muy cerca para adivinarlo. La emoción se adueñó de todos. El señor Repin, señalando a su esposa, decía:

Leurs têtes chauves se trouvaient à niveau. Qui était le «cher papa» ? Il eût fallu regarder de bien près. L'émotion gagna toute la société. M. Repin, désignant sa femme en larmes, disait :

88.

-¡Míren qué tonta!. Luego apresuró las cosas:

- Regardez-la donc, est-elle bête à son tour, il brusqua les choses.

89.

-Se hace muy tarde. Hasta el domingo. Venga temprano y jugaremos a la gadine.

- Il se fait tard. Allez-vous-en, à dimanche. Venez de bonne heure, nous jouerons à la «gadine».

90.

Un cabriolé esperaba en el patio. El criado, con su blusa inflada, tenía que hacer esfuerzos para retener, a golpe de bridas, a la pesada yegua de patas peludas. El señor Gaillardon ponía un pie en el estribo dando con el otro talón fuertes golpes en el suelo para elevarse hasta el asiento. Pero la yegua, que se removía, no le facilitaba las cosas. Daba saltitos, volviendo la cabeza hacia su nueva familia.

Dans la cour, un cabriolet attendait. Le domestique, la blouse gonflée, avait peine à contenir, à coups de guides, la lourde jument aux jambes poilues. M. Gaillardon mettait un pied sur le marchepied, frappant de l'autre talon de violents coups sur le sol pour se hisser jusqu'au siège. Mais la jument remuante lui donnait bien du mal. Il sautillait, tournant encore la tête du côté de sa nouvelle famille.

91.

-Hasta la vista. ¡Muy buenas noches!

- Au revoir, bien le bonsoir !

92.

Henriette se encontraba detrás, junto a su madre.

Henriette était en arrière avec sa mère.

93.

El señor Repin estaba más cerca, dándole el brazo a Marie y diciendo:

M. Repin se trouvait tout près, donnant le bras à Marie, et disait :

94.

-¡Ah! Marie, ahora llega tu turno. Henriette ya está bien favorecida, ahora habrá que pensar en ti.

- Ah ! Marie, à ton tour, maintenant. Voilà Henriette bien lotie, il faudra qu'on pense à toi.

95.

-¿Cómo así? -preguntó el señor Gaillardon que aún danzaba sobre un pie.

- Comment ça ? dit M. Gaillardon, qui dansait encore sur un pied.

96.

-¡Caramba! Como ya tiene la que desea, se burla.

- Dame, vous vous en moquez, maintenant que vous avez ce qu'il vous faut.

97.

-Perdón, perdón -dijo el señor Gaillardon- excúseme, pero no comprendo.

- Mais pardon, mais pardon, dit M. Gaillardon, faites excuse, je ne comprends pas...

98.

-¡Súbase pues! Esto no es asunto suyo. Va a terminar por hacerse aplastar -dijo el señor Repin.

- Mais montez donc ; ce n'est pas votre affaire. Vous allez pourtant finir par vous faire écraser, dit M. Repin.

99.

Y dándole un buen empujón con el hombro a su trasero, lo metió a la fuerza en el cabriolé.

Et donnant un bon coup d'épaule à l'arrière-train de son gendre, il le poussa de force dans le cabriolet.

100.

La yegua notó que el peso estaba al completo y partió al trote, azotada por el criado de la blusa inflada. Durante un buen rato vieron los Repin al señor Gaillardon agitar los brazos, como cuando se quiere demostrar una gran sorpresa. Ellos se preguntaban:

La jument sentit que le poids était au complet et parti au grand trot, cinglée par le domestique à la blouse ballonnante. Longtemps les Repin virent M. Gaillardon agiter les bras de leur côté, comme lorsqu'on veut marquer une grande surprise. Ils se demandaient :

101.

-¿Pero qué le pasa? ¿pero qué le pasa?

- Mais qu'est-ce qu'il a donc, mais qu'est-ce qu'il a donc ?

102.

Luego, muy contentos, no se preguntaron nada más.

Puis, tout à la joie, on ne se demanda plus rien.

103.

Pero cuando, a la vez siguiente, el señor Gaillardon se dejó caer del cabriolé, recordaron que se había ido de forma rara, por lo que el señor Repin se decidió a arreglar las cosas, tras el postre, se entiende.

Mais quand, une nouvelle fois, M. Gaillardon se laissa tomber du cabriolet, il leur revint qu'il les avait quittés drôlement, et M. Repin prit encore sur lui d'arranger les choses, au dessert s'entend.

104.

-¿Qué le pasaba el otro día al despedirse?

- Qu'est-ce que vous aviez donc l'autre jour, sur l'adieu ?

105.

-Me pasaba -dijo el señor Gaillardon- lo mismo que ahora.

- J'avais, dit M. Gaillardon, ce que j'ai encore.

106.

Al oír estas palabras, las cucharas, que mezclaban en los platos de flores el queso fresco, la chalota y la crema, se inmovilizaron de repente:

A ces mots, les cuillers, qui mélangeaient dans des assiettes à fleurs le fromage blanc, l'échalote et la crème, s'immobilisèrent soudain.

107.

-¡Ah! ¡ah!

- Ah ! ah !

108.

-Vamos a ver, tengamos calma -dijo el señor Repin- ¿Qué ocurre?

- Voyons, du calme, dit M. Repin, qu'est-ce qu'il y a ?

109.

-Ocurre que hay una equivocación, eso es lo que ocurre -dijo el señor Gaillardon.

- Il y a, dit M. Gaillardon, il y a qu'il y a maldonne. Voilà ce qu'il y a.

110.

-¡Equivocación!

- Maldonne !

111.

-Así es.

- Parfaitement.

112.

El señor Repin miró a su mujer y sus dos hijas que, con el busto separado de la mesa, lo miraban. Él dijo:

M. Repin regarda sa femme et ses deux filles, qui, le buste écarté de la table, le regardaient. Il dit :

113.

-No comprendo, ¿y ustedes?

- Comprends pas, et vous ?

114.

Éstas hicíeron un gesto con la cabeza:

Celles-ci firent signe de la tête :

115.

-Ni nosotras.

- Ni nous !

116.

-Pues es muy sencillo. Ocurre que yo le he pedido una de sus hijas, y usted me ha dado la otra. Usted dirá lo que quiera, pero a mí me parece que eso no es juego limpio.

- C'est pourtant bien simple. Il y a que je vous ai demandé l'une de vos filles, et que vous m'avez donné l'autre. Vous me direz ce que vous voudrez, mais il me semble que ce n'est pas d'un franc jeu.

117.

El señor Repin levantó los brazos, los bajó silbando:

M. Repin leva les bras, les abaissa, siffla du bout des lèvres.

118.

-Pu tu tu u u.

- Pu tu tu u u.

119.

Llegó al extremo de la sorpresa. Las damas, aterrorizadas, no hicieron el menor gesto. Según el método antiguo, el silencio, príncipe de las situaciones equívocas, reinó. Finalmente el señor Repin consiguió decir:

Il atteignit l'extrême de l'étonnement. Ces dames ne firent pas un geste, atterrées. Selon la méthode ancienne, le silence, prince des situations fausses, régna. Enfin M. Repin parvint à parler :

120.

-¡Tenía que haberlo dicho, tenía que haberlo dicho!

- Il fallait le dire, il fallait le dire !

121.

Y la señora Repin, desconcertada por un momento, renunció a seguir conteniéndose y preguntó:

Mme Repin, un moment déconcertée, renonça à se contenir davantage.

122.

-¡Cómo!, ¿no es a nuestra Henriette a la que ha pedido?

- Comment, ce n'est notre Henriette que vous nous avez demandée ?

123.

-No, de ninguna manera. He pedido a la señorita Marie.

- Pas du tout, c'est Mlle Marie.

124.

El señor Gaillardon, que ya había arrugado su servilleta entre los dedos, la aplastó luego sobre la mesa, se levantó, fue de una ventana a otra e inversamente, con un paso desigual, con gran agitación. Sus tirantes eran algo viejos y se aflojaban. Su pantalón no se sostenía bien.

M. Gaillardon, ayant chiffonné sa serviette entre ses doigts, l'écrasa sur la table, se leva et marcha d'une fenêtre à l'autre et inversement, d'un pas inégal, avec une grande agitation. Ses bretelles étaient un peu anciennes et mollissaient. Son pantalon tenait mal.

125.

Lo levantó con un movimiento brusco, y luego cruzó las manos detrás de la espalda. Las mujeres, con la boca abierta, esperaban la continuación del asunto.

Il le relevait d'un mouvement brusque, puis se croisait les mains derrière le dos, Ces demoiselles, bouche bée, attendaient la suite.

126.

-Tengan calma, mujeres, tengan dignidad -dijo el señor Repin-. No nos exaltemos como libertinos.

- Femmes, du calme, dit M. Repin, de la dignité. Ne nous emportons pas comme des libertins.

127.

Su recomendación era superflua, pues nadie pensaba en exaltarse. Sólo que se encontraban ante una dificultad inesperada. Se trataba de darle la vuelta con tranquilidad y prudencia como al árbol que, derribado por el viento, cierra el paso. El señor Repin se levantó a su vez y comenzó un paseo imitando el ejemplo del señor Gaillardon, pero en sentido contrario. Al tercer cruce dijo:

Sa recommandation était superflue. Personne ne songeait à s'emporter. Seulement on se trouvait aux prises avec une difficulté inattendue. Il s'agissait de la tourner avec tranquillité et prudence, comme un arbre qui, déraciné par le vent, barre la route. M. Repin se leva également et commença une promenade à l'exemple de M. Gaillardon, mais en sens opposé. Au troisième croisement :

128.

-Señor, no le diré que estoy sorprendido, estoy anonadado, profundamente anonadado, pero, después de todo, no hay nada hecho todavía, y desde el momento en que retoma su palabra, nosotros se la devolvemos.

- Monsieur, dit-il, je ne vous dirai pas que je suis surpris, je suis étonné, profondément étonné, mais, après tout, rien n'est fait, et du moment que vous reprenez votre parole, nous vous la rendons.

129.

Resultaba casi distinguido, pues un día había hablado en persona con el prefecto, y la gravedad del caso le hacía encontrar las frases adecuadas.

Il était presque distingué, ayant parlé un jour, en personne, au préfet, et la gravité du cas lui faisait trouver des phrases correctes.

130.

-¡Oh! yo no reclamo nada -dijo el señor Gaillardon- azotando el aire con su brazo como si fuera un látigo. Lo que está hecho, hecho está, ¡peor para mí!

- Oh ! je ne réclame rien, dit M. Gaillardon, en frappant l'air de son bras comme d'un fouet. C'est fait, c'est fait, tant pis pour moi !

131.

De repente se escucharon unos sollozos y Henriette, llorando, con las manos ante sus ojos para ocultar la cara, dijo convulsa:

Tout à coup on entendit des sanglots, et Henriette, en larmes, les mains sur les yeux pour cacher son visage, dit convulsée :

132.

-Yo no tengo tanto interés en casarme; si prefiere a mi hermana, que tome a mi hermana.

- Mais je ne tiens pas tant que cela à me marier, moi ; s'il aime mieux ma soeur, qu'il prenne ma soeur.

133.

-No, eso jamás -dijo el señor Repin-. Siempre he dicho que tú te casarías la primera y la primera te casarás.

- Ça, jamais, déclara M. Repin ; j'ai toujours dit que tu te marierais la première, la première tu te marieras.

134.

La señora Repin también parecía empeñarse, pero Henriette vino a besar a su padre y le dijo:

Mme Repin semblait aussi opiniâtre, mais Henriette vint embrasser son père et lui dit :

135.

-Te lo aseguro, papá, ya tendré tiempo de casarme.

- Je t'assure, mon papa, que j'ai bien le temps de me marier.

136.

-¿Tiempo? ¿no sabes pues que tienes ya veinticinco, casi veintiséis años?

- Bien le temps, mais tu ne sais donc pas que tu as vingt-cinq ans, presque vingt-six !

137.

-Sí, sí, pero ¿sabes? Preferiría esperar aún un poco.

- Si, si, mais vois-tu, j'aime mieux attendre encore un petit peu.

138.

-Y suplicaba, llorosa, con hipidos, dominándolo desde su busto de gigante, y su voz, pobre y avergonzada por hacerse oír, parecía una voz adelgazada entre sus dientes como entre una laminadora.

Elle le suppliait, pleurante, avec des hoquets, le dominant de tout son buste de géante, et sa voix, pauvre et honteuse de se faire entendre, semblait une voix amincie entre ses dents comme par un laminoir.

139.

-Ha hablado con mucha sensatez, -dijo el señor Gaillardon.

- C'est honnêtement parlé, dit M. Gaillardon.

140.

Le tomó las dos manos y se las oprimió con fuerza. Ella se dejó hacer, aparentemente sin rencor, hasta tal punto encontraba normal que la suerte, perdida un momento de su lado, retomara el buen camino y se marchara a otro lugar, hacia otras personas. La señora Repin fue la primera en ceder:

Il lui prit les deux mains et les serra avec vigueur. Elle se laissa faire, apparemment sans rancune, tant elle trouvait simple que la chance, un moment égarée de son côté, reprît le bon chemin pour aller ailleurs, vers les autres. Mme Repin céda la première.

141.

-Si no tiene interés, no hay que forzarla.

- Si elle n'y tient pas, faut pourtant pas la forcer !

142.

-¡Es posible! Es libre. Pero no podemos darle tu hermana a este señor que no quiere. ¿Qué dices tú, Marie?

- Possible ! elle est libre. Mais on ne peut toujours pas donner sa soeur à ce monsieur dont tu ne veux point, dis voir, Marie ?

143.

-¡Oh! a mí me da igual -respondió Marie-. Hagan lo que quieran, lo que les agrade a todos.

- Oh ! moi, répondit Marie, ça m'est égal. Faites comme vous voudrez, comme ça vous fera plaisir à tous.

144.

-¿Seguro? -dijo la señora Repin-. Si este señor se vuelve a su casa con las manos vacías la gente va a murmurar.

- Sûrement, dit Mme Repin? si ce monsieur s'en retourne chez lui les mains vides, on va causer.

145.

El señor Gaillardon lo corroboró:

M. Gaillardon approuva.

146.

--Así es, mi querido papá.

- Voyons, mon cher papa !

147.

-De acuerdo -dijo el señor Repin- ya se sabe que no se atrapan las moscas con vinagre, pero no quiero volver a equivocarme y, para empezar, haga el favor de no llamarme más «querido papá», por lo menos no hasta que lo hayamos arreglado todo conveniente y sólidamente, esta vez. Vamos a ver, hablemos claramente y con el corazón en la mano (levantaba la mano y la extendía a la altura de su mentón, con los dedos juntos, con la palma formando un hueco, como si el corazón fuera a saltar hasta allí mismo). ¿Es a mi hija menor, Marie, la morena, la de veintidós años, la que usted pide en matrimonio?

- Connu, dit M. Repin, on ne prend pas les mouches avec du vinaigre, mais je ne veux pas encore donner dans le panneau et, pour commencer, faites-moi le plaisir de ne point m'appeler : «cher papa», du moins avant d'avoir tout réglé convenablement et solidement, cette fois. Voyons, parlons franc et le coeur sur la main. (Il levait et étendait sa main à hauteur du menton, les doigts joints, la paume en creux, comme si son coeur allait sauter dedans). C'est bien ma fille cadette, Marie, la brune, âgée de vingt-deux ans, que vous me demandez en mariage ?

148.

-Exactamente.

- Tout juste.

149.

-Yo se la entrego; pero va a firmar un papel en el que conste que, si cambia una vez más de idea, me entregará un par de bueyes, de bueyes de los buenos, de los de a mil.

- Je vous la donne, mais vous allez signer un papier comme quoi, si vous changez encore une fois d'idée, vous me donnerez une paire de boeufs, des boeufs fameux, oui-da, des boeufs de mille.

150.

-Hecho.

- Soit, c'est dit.

151.

-Bueno, pues entonces, ¡adjudicada la menor!

- Alors donc, adjugée la cadette.

152.

De nuevo sus cabezas calvas se acercaron, sus manos se estrecharon y sus rostros se tranquilizaron como los cielos. Luego Marie besó a su hermana Henriette, y a su vez, se echó a llorar diciendo:

De nouveau leurs têtes chauves se rapprochèrent, leurs mains s'étreignirent et leurs visages se rassérénèrent comme des ciels. Puis Marie embrassa sa grande soeur Henriette, et à son tour pleura.

153.

-Mi pobre hermana, ¡cuando pienso en ello! Puedes estar segura de que yo no pensaba en esto. ¿Qué quieres? se podrá decir que si yo me he casado antes que tú, no ha sido intencionadamente.

- Ma pauvre soeur, quand j'y pense ! Écoute, va, tu peux être sûre que je n'y pensais pas. Qu'est-ce que vous voulez, on pourra dire que si je me suis mariée avant toi, je ne l'ai pas fait exprès.

154.

-Está bien, está bien -dijo el señor Repin- basta de jeremiadas. Henriette no tendrá que esperar mucho, voy a encontrarle uno a no tardar, ¡y uno bueno también!

- C'est bon, c'est bon, dit M. Repin, pas tant de giries. Henriette n'attendra pas longtemps, marche, je vais lui en trouver un en ne tardant guère, et un crâne encore !

155.

Y daba amigablemente pequeños golpes en el hombro y después en la mejilla de su Henriette. Ésta, con los ojos aún enrojecidos y las pestañas húmedas, con todas las manchas de su piel de pelirroja al rojo vivo, se esforzaba por sonreír.

Il frappait amicalement de petits coups sur l'épaule, puis sur la joue de son Henriette. Celle-ci, les yeux rouges encore et les cils tout humides, toutes les taches de sa peau de rousse en feu, s'efforçait de sourire.

156.

-Claro que sí, claro que sí, papá -decía reprimiendo las lágrimas y guardando para sí, en su interior, la profunda pena que hinchaba su pecho enorme hasta amenazar con asfixiarla.

- Mais oui, mais oui, papa, dit-elle, en retenant ses larmes et en gardant pour elle, en dedans, la grosse peine qui gonflait, gonflait sa poitrine énorme jusqu'à menacer de l'étouffer.

157.

-¡Ah! para eso -dijo el señor Gaillardon- mi querido papá, yo soy su hombre. Tengo justamente un amigo que busca una, ¡ella va a hacer muy buena jugada!

- Ah ! pour ça, dit M. Gaillardon, mon cher papa, je suis votre homme. J'ai justement un ami qui en cherche une; elle va joliment bien faire son affaire !

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J. Renard

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La petición / La demande

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1.

En el gran patio de la Gouille, la señora Repin lanzaba a sus aves puñados de grano. Éstos volaban regularmente de la cesta, siguiendo el ritmo del gesto, y se dispersaban granizando sobre el duro suelo. La fina música de un manojo de llaves, que se entrechocaban, ascendía de uno de los bolsillos del mandil.

Dans la grande cour de la Gouille, Mme Repin lançait à sa volaille des poignées de grains. Ils s'envolaient régulièrement de la corbeille, suivant le rythme du geste, et s'éparpillaient en grésillant sur le sol dur. La fine musique d'un trousseau de clefs entrechoquées montait de l'une des poches du tablier.

2.

Haciendo con los labios "¡Cht, Cht! e incluso dando grandes zapatazos, la señora Repin alejaba a las voraces pavas. Sus crestas azuleaban de cólera y los semicírculos de sus colas se abrían de inmediato como una especie de detonación y brusco desenvolvimiento de un abanico que se abre entre los dedos de una dama nerviosa.

En faisant des lèvres: « Cht ! cht ! » et même à grands coups de pieds, Mme Repin écartait les dindes voraces. Leurs crêtes bleuissaient de colère, et leurs demi-roues rayonnaient aussitôt avec une sorte de détonation et brusque développement d'un éventail qui s'ouvre entre les doigts d'une dame nerveuse.

3.

El señor Repin apareció por el camino con paso acelerado. El lanzamiento de grano se detuvo, las llaves se callaron y las inquietas gallinas se revolvieron un instante por el apresuramiento desacostumbrado del señor Repin.

M. Repin apparut sur la route, le pas accéléré. Le jet de grains fut comme coupé, les clefs se turent, et les poules inquiètes se bousculèrent un instant, à cause de l'allure inaccoutumée de M. Repin.

4.

-¿Qué ocurre? -preguntó la granjera.

- Quoi donc ? demanda la fermière.

5.

El señor Repin respondió:

M. Repin répondit :

6.

-¡Gaillardon quiere una!

- Gaillardon en prend une !

7.

-¿Una gallina?

- Une poule ?

8.

-Hazte la graciosa: una de nuestras hijas. Viene a almorzar el domingo.

- Fais donc la niaise: une de nos filles. Il vient déjeuner dimanche.

9.

Tan pronto como las señoritas conocieron la noticia, Marie, la más joven, besó a su hermana mayor de forma turbulenta:

Dès que ces demoiselles apprirent la nouvelle, Marie, la plus jeune, embrassa d'une façon turbulente sa grande soeur :

10.

-¡Me alegro mucho, Henriette, me alegro mucho!

- Tant mieux, mon Henriette, tant mieux !

11.

Estaba feliz, en primer lugar por la felicidad de su primogénita, y también un poco por ella, pues el señor Repin había dicho siempre, casi canturreando:

Elle était heureuse du bonheur de son aînée d'abord, et un peu pour elle, car M. Repin avait toujours dit, presque en chantonnant :

12.

-Cuando hay dos hijas casaderas, la mayor va delante, la menor sigue detrás.

- Quand deux filles sont à marier, c'est l'aînée qui va devant, la cadette suit derrière !

13.

Pero, Henriette no avanzaba muy rápido y Marie pensaba que si no se ponía por delante, tal vez no llegara nunca a casarse. A primera vista decían de Henriette:

Or, Henriette n'avançait pas vite, et Marie songeait que si elle ne se mettait pas en tête, on n'arriverait jamais, peut-être. On disait d'Henriette, au premier coup d'oeil:

14.

-¡Es una oca!

- C'est une oie !

15.

- Si, pero no es mala persona.

- Oui, mais elle n'est pas méchante.

16.

-¡Sólo faltaba eso!

- Il ne manquerait plus que cela !

17.

Además era demasiado alta. Su estatura apabullante intimidaba a los hombres. Era también demasiado roja y con el rostro cubierto de manchas, producía el efecto de haberse lavado con aflecho desleído mientras cebaba a las aves de concurso. Tenía veinticinco años. El señor Gaillardon era un agricultor de los alrededores, acomodado y ya en plena madurez. Henriette no tenía objeción que hacer. Además no las buscaba, pero asombrada y torpe, no se atrevía a aceptar con una alegría ruidosa, una felicidad que aún podría escapársele y que ella no esperaba.

En outre, elle était trop grande. Sa taille effrayante intimidait les hommes. Elle était aussi trop rouge, et, la figure couverte de taches ardentes, elle faisait à toute heure l'effet de s'être débarbouillée en gavant, avec du son délayé, des volailles de concours. Elle avait vingt-cinq ans. M. Gaillardon était un fermier des environs, très à l'aise et déjà en pleine maturité. Henriette n'avait pas à faire d'objection. Du reste, elle n'en cherchait point, mais, effarouchée et gauche elle n'osait accepter avec une joie bruyante un bonheur qui pouvait encore lui échapper et qu'elle n'attendait plus.

18.

De nada le servía a Marie, la linda morena de tez blanca, decir:

Marie, la jolie brune au teint blanc, avait beau lui dire :

19.

-¡Qué suerte! Ríete pues, ¡quieres reírte!.

- Quelle veine ! mais ris donc, veux-tu bien rire !

20.

Ella no se reía, y estaba a punto de encontrar insoportable a su hermana menor; le habría gustado estar un poco a solas con las ideas, muy raras y recientes, que ponían tanto desorden en su cabeza; y, como conocía bien lo que la gente opinaba de ella, no quería creer en tanta suerte e interiormente se confesaba:

Elle ne riait pas, tout près de trouver sa cadette insupportable ; elle aurait voulu être un peu seule, avec les quelques idées, très rares et nouvelles, qui mettaient tant de désordre dans sa tête, et, comme elle connaissait bien l'opinion du monde, elle ne voulait pas croire à tant de chance, et elle s'avouait intérieurement :

21.

-No, no es posible, yo soy demasiado tonta, demasiado oca.

- Non, ce n'est pas possible, je suis trop bête, trop oie.

22.

-¡Vaya, ahora lloras!

- Allons, bon, voilà que tu pleures, maintenant !

23.

-No es nada son los nervios.

- C'est rien, c'est les nerfs.

24.

En el almuerzo del domingo, cuando pasaron a la mesa, la señora Repin dijo:

Au déjeuner du dimanche, quand on passa à table, Mme Repin dit :

25.

-¿Dónde va a ponerse, señor Gaillardon?

- Où donc que vous allez vous mettre, monsieur Gaillardon ?

26.

-¡Oh! me da igual, donde usted quiera.

- Moi, oh ! ça m'est égal, où vous voudrez.

27.

-Tal vez fuera bueno que se colocara al lado de mis hijas, pero al servir ellas lo molestarán.

- Il serait peut-être mieux de vous mettre à côté de mes filles, mais en faisant le service, elles vous dérangeraient.

28.

-¡Oh! no, no me molestarán.

- Oh ! non, elles ne me dérangeraient pas.

29.

-¿Y si, por casualidad, al traer las fuentes, derraman la salsa sobre su chaqueta?

- Et si des fois, en apportant les plats, elles renversaient de la sauce sur votre veste ?

30.

Él se echó a reír:

Il se mit à rire :

31.

-¡No!, eso no sucederá

- Ah ! par exemple, ceci ne serait point à faire.

32.

-Bueno, pues, póngase donde usted quiera.

- Dame, mettez-vous où vous voudrez !

33.

-No, no, donde usted quiera. A mí, como le digo, me da igual.

- Non, non, où vous voudrez, vous. Moi, je vous dis, ça m'est égal.

34.

La señora Repin, perpleja y con la piel de la frente contraída, recontaba los cubiertos, se encogía de hombros y se perdía en sus cálculos.

Mme Repin, perplexe, et la peau du front contractée, recomptait les couverts, haussait les épaules, et s'égarait dans ses calculs.

35.

Esperando su decisión, todos, de pie, con el estómago vacío, tamborileaban con los dedos en el respaldo de su silla, prestos a lanzarse a la menor indicación y sentarse.

En attendant sa décision, tous, debout, l'estomac vide, tambourinaient des doigts sur le dossier de leur chaise, prêts à s'élancer, au moindre commandement, pour s'asseoir.

36.

Finalmente, ella prosiguió:

Enfin, elle reprit :

37.

-¿Sabe? Tengo miedo por la salsa; puede ocurrir alguna desgracia. ¿Qué hacemos?

- Voyez-vous, j'ai peur à cause de la sauce ; un malheur peut arriver. Comment faire ?

38.

Indecisa y cogida desprevenida, consultó a las señoritas que le respondieron una:

Irrésolue et prise au dépourvu, elle consulta ces demoiselles, qui répondirent l'une :

39.

-¡Oh!, me da igual.

- Oh ! ça m'est égal.

40.

Y la otra:

Et l'autre :

41.

-¡Oh!, me da igual

- Oh ! ça m'est égal.

42.

Y no es que fueran indiferentes, es que ignoraban las normas de urbanidad.

Non qu'elles fussent indifférentes, mais elles ignoraient les propos du grand monde.

43.

-¡Vamos, mujer, nos estás aburriendo! ¡Vaya maneras! Siéntese aquí, señor Gaillardon, a mi lado; y las otras arréglense como quieran. Después de todo, es usted de la familia, y si lo no es aún, lo será.

- Tiens, femme, tu nous ennuies. En voilà, des manières. Asseyez-vous là, monsieur Gaillardon, à côté de moi ; et les autres arrangez-vous. Après tout, vous êtes de la famille, et si vous n'en êtes pas, vous en serez.

44.

¡Qué hombre tan llano el señor Repin! ¡Llano como la tierra!

Quel homme rond que M. Repin, rond comme la terre !

45.

-¡Al fin! Al menos usted comprende los asuntos -dijo el señor Gaillardon.

- A la bonne heure ! au moins, vous comprenez les affaires, dit M. Gaillardon.

46.

Iba a sentarse, pero no había tenido aún ocasión de dejar su sombrero en algún sitio. Buscó con la mirada un clavo para colgarlo. Como no descubrió ninguno, y como ninguna de aquellas damas se ofrecía para librarlo de él diciéndole: «Deme, deme», tuvo que dejarlo sobre una silla.

Il allait s'asseoir, mais il n'avait pas encore eu l'occasion de poser son chapeau quelque part. Il chercha des yeux un clou pour le pendre. N'en découvrant pas, comme aucune de ces dames ne s'offrait pour le débarrasser en disant : «Donnez donc, donnez donc,» il dut le poser une chaise.

47.

Le gustaban los platos en su punto y agradó de inmediato al señor Repin. Los dos eran igual de calvos, pero gracias a su barba blanca y larga, el señor Repin ganaba en autoridad a su futuro yerno. Además él hablaba alto, orgulloso de tener un domicilio. Hablaron de bueyes y al cabo de mutuas concesiones, llegaron al acuerdo de que es necesario que un buey vendido pague su engorde a razón de un franco por día; y aún así, no es demasiado, porque se realizan muchos gastos.

Il aimait les plats cuits à point et plut tout de suite à M. Repin. Tous les deux étaient à peu près également chauves, mais grâce à sa barbe blanche et longue, M. Repin l'emportait en autorité sur son futur gendre. D'ailleurs, il parlait haut, un peu fier d'avoir un domicile. Ils causèrent boeufs longuement, et tombèrent d'accord, au bout de mutuelles concessions, qu'il faut qu'un boeuf vendu paie son engrais à raison de un franc par jour ; et encore, ce n'est pas beau ! On fait ses frais, voilà tout.

48.

A la hora del postre, cuando el señor Gaillardon encontró un momento para darle vueltas a sus pulgares sobre el vientre, se aventuró a mirar a la señorita Marie. Sin duda, no se atrevía a mirar primero y abiertamente como un descarado a la señorita Henriette.

Au dessert, quand il trouva un moment pour faire tourner ses pouces sur son ventre, M. Gaillardon se hasarda à regarder Mlle Marie. Sans doute, il n'osait pas regarder tout d'abord et franchement comme un effronté, Mlle Henriette.

49.

Al menos eso pareció evidente para todos.

Du moins, cela parut évident à tous.

50.

Henriette lo comprendió tan claramente que bajó los ojos confiada. La mirada no se dirigía hacia ella, pero era para ella. Al contrario, al no tratarse de ella, Marie no consideró conveniente intimidarse y, con la cabeza levantada, cara a cara, miraba al señor Gaillardon, lo que acababa de turbarlo.

Henriette le comprit si nettement qu'elle baissa les yeux de confiance. Le regard n'allait pas à elle, mais il était pour elle. Au contraire, Marie, n'étant point en cause ne jugeait pas convenable de s'intimider, et la tête haute, oeil pour oeil, elle dévisageait M. Gaillardon, ce qui achevait de le troubler.

51.

Por supuesto, y conforme a las costumbres prudentes de las personas que no abordan los temas graves sino lo más tarde posible, aquel día no se habló de matrimonio.

Bien entendu, et conformément aux habitudes prudentes de gens qui n'abordent que le plus tard possible les sujets graves, il ne fut pas question de mariage ce jour-là.

52.

Pasó otro domingo y no se acordó nada. La señora Repin se impacientaba. Es bueno tomar precauciones, pero hasta un cierto punto, por supuesto. Además no se almuerza para nada en el campo como en París, donde todos saben que existen restaurantes que dan de comer por precios muy reducidos. Tal vez el señor Gaillardon quiera hablar antes con la joven.

Un autre dimanche passa, et rien ne se conclut. Mme Repin s'impatientait. Il est bon de prendre des précautions, jusqu'à un certain point, toutefois. Outre qu'on ne déjeune pas pour rien à la campagne, comme à Paris, où chacun sait que certains restaurants donnent à manger à des prix si réduits ! Peut-être M. Gaillardon espérait-il causer auparavant avec la jeune fille.

53.

Por lo que, el domingo siguiente, cuando el señor Repin tuvo que abandonar la mesa para ir a ver un animal que se había roto una pata, la señora Repin, hábil y atrevida, salió, entró en la cocina, llamó a Marie, y dejó a su Henriette a solas con el señor Gaillardon. En un primer momento, éste esperó su regreso. Como tardaban, buscó en qué ocuparse y vació cuidadosamente su pipa, introduciéndole por el tubo, hasta el gollete, una aguja de tricotar.

Aussi, le dimanche suivant, quand M. Repin dut quitter la table, au dessert, pour aller voir une bête à cornes qui s'était cassé la jambe, Mme Repin, habile et audacieuse, sortit, passa dans la cuisine, appela Marie, et laissa son Henriette en tête à tête avec M. Gaillardon. Celui-ci, tout d'abord, attendit leur retour. Comme elles tardaient, il chercha à s'occuper et débourra soigneusement sa pipe, en lui enfonçant dans le tuyau, jusqu'à la gorge, une aiguille à tricoter.

54.

Henriette, con sus fuertes manos apoyadas en las rodillas, conservaba su inmovilidad en un rincón, con la cabeza inclinada, la respiración suave, ruborizada como lo exigía la ocasión. El señor Gaillardon se levantó y se paseó de una ventana a otra. Se percató de que el tiempo iba a estropearse sin duda y como quería estar de regreso en su casa antes de la tormenta, llamó a las damas para despedirse de ellas.

Henriette, ses fortes mains étalées sur ses genoux, gardait son immobilité, dans un coin, la tête penchée, le souffle doux, rouge autant que l'occasion l'exigeait. M. Gaillardon se leva et se promena d'une fenêtre à l'autre. Il s'aperçut que le temps allait se gâter sûrement, et, comme il voulait être de retour chez lui avant l'orage il appela ces dames pour leur dire au revoir.

55.

Tan pronto como se marchó, la señora Repin preguntó:

Dès qu'il fut parti, Mme Repin demanda :

56.

-¿Qué te ha dicho, Henriette?

- Qu'est-ce qu'il t'a dit, mon Henriette ?

57.

-No me ha dicho nada.

- Il m'a rien dit.

58.

¡Aquello era demasiado fuerte! Semejante indiferencia dejó estupefacto incluso al señor Repin. Y fue de la opinión de que había que repetir el intento.

C'était trop fort ! Une semblable indifférence stupéfia M. Repin lui-même. Il fut d'avis qu'il fallait renouveler l'essai.

59.

Por lo que, al almuerzo siguiente, el señor Repin tomó el café de manera apresurada, con el pretexto de que tenía un asunto urgente y se levantó de la mesa. La señora Repin y la señorita Marie desaparecieron rápidamente en la cocina. Pero, cinco minutos después, el señor Gaillardon se unía a ellas.

Donc, au premier déjeuner, le café pris d'une manière hâtive, M. Repin, sous le prétexte d'une course pressée, se leva de table. Mme Repin et Mlle Marie disparurent vite dans la cuisine. Mais, cinq minutes après, M. Gaillardon les rejoignait :

60.

-¿Es que le doy miedo? -preguntó a la señorita Marie.

- Est-ce que je vous fais peur ? dit-il à Mlle Marie.

61.

Pero ésta estaba tan sorprendida que no encontró qué responder.

Elle était à ce point interdite qu'elle ne trouva rien à répondre.

62.

-No obstante, será necesario que se acostumbre a mí -añadió el señor Gaillardon.

- Faudrait, pourtant vous habituer à moi, ajouta M. Gaillardon.

63.

La señora Repin intervino:

Mme Repin intervint.

64.

-¿Así es como deja a mi Henriette?

- C'est comme ça que vous laissez mon Henriette ?

65.

-¡Oh! tendré tiempo de verla.

- Oh ! j'ai bien le temps de la voir, elle.

66.

La señora Repin comentó finalmente:

Mme Repin dit finement :

67.

-Eso es cierto.

- Ça, c'est vrai.

68.

Pero, reflexionando, consideró que no era forma de decir las cosas por parte del pretendiente. Siempre osada, lo tomó por el brazo y se lo llevó por la fuerza al comedor diciendo:

Mais, réflexion faite, elle trouva que de la part d'un prétendu ce n'étaient point des choses à avouer. Toujours hardie, elle le prit par le bras, le ramena de force à la salle à manger et dit :

69.

-Déjenos, pues, un rato tranquilas. Tenemos que trabajar; Henriette no tiene nada que hacer, charle con ella, vaya.

- Laissez-nous donc voir un peu tranquilles. Nous avons à travailler, Henriette n'a rien à faire ; bavardez avec elle, allez.

70.

Y cerró la puerta tras él, ruidosamente.

Et elle referma la porte sur lui, bruyamment.

71.

Tan pronto como se marchó, -lo que, por otra parte, no se hizo esperar mucho-, la señora Repin y la señorita Marie, ansiosas, interrogaron a Henriette:

Dès son départ, qui d'ailleurs ne se fit pas longtemps attendre, Mme Repin et Mlle Marie, anxieuses, interrogèrent encore Henriette.

72.

-¿Qué te ha dicho, Henriette?

- Qu'est-ce qu'il t'a dit, mon Henriette ?

73.

-No me ha dicho nada.

- Il m'a rien dit.

74.

La señora Repin y su hija menor se miraron:

Mme Repin et sa fille cadette se regardèrent :

75.

-¿Tú crees? ¿tú crees?

- Eh bien, tu crois ! eh bien, tu crois !

76.

Definitivamente este hombre obstinado les haría pasar malas noches. El señor Repin se vio obligado a intervenir directamente. Entró en escena con energía -era el método más seguro-, ofreciendo al señor Gaillardon un vaso de fino viejo, ése era el mejor momento.

Décidément, cet homme têtu leur ferait passer de mauvaises nuits. M. Repin dut s'en mêler directement. Il entra en scène, avec énergie, c'était le plus sûr moyen, en offrant à M. Gaillardon un verre de vieille fine, c'était le meilleur moment.

77.

-Vamos a ver -dijo-. ¿Fijamos la fecha?

- Voyons, dit-il, nous fixons le jour ?

78.

-Por fin lo menciona -dijo Gaillardon-. No me atrevía a decírselo pero, sin reproche, empezaba a encontrar el proceso demasiado largo. De todas maneras, se está bien educado o no se está.

- Enfin, dit Gaillardon, vous y voilà. Je n'osais pas vous le dire, mais, sans reproche, je commençais à trouver le temps long. Toutefois, on est bien éduqué ou on ne l'est pas.

79.

-Muy bien -dijo el señor Repin-, entonces fijemos el 27 de octubre ¿le va bien?

- Très bien, dit M. Repin ; alors, prenons le 27 octobre, ça vous va-t-il ?

80.

-¡Si, eso me va bien!

- Si ça me va !

81.

El suegro y el yerno aproximaron sus vasos de fino, con cuidado de no hacerlos chocar, por miedo a derramar algunas gotas. El señor Repin se volvió hacia su mujer y, con el torso recto y la mano izquierda anclada en la cadera, dijo:

Et le beau-père et le gendre approchèrent leurs verres de fine, en ayant soin de ne pas les entrechoquer, de peur d'en renverser des gouttes. M. Repin se tourna vers sa femme, et, le torse droit, la main gauche en grappin sur la cuisse :

82.

-Burguesa ¿qué ibas a decir? Así es como se arreglan las cosas, los melindres no sirven de nada.

- Bourgeoise, qu'est-ce que tu avais donc l'air de dire ? Voilà comment on arrange les choses : les simagrées ne servent à rien.

83.

El señor Gaillardon reclamó el honor de besar a las damas. Éstas se limpiaron los labios, se levantaron con remilgos y se colocaron en fila. El señor Gaillardon comenzó su recorrido. Terminó por la señorita Marie. Ésta se vio obligada a rechazarlo, pues él repetía el beso. Su mejilla estaba de un rojo escarlata en el lugar en el que su cuñado acababa de besarla.

M. Gaillardon réclama l'honneur et le plaisir d'embrasser ces dames. Elles s'essuyèrent les lèvres, se levèrent avec minauderie et se placèrent sur un rang. M. Gaillardon commença la tournée. Il termina par Mlle Marie. Elle fut obligée de le repousser, car il doublait sa part. Sa joue était d'un rouge écarlate à l'endroit où son beau-frère venait de l'embrasser.

84.

-No se moleste, pero ¿qué va a decir mi hermana?

- Ne vous gênez pas, qu'est-ce que va dire ma soeur ?

85.

Emocionado, como el día de su primera comunión, el prometido buscó palabras de excusa y luego, agarrando la mano del señor Repin, dijo:

Ému, comme au jour de sa première communion, le fiancé chercha des mots d'excuses, puis, saisissant la main de M. Repin, il dit :

86.

-Mi querido papá, gracias.

- Mon cher papa, merci.

87.

Sus cabezas calvas se encontraron al mismo nivel. ¿Quién era el «querido papá»?, habría sido necesario mirar desde muy cerca para adivinarlo. La emoción se adueñó de todos. El señor Repin, señalando a su esposa, decía:

Leurs têtes chauves se trouvaient à niveau. Qui était le «cher papa» ? Il eût fallu regarder de bien près. L'émotion gagna toute la société. M. Repin, désignant sa femme en larmes, disait :

88.

-¡Míren qué tonta!. Luego apresuró las cosas:

- Regardez-la donc, est-elle bête à son tour, il brusqua les choses.

89.

-Se hace muy tarde. Hasta el domingo. Venga temprano y jugaremos a la gadine.

- Il se fait tard. Allez-vous-en, à dimanche. Venez de bonne heure, nous jouerons à la «gadine».

90.

Un cabriolé esperaba en el patio. El criado, con su blusa inflada, tenía que hacer esfuerzos para retener, a golpe de bridas, a la pesada yegua de patas peludas. El señor Gaillardon ponía un pie en el estribo dando con el otro talón fuertes golpes en el suelo para elevarse hasta el asiento. Pero la yegua, que se removía, no le facilitaba las cosas. Daba saltitos, volviendo la cabeza hacia su nueva familia.

Dans la cour, un cabriolet attendait. Le domestique, la blouse gonflée, avait peine à contenir, à coups de guides, la lourde jument aux jambes poilues. M. Gaillardon mettait un pied sur le marchepied, frappant de l'autre talon de violents coups sur le sol pour se hisser jusqu'au siège. Mais la jument remuante lui donnait bien du mal. Il sautillait, tournant encore la tête du côté de sa nouvelle famille.

91.

-Hasta la vista. ¡Muy buenas noches!

- Au revoir, bien le bonsoir !

92.

Henriette se encontraba detrás, junto a su madre.

Henriette était en arrière avec sa mère.

93.

El señor Repin estaba más cerca, dándole el brazo a Marie y diciendo:

M. Repin se trouvait tout près, donnant le bras à Marie, et disait :

94.

-¡Ah! Marie, ahora llega tu turno. Henriette ya está bien favorecida, ahora habrá que pensar en ti.

- Ah ! Marie, à ton tour, maintenant. Voilà Henriette bien lotie, il faudra qu'on pense à toi.

95.

-¿Cómo así? -preguntó el señor Gaillardon que aún danzaba sobre un pie.

- Comment ça ? dit M. Gaillardon, qui dansait encore sur un pied.

96.

-¡Caramba! Como ya tiene la que desea, se burla.

- Dame, vous vous en moquez, maintenant que vous avez ce qu'il vous faut.

97.

-Perdón, perdón -dijo el señor Gaillardon- excúseme, pero no comprendo.

- Mais pardon, mais pardon, dit M. Gaillardon, faites excuse, je ne comprends pas...

98.

-¡Súbase pues! Esto no es asunto suyo. Va a terminar por hacerse aplastar -dijo el señor Repin.

- Mais montez donc ; ce n'est pas votre affaire. Vous allez pourtant finir par vous faire écraser, dit M. Repin.

99.

Y dándole un buen empujón con el hombro a su trasero, lo metió a la fuerza en el cabriolé.

Et donnant un bon coup d'épaule à l'arrière-train de son gendre, il le poussa de force dans le cabriolet.

100.

La yegua notó que el peso estaba al completo y partió al trote, azotada por el criado de la blusa inflada. Durante un buen rato vieron los Repin al señor Gaillardon agitar los brazos, como cuando se quiere demostrar una gran sorpresa. Ellos se preguntaban:

La jument sentit que le poids était au complet et parti au grand trot, cinglée par le domestique à la blouse ballonnante. Longtemps les Repin virent M. Gaillardon agiter les bras de leur côté, comme lorsqu'on veut marquer une grande surprise. Ils se demandaient :

101.

-¿Pero qué le pasa? ¿pero qué le pasa?

- Mais qu'est-ce qu'il a donc, mais qu'est-ce qu'il a donc ?

102.

Luego, muy contentos, no se preguntaron nada más.

Puis, tout à la joie, on ne se demanda plus rien.

103.

Pero cuando, a la vez siguiente, el señor Gaillardon se dejó caer del cabriolé, recordaron que se había ido de forma rara, por lo que el señor Repin se decidió a arreglar las cosas, tras el postre, se entiende.

Mais quand, une nouvelle fois, M. Gaillardon se laissa tomber du cabriolet, il leur revint qu'il les avait quittés drôlement, et M. Repin prit encore sur lui d'arranger les choses, au dessert s'entend.

104.

-¿Qué le pasaba el otro día al despedirse?

- Qu'est-ce que vous aviez donc l'autre jour, sur l'adieu ?

105.

-Me pasaba -dijo el señor Gaillardon- lo mismo que ahora.

- J'avais, dit M. Gaillardon, ce que j'ai encore.

106.

Al oír estas palabras, las cucharas, que mezclaban en los platos de flores el queso fresco, la chalota y la crema, se inmovilizaron de repente:

A ces mots, les cuillers, qui mélangeaient dans des assiettes à fleurs le fromage blanc, l'échalote et la crème, s'immobilisèrent soudain.

107.

-¡Ah! ¡ah!

- Ah ! ah !

108.

-Vamos a ver, tengamos calma -dijo el señor Repin- ¿Qué ocurre?

- Voyons, du calme, dit M. Repin, qu'est-ce qu'il y a ?

109.

-Ocurre que hay una equivocación, eso es lo que ocurre -dijo el señor Gaillardon.

- Il y a, dit M. Gaillardon, il y a qu'il y a maldonne. Voilà ce qu'il y a.

110.

-¡Equivocación!

- Maldonne !

111.

-Así es.

- Parfaitement.

112.

El señor Repin miró a su mujer y sus dos hijas que, con el busto separado de la mesa, lo miraban. Él dijo:

M. Repin regarda sa femme et ses deux filles, qui, le buste écarté de la table, le regardaient. Il dit :

113.

-No comprendo, ¿y ustedes?

- Comprends pas, et vous ?

114.

Éstas hicíeron un gesto con la cabeza:

Celles-ci firent signe de la tête :

115.

-Ni nosotras.

- Ni nous !

116.

-Pues es muy sencillo. Ocurre que yo le he pedido una de sus hijas, y usted me ha dado la otra. Usted dirá lo que quiera, pero a mí me parece que eso no es juego limpio.

- C'est pourtant bien simple. Il y a que je vous ai demandé l'une de vos filles, et que vous m'avez donné l'autre. Vous me direz ce que vous voudrez, mais il me semble que ce n'est pas d'un franc jeu.

117.

El señor Repin levantó los brazos, los bajó silbando:

M. Repin leva les bras, les abaissa, siffla du bout des lèvres.

118.

-Pu tu tu u u.

- Pu tu tu u u.

119.

Llegó al extremo de la sorpresa. Las damas, aterrorizadas, no hicieron el menor gesto. Según el método antiguo, el silencio, príncipe de las situaciones equívocas, reinó. Finalmente el señor Repin consiguió decir:

Il atteignit l'extrême de l'étonnement. Ces dames ne firent pas un geste, atterrées. Selon la méthode ancienne, le silence, prince des situations fausses, régna. Enfin M. Repin parvint à parler :

120.

-¡Tenía que haberlo dicho, tenía que haberlo dicho!

- Il fallait le dire, il fallait le dire !

121.

Y la señora Repin, desconcertada por un momento, renunció a seguir conteniéndose y preguntó:

Mme Repin, un moment déconcertée, renonça à se contenir davantage.

122.

-¡Cómo!, ¿no es a nuestra Henriette a la que ha pedido?

- Comment, ce n'est notre Henriette que vous nous avez demandée ?

123.

-No, de ninguna manera. He pedido a la señorita Marie.

- Pas du tout, c'est Mlle Marie.

124.

El señor Gaillardon, que ya había arrugado su servilleta entre los dedos, la aplastó luego sobre la mesa, se levantó, fue de una ventana a otra e inversamente, con un paso desigual, con gran agitación. Sus tirantes eran algo viejos y se aflojaban. Su pantalón no se sostenía bien.

M. Gaillardon, ayant chiffonné sa serviette entre ses doigts, l'écrasa sur la table, se leva et marcha d'une fenêtre à l'autre et inversement, d'un pas inégal, avec une grande agitation. Ses bretelles étaient un peu anciennes et mollissaient. Son pantalon tenait mal.

125.

Lo levantó con un movimiento brusco, y luego cruzó las manos detrás de la espalda. Las mujeres, con la boca abierta, esperaban la continuación del asunto.

Il le relevait d'un mouvement brusque, puis se croisait les mains derrière le dos, Ces demoiselles, bouche bée, attendaient la suite.

126.

-Tengan calma, mujeres, tengan dignidad -dijo el señor Repin-. No nos exaltemos como libertinos.

- Femmes, du calme, dit M. Repin, de la dignité. Ne nous emportons pas comme des libertins.

127.

Su recomendación era superflua, pues nadie pensaba en exaltarse. Sólo que se encontraban ante una dificultad inesperada. Se trataba de darle la vuelta con tranquilidad y prudencia como al árbol que, derribado por el viento, cierra el paso. El señor Repin se levantó a su vez y comenzó un paseo imitando el ejemplo del señor Gaillardon, pero en sentido contrario. Al tercer cruce dijo:

Sa recommandation était superflue. Personne ne songeait à s'emporter. Seulement on se trouvait aux prises avec une difficulté inattendue. Il s'agissait de la tourner avec tranquillité et prudence, comme un arbre qui, déraciné par le vent, barre la route. M. Repin se leva également et commença une promenade à l'exemple de M. Gaillardon, mais en sens opposé. Au troisième croisement :

128.

-Señor, no le diré que estoy sorprendido, estoy anonadado, profundamente anonadado, pero, después de todo, no hay nada hecho todavía, y desde el momento en que retoma su palabra, nosotros se la devolvemos.

- Monsieur, dit-il, je ne vous dirai pas que je suis surpris, je suis étonné, profondément étonné, mais, après tout, rien n'est fait, et du moment que vous reprenez votre parole, nous vous la rendons.

129.

Resultaba casi distinguido, pues un día había hablado en persona con el prefecto, y la gravedad del caso le hacía encontrar las frases adecuadas.

Il était presque distingué, ayant parlé un jour, en personne, au préfet, et la gravité du cas lui faisait trouver des phrases correctes.

130.

-¡Oh! yo no reclamo nada -dijo el señor Gaillardon- azotando el aire con su brazo como si fuera un látigo. Lo que está hecho, hecho está, ¡peor para mí!

- Oh ! je ne réclame rien, dit M. Gaillardon, en frappant l'air de son bras comme d'un fouet. C'est fait, c'est fait, tant pis pour moi !

131.

De repente se escucharon unos sollozos y Henriette, llorando, con las manos ante sus ojos para ocultar la cara, dijo convulsa:

Tout à coup on entendit des sanglots, et Henriette, en larmes, les mains sur les yeux pour cacher son visage, dit convulsée :

132.

-Yo no tengo tanto interés en casarme; si prefiere a mi hermana, que tome a mi hermana.

- Mais je ne tiens pas tant que cela à me marier, moi ; s'il aime mieux ma soeur, qu'il prenne ma soeur.

133.

-No, eso jamás -dijo el señor Repin-. Siempre he dicho que tú te casarías la primera y la primera te casarás.

- Ça, jamais, déclara M. Repin ; j'ai toujours dit que tu te marierais la première, la première tu te marieras.

134.

La señora Repin también parecía empeñarse, pero Henriette vino a besar a su padre y le dijo:

Mme Repin semblait aussi opiniâtre, mais Henriette vint embrasser son père et lui dit :

135.

-Te lo aseguro, papá, ya tendré tiempo de casarme.

- Je t'assure, mon papa, que j'ai bien le temps de me marier.

136.

-¿Tiempo? ¿no sabes pues que tienes ya veinticinco, casi veintiséis años?

- Bien le temps, mais tu ne sais donc pas que tu as vingt-cinq ans, presque vingt-six !

137.

-Sí, sí, pero ¿sabes? Preferiría esperar aún un poco.

- Si, si, mais vois-tu, j'aime mieux attendre encore un petit peu.

138.

-Y suplicaba, llorosa, con hipidos, dominándolo desde su busto de gigante, y su voz, pobre y avergonzada por hacerse oír, parecía una voz adelgazada entre sus dientes como entre una laminadora.

Elle le suppliait, pleurante, avec des hoquets, le dominant de tout son buste de géante, et sa voix, pauvre et honteuse de se faire entendre, semblait une voix amincie entre ses dents comme par un laminoir.

139.

-Ha hablado con mucha sensatez, -dijo el señor Gaillardon.

- C'est honnêtement parlé, dit M. Gaillardon.

140.

Le tomó las dos manos y se las oprimió con fuerza. Ella se dejó hacer, aparentemente sin rencor, hasta tal punto encontraba normal que la suerte, perdida un momento de su lado, retomara el buen camino y se marchara a otro lugar, hacia otras personas. La señora Repin fue la primera en ceder:

Il lui prit les deux mains et les serra avec vigueur. Elle se laissa faire, apparemment sans rancune, tant elle trouvait simple que la chance, un moment égarée de son côté, reprît le bon chemin pour aller ailleurs, vers les autres. Mme Repin céda la première.

141.

-Si no tiene interés, no hay que forzarla.

- Si elle n'y tient pas, faut pourtant pas la forcer !

142.

-¡Es posible! Es libre. Pero no podemos darle tu hermana a este señor que no quiere. ¿Qué dices tú, Marie?

- Possible ! elle est libre. Mais on ne peut toujours pas donner sa soeur à ce monsieur dont tu ne veux point, dis voir, Marie ?

143.

-¡Oh! a mí me da igual -respondió Marie-. Hagan lo que quieran, lo que les agrade a todos.

- Oh ! moi, répondit Marie, ça m'est égal. Faites comme vous voudrez, comme ça vous fera plaisir à tous.

144.

-¿Seguro? -dijo la señora Repin-. Si este señor se vuelve a su casa con las manos vacías la gente va a murmurar.

- Sûrement, dit Mme Repin? si ce monsieur s'en retourne chez lui les mains vides, on va causer.

145.

El señor Gaillardon lo corroboró:

M. Gaillardon approuva.

146.

--Así es, mi querido papá.

- Voyons, mon cher papa !

147.

-De acuerdo -dijo el señor Repin- ya se sabe que no se atrapan las moscas con vinagre, pero no quiero volver a equivocarme y, para empezar, haga el favor de no llamarme más «querido papá», por lo menos no hasta que lo hayamos arreglado todo conveniente y sólidamente, esta vez. Vamos a ver, hablemos claramente y con el corazón en la mano (levantaba la mano y la extendía a la altura de su mentón, con los dedos juntos, con la palma formando un hueco, como si el corazón fuera a saltar hasta allí mismo). ¿Es a mi hija menor, Marie, la morena, la de veintidós años, la que usted pide en matrimonio?

- Connu, dit M. Repin, on ne prend pas les mouches avec du vinaigre, mais je ne veux pas encore donner dans le panneau et, pour commencer, faites-moi le plaisir de ne point m'appeler : «cher papa», du moins avant d'avoir tout réglé convenablement et solidement, cette fois. Voyons, parlons franc et le coeur sur la main. (Il levait et étendait sa main à hauteur du menton, les doigts joints, la paume en creux, comme si son coeur allait sauter dedans). C'est bien ma fille cadette, Marie, la brune, âgée de vingt-deux ans, que vous me demandez en mariage ?

148.

-Exactamente.

- Tout juste.

149.

-Yo se la entrego; pero va a firmar un papel en el que conste que, si cambia una vez más de idea, me entregará un par de bueyes, de bueyes de los buenos, de los de a mil.

- Je vous la donne, mais vous allez signer un papier comme quoi, si vous changez encore une fois d'idée, vous me donnerez une paire de boeufs, des boeufs fameux, oui-da, des boeufs de mille.

150.

-Hecho.

- Soit, c'est dit.

151.

-Bueno, pues entonces, ¡adjudicada la menor!

- Alors donc, adjugée la cadette.

152.

De nuevo sus cabezas calvas se acercaron, sus manos se estrecharon y sus rostros se tranquilizaron como los cielos. Luego Marie besó a su hermana Henriette, y a su vez, se echó a llorar diciendo:

De nouveau leurs têtes chauves se rapprochèrent, leurs mains s'étreignirent et leurs visages se rassérénèrent comme des ciels. Puis Marie embrassa sa grande soeur Henriette, et à son tour pleura.

153.

-Mi pobre hermana, ¡cuando pienso en ello! Puedes estar segura de que yo no pensaba en esto. ¿Qué quieres? se podrá decir que si yo me he casado antes que tú, no ha sido intencionadamente.

- Ma pauvre soeur, quand j'y pense ! Écoute, va, tu peux être sûre que je n'y pensais pas. Qu'est-ce que vous voulez, on pourra dire que si je me suis mariée avant toi, je ne l'ai pas fait exprès.

154.

-Está bien, está bien -dijo el señor Repin- basta de jeremiadas. Henriette no tendrá que esperar mucho, voy a encontrarle uno a no tardar, ¡y uno bueno también!

- C'est bon, c'est bon, dit M. Repin, pas tant de giries. Henriette n'attendra pas longtemps, marche, je vais lui en trouver un en ne tardant guère, et un crâne encore !

155.

Y daba amigablemente pequeños golpes en el hombro y después en la mejilla de su Henriette. Ésta, con los ojos aún enrojecidos y las pestañas húmedas, con todas las manchas de su piel de pelirroja al rojo vivo, se esforzaba por sonreír.

Il frappait amicalement de petits coups sur l'épaule, puis sur la joue de son Henriette. Celle-ci, les yeux rouges encore et les cils tout humides, toutes les taches de sa peau de rousse en feu, s'efforçait de sourire.

156.

-Claro que sí, claro que sí, papá -decía reprimiendo las lágrimas y guardando para sí, en su interior, la profunda pena que hinchaba su pecho enorme hasta amenazar con asfixiarla.

- Mais oui, mais oui, papa, dit-elle, en retenant ses larmes et en gardant pour elle, en dedans, la grosse peine qui gonflait, gonflait sa poitrine énorme jusqu'à menacer de l'étouffer.

157.

-¡Ah! para eso -dijo el señor Gaillardon- mi querido papá, yo soy su hombre. Tengo justamente un amigo que busca una, ¡ella va a hacer muy buena jugada!

- Ah ! pour ça, dit M. Gaillardon, mon cher papa, je suis votre homme. J'ai justement un ami qui en cherche une; elle va joliment bien faire son affaire !

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