Una familia de árboles / Une famille d'arbres - J. Renard
1.

Los encuentro después de haber atravesado una llanura caldeada por el sol.

C'est après avoir traversé une plaine brûlée de soleil que je les rencontre.

2.

Por causa del ruido no habitan a la orilla del camino. Viven en los campos incultos, junto a una fuente que sólo conocen los pájaros.

Ils ne demeurent pas au bord de la route, à cause du bruit. Ils habitent les champs incultes, sur une source connue des oiseaux seuls.

3.

Parecen impenetrables, desde lejos. Apenas me aproximo, sus troncos se desenlazan. Me reciben prudentemente. Puedo reposar ahí, refrescarme; pero adivino que me observan con desconfianza.

De loin, ils semblent impénétrables. Dès que j'approche, leurs troncs se desserrent. Ils m'accueillent avec prudence. Je peux me reposer, me rafraîchir, mais je devine qu'ils m'observent et se défient.

4.

Viven en familia, los más viejos en medio y los pequeños, aquellos cuyas primeras hojas acaban de nacer, un poco diseminados, pero sin apartarse nunca.

Ils vivent en famille, les plus âgés au milieu et les petits, ceux dont les premières feuilles viennent de naître, un peu partout, sans jamais s'écarter.

5.

Su muerte es prolongada y conservan a sus muertos en pie, hasta que caen hechos polvo.

Ils mettent longtemps à mourir, et ils gardent les morts debout jusqu'à la chute en poussière.

6.

Se acarician con sus largas ramas, para asegurarse de que todos están allí, como los ciegos. Gesticulan coléricos si el viento se insufla por arrancarlos. Pero entre ellos no hay ninguna disputa. Si murmuran, lo hacen de acuerdo.

Ils se flattent de leurs longues branches, pour s'assurer qu'ils sont tous là, comme les aveugles. Ils gesticulent de colère si le vent s'essouffle à les déraciner. Mais entre eux aucune dispute. Ils ne murmurent que d'accord.

7.

Los tengo por mi verdadera familia. Pronto olvidaré a la otra.

Je sens qu'ils doivent être ma vraie famille. J'oublierai vite l'autre. 

8.

Me adoptarán poco a poco estos árboles y, para merecerlo, aprendo lo que es necesario saber:

Ces arbres m'adopteront peu à peu, et pour le mériter j'apprends ce qu'il faut savoir:

9.

Ya sé mirar las nubes que pasan.

Je sais déjà regarder les nuages qui passent.

10.

Sé quedarme en mi lugar.

Je sais aussi rester en place.

11.

Y casi ya sé callarme.

Et je sais presque me taire.

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J. Renard

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Una familia de árboles / Une famille d'arbres

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1.

Los encuentro después de haber atravesado una llanura caldeada por el sol.

C'est après avoir traversé une plaine brûlée de soleil que je les rencontre.

2.

Por causa del ruido no habitan a la orilla del camino. Viven en los campos incultos, junto a una fuente que sólo conocen los pájaros.

Ils ne demeurent pas au bord de la route, à cause du bruit. Ils habitent les champs incultes, sur une source connue des oiseaux seuls.

3.

Parecen impenetrables, desde lejos. Apenas me aproximo, sus troncos se desenlazan. Me reciben prudentemente. Puedo reposar ahí, refrescarme; pero adivino que me observan con desconfianza.

De loin, ils semblent impénétrables. Dès que j'approche, leurs troncs se desserrent. Ils m'accueillent avec prudence. Je peux me reposer, me rafraîchir, mais je devine qu'ils m'observent et se défient.

4.

Viven en familia, los más viejos en medio y los pequeños, aquellos cuyas primeras hojas acaban de nacer, un poco diseminados, pero sin apartarse nunca.

Ils vivent en famille, les plus âgés au milieu et les petits, ceux dont les premières feuilles viennent de naître, un peu partout, sans jamais s'écarter.

5.

Su muerte es prolongada y conservan a sus muertos en pie, hasta que caen hechos polvo.

Ils mettent longtemps à mourir, et ils gardent les morts debout jusqu'à la chute en poussière.

6.

Se acarician con sus largas ramas, para asegurarse de que todos están allí, como los ciegos. Gesticulan coléricos si el viento se insufla por arrancarlos. Pero entre ellos no hay ninguna disputa. Si murmuran, lo hacen de acuerdo.

Ils se flattent de leurs longues branches, pour s'assurer qu'ils sont tous là, comme les aveugles. Ils gesticulent de colère si le vent s'essouffle à les déraciner. Mais entre eux aucune dispute. Ils ne murmurent que d'accord.

7.

Los tengo por mi verdadera familia. Pronto olvidaré a la otra.

Je sens qu'ils doivent être ma vraie famille. J'oublierai vite l'autre. 

8.

Me adoptarán poco a poco estos árboles y, para merecerlo, aprendo lo que es necesario saber:

Ces arbres m'adopteront peu à peu, et pour le mériter j'apprends ce qu'il faut savoir:

9.

Ya sé mirar las nubes que pasan.

Je sais déjà regarder les nuages qui passent.

10.

Sé quedarme en mi lugar.

Je sais aussi rester en place.

11.

Y casi ya sé callarme.

Et je sais presque me taire.

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