El difunto tenía un hermano que venía de vez en cuando a ver a su cuñada, tanto para distraerla de sus pretendidas penas como para velar por los asuntos e intereses de los cuatro hijos menores del difunto. Un día que se paseaba, sobre las cuatro o las cinco de la tarde, por el jardín del castillo, mientras contemplaba un arriate adornado con bellos tulipanes y otras flores raras que gustaban tanto a su hermano, tuvo de repente una hemorragia nasal, lo que le alarmó bastante, pues nunca le había ocurrido antes. En ese momento, pensó con intensidad en su hermano; le pareció que veía la sombra del señor de la Courtinière que le hacía señales con la mano, como si le llamara. No se asustó; siguió al espectro hasta el sótano de la casa y le vio desaparecer justamente en la fosa donde había sido enterrado. Este prodigio despertó en él algunas sospechas sobre el crimen cometido. Para asegurarse de ello, fue a contar lo que acababa de ver a su cuñada. La dama palideció, se le mudó el rostro y balbuceó palabras inconexas. Las sospechas del hermano se acrecentaron ante tal turbación y pidió que se cavara en el lugar donde había visto desaparecer al fantasma. La viuda, a quien esta súbita resolución llenó de espanto, hizo un esfuerzo por controlarse, adoptó una actitud firme, se burló de la aparición y trató de mitigar las inquietudes de su cuñado. Le expresó que si pretendía haber tenido una visión semejante, todos se burlarían de él y sería el hazmerreír de todo el mundo.
Le défunt avait un frère qui venait quelquefois voir sa belle-sœur, tant pour la distraire de ses prétendus chagrins, que pour veiller à ses affaires et aux intérêts des quatre enfants mineurs du défunt. Un jour qu'il se promenait, sur les quatre à cinq heures de l'après-dînée, dans le jardin du château, comme il contemplait un parterre orné de belles tulipes et autres fleurs rares que son frère avait beaucoup aimées, il lui prit tout à coup un saignement de nez, ce qui l'étonna fort, n'ayant jamais éprouvé cet accident. En ce moment, il songeait fortement à son frère ; il lui sembla qu'il voyait l'ombre de M. de la Courtinière qui lui faisait signe de la main et semblait l'appeler. Il ne s'effraya point ; il suivit le spectre jusqu'au cellier de la maison, et le vit disparaître justement sur la fosse où il avait été enterré. Ce prodige lui donna quelques soupçons sur le forfait commis. Pour s'en assurer, il alla raconter ce qu'il venait de voir à sa belle-soeur. Cette dame pâlit, changea de visage, et balbutia des mots sans liaison. Les soupçons du frère se fortifièrent de ce trouble ; il demanda qu'on fit creuser dans le lieu où il avait vu disparaître le fantôme. La veuve, que cette subite résolution épouvanta, fit un effort sur elle-même, prit une contenance ferme, se moqua de l'apparition, et essaya d'apaiser les inquiétudes de son beaufrère. Elle lui représenta que s'il se vantait d'avoir eu une pareille vision, chacun se moquerait de lui, et qu'il serait la risée de tout le monde.