La casa del lago / La maison du lac - C. Nodier
1.

Paseándome sobre el lago de Ginebra vi, al pasar por delante de un viejo castillo abandonado, el terror impreso en el rostro de mi barquero que remó con todas sus fuerzas para alejarse del lugar. -¿Qué te ocurre? —le dije. -¡Ah! señor, permítame huir lo más pronto posible; vea aquel fantasma de la ventana que me está amenazando. Vi en efecto, un espectro que hacía gestos amenazantes.—¡Esta sí que es buena! Cuéntame pues qué sucede de extraordinario en este castillo.—Señor, —prosiguió el barquero— hace tiempo yo era pescador, y muy intrépido; cien veces me habían dicho mis compañeros: «Honoré no te acerques al viejo castillo; aunque los peces sean muy abundantes en ese lugar, no te dejes tentar, porque todas las almas del otro mundo habitan allí». Despreciaba sus consejos y, como veía a diario mis redes bien llenas, regresaba todos los días a aquel nefasto lugar; había visto en numerosas ocasiones a los aparecidos, pero me burlaba de ellos y, desde mi barca, les plantaba cara.

Me promenant sur le lac de Genève, je vis en passant devant un vieux château abandonné, la terreur peinte sur le visage de mon batelier, qui fit force de rames pour gagner le large. Qu'avezvous, lui dis-je ? - Ah ! monsieur, laissez-moi fuir au plus vite ; voyez ce fantôme qui est à une croisée et qui me menace. Je vis en effet un spectre qui faisait des signes menaçants. - Voilà qui est plaisant ! raconte-moi donc ce qui se passe d'extraordinaire dans ce château ? - Monsieur, reprit le batelier, j'étais autrefois pêcheur et très intrépide, mes camarades m'avaient dit cent fois : Honoré, n'approche pas du vieux château ; quoique le poisson y soit très abondant, ne te laisse point tenter, tous les revenants de l'autre monde l'habitent. Je méprisai leurs conseils et trouvant mes filets toujours garnis, je revenais tous les jours dans ce fatal endroit ; j'avais vu plusieurs fois des apparitions, mais je m'en moquais et de dedans ma nacelle, je narguais les revenants.

2.

Una noche, ¡noche funesta! estaba sacando mi traína cuando vi a un fantasma horroroso andar sobre el lago; no me asusté y agarré mi remo para hacer retroceder al espectro (el mismo que acaba de ver) pero ¡oh, horror!, el monstruo sacude su brazo y origina una llama que iluminó todo el lago; en ese mismo instante llenó mi barca de reptiles; el fuego salía de su boca, de sus fosas nasales, de sus ojos, y su voz se asemejaba al trueno. Luego, con una mano vigorosa agarró mi barca y, en un abrir y cerrar de ojos, la hizo desaparecer. Mientras toda mi pequeña fortuna desaparecía, escuché al fantasma decir: «Temerario, el infierno va a recibirte; que este ejemplo enseñe a los débiles humanos a no luchar jamás contra los espíritus infernales».

Un soir, soir funeste ! que je tirais ma seine, jevois un fantôme épouvantable marcher sur le lac,je n'en fus pas effrayé, et je saisis mon avironpour repousser le spectre, (c'est le même quevous venez de voir) mais ô terreur ! le monstresecoue son bras et il me fait voir une flamme qui éclaira tout le lac: dans le même instant il remplitma barque de reptiles ; le feu sortait de sabouche, de ses narines, de ses yeux, et sa voix était semblable au tonnerre. Cependant d'unemain vigoureuse il saisit mon bateau et le fitdisparaître en un clin d'oeil : comme toute mapetite fortune sombrait, j'entendis le fantôme quidisait: Téméraire, l'enfer va te recevoir, que cetexemple apprenne aux faibles humains à nejamais lutter contre les esprits infernaux.

3.

Mientras tanto, yo nadaba con todas mis fuerzas sin saber hacia dónde iba; por fortuna para mí encontré a un pescador que me recogió, me hizo volver a la vida (pues había caído casi muerto en su barca) y me condujo a mi casa. Desgraciadamente, yo me salvé, pero mi barca, mis redes, mi hermano pequeño, todo pereció.

Cependant je nageais de toutes mes forcessans savoir où j'allais, heureusement pour moi jerencontrai un pêcheur qui me recueillit, me fitrevenir à la vie, (car j'étais tombé presque mortdans son bateau) et me conduisit chez moi. Hélas ! je fus sauvé, mais ma barque, mes filets,et mon jeune frère, tout périt.

4.

Eso es lo que me sucedió, señor; por eso no me acerco jamás a ese maldito castillo si no es por orden expresa de los viajeros.

Voilà, monsieur, ce qui m'est arrivé, aussin'approché-je jamais de ce maudit château sansun ordre exprès des voyageurs.

5.

Desde entonces, llevo una triste existencia, soy criado, mientras que antes me ganaba bien la vida y la de mi pobre familia.

Depuis ce temps je mène une triste existence,je suis domestique, tandis qu'avant je gagnaisbien ma vie, et celle de ma pauvre famille.

6.

—Amigo mío, siento mucho tu desgracia, pero quiero ir a ver el espectro.

- Mon ami, je suis fâché de ton malheur; néanmoins je veux aller voir ton spectre. 

7.

—¡Que el cielo le proteja, señor, no regresará de allí con vida!

- Le ciel vous en garde, monsieur, vous n'en reviendrezpas vivant. 

8.

—¿Vienes conmigo?

- Viens-y avec moi? 

9.

—¡No! Ya recibí una buena lección.

- Non! j'ai euune trop bonne leçon. 

10.

—Entonces desembárcame.

- Eh bien! débarque-moi.

11.

—No haga esa locura, por Dios.

- Pour Dieu, ne faites pas cette folie. 

12.

—Vamos, desembárcame.

- Marchetoujours, débarque-moi. 

13.

—De acuerdo, pero lo esperaré a una cierta distancia.

- Soit, je vais vousattendre à quelque distance.

14.

Y ahí me tienen, al anochecer, al pie de la torre del castillo. Iba armado hasta los dientes, no contra los fantasmas —porque no creía en absoluto en ellos— sino por miedo a encontrarme con habitantes de este mundo ocupados en cualquier cosa que no fuera rogar a Dios. Entro, todo estaba tranquilo en el castillo, enciendo una vela, me paseo por todas partes, lo veo todo en orden, me instalo en una habitación y, con las armas sobre la mesa, espero al enemigo con pie firme.

Me voilà au commencement de la nuit au pieddu donjon. J'étais armé jusqu'aux dents, noncontre les revenants ; je n'y croyais point, maisdans la crainte de trouver des habitants de cemonde occupés à toute autre chose qu'à prierDieu. J'entre, tout est tranquille dans le château,j'allume de la chandelle, je me promène partout, je vois tout en ordre, je m'installe dans unechambre, mes armes sur une table, j'attendsl'ennemi de pied ferme.

15.

Empezaba a creer que los diablos o los espíritus me respetarían, cuando oí caer algo por la chimenea: me levanto para mirar, era una cabeza de muerto; un instante después le siguió una pierna, luego los brazos y finalmente el resto del cadáver. «¡Oh! ¡oh! —me dije— no se está demasiado bien aquí; estos espíritus hacen algo más que dar miedo». Estaba pensando en retirarme, cuando se oyó un ruido de cadenas; presto atención, y muy pronto veo a mi espectro que me dirige estas palabras: —Incrédulo, ¿no te bastaba el terrible castigo de tu barquero, tenías que venir a esta casa?... ¡Tiembla temerario! Todo el infierno se ha desencadenado contra ti. No pierdo la cabeza, le disparo al fantasma; él se ríe de mi cólera, y tras un gesto suyo, una multitud de demonios entra en el aposento. Producían un ruido horroroso. Huyo de aquella maldita habitación, llego a una escalera, subo, me precipito en otra y en ésta encuentro a un espectro envuelto en un sudario manchado de sangre; huyo de nuevo, miles de esqueletos me agarran con sus manos descarnadas; les ataco con mi sable, pero mis golpes no producen ningún efecto; un espectro monstruoso quiere arrojarse sobre mí, lo evito, escapo; pero no sé muy bien a dónde ir, pues una humareda densa e infecta llena toda la estancia: perseguido sin cesar por un ejército de fantasmas, me precipito hacia una habitación vecina; pero tan pronto como he puesto el pie dentro, el suelo se hunde y caigo no sé dónde.

Je commençais à croire que les diables ou lesesprits me respecteraient, lorsque j'entendistomber quelque chose de la cheminée, je me lèvepour voir, c'était une tête de mort, un momentaprès une jambe suivit, ensuite des bras et enfinle reste du cadavre. Oh ! oh ! me dis-je, il ne faitpas bon ici ; ces esprits font autre chose que peur.Je songeais à me retirer, lorsqu'un bruit dechaînes se fit entendre, j'écoute, et bientôt je voismon spectre, qui m'adresse ces paroles :Incrédule, ne te suffisait-il pas du terriblechâtiment de ton batelier ; devais-tu venir danscette maison ?... Téméraire, tremble, tout l'enferest déchaîné contre toi. Je ne perds point la tête,je fais feu sur le fantôme ; il se rit de ma colère,et ayant fait un signe, une multitude de démonsaccoururent dans l'appartement. Ils faisaient unvacarme horrible. Je fuis de cette mauditechambre, je gagne un escalier, je monte, je meprécipite dans une autre, j'y trouve un spectreenveloppé d'un linceul tout dégoûtant de sang; je fuis de nouveau, des milliers de squelettes meretiennent avec leurs mains décharnées ; je coursdessus le sabre à la main, mes coups sont de nuleffet, un spectre monstrueux veut se jeter sur moi,je l'évite, je me sauve ; mais je ne sais bientôtplus où aller, une fumée épaisse et infecte remplittoute la maison : sans cesse harcelé par unearmée de fantômes, je me précipite dans unepièce voisine ; mais à peine ai-je mis le pieddedans, que le plafond s'abîme et je tombe je nesais où.

16.

Estuve sin conocimiento y sólo me recuperé cuando estuve a orillas del lago. Mis ropas estaban hechas harapos, y me encontraba tan débil que no podía tenerme en pie. Mi pobre barquero vino a recogerme y me dijo que desde el lago había visto cosas que lo habían dejado helado de pánico, y que creía firmemente que yo no era ya de este mundo.

Cependant j'étais sans connaissance et je neme reconnus que lorsqu'il fit grand jour, alors jeme trouvai sur les bords du lac. Mes vêtementsétaient en lambeaux, et j'étais si faible que je nepouvais me tenir debout. Mon pauvre bateliervint me prendre et il me dit : Que de dessus le lacil avait vu des choses qui l'avaient glacé d'effroi,et qu'il croyait bien fermement que je n'étais plusde ce monde.

17.

Tomamos tristemente el camino de regreso hacia Ginebra; allí, le di a mi conductor una suma lo suficientemente fuerte como para permitirle volver a su primera profesión.

Nous reprîmes tristement le chemin deGenève, là, je donnai à mon conducteur unesomme assez forte pour le mettre à même de reprendre son premier état.

18.

Por lo que a mí respecta, fui en numerosas ocasiones a pasearme por el lago, pero jamás me sentí tentado de volver a visitar el infernal castillo.

Quant à moi, je fus plusieurs fois mepromener sur le lac, mais je ne fus plus tenté de visiter l'infernal château.

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1.

Paseándome sobre el lago de Ginebra vi, al pasar por delante de un viejo castillo abandonado, el terror impreso en el rostro de mi barquero que remó con todas sus fuerzas para alejarse del lugar. -¿Qué te ocurre? —le dije. -¡Ah! señor, permítame huir lo más pronto posible; vea aquel fantasma de la ventana que me está amenazando. Vi en efecto, un espectro que hacía gestos amenazantes.—¡Esta sí que es buena! Cuéntame pues qué sucede de extraordinario en este castillo.—Señor, —prosiguió el barquero— hace tiempo yo era pescador, y muy intrépido; cien veces me habían dicho mis compañeros: «Honoré no te acerques al viejo castillo; aunque los peces sean muy abundantes en ese lugar, no te dejes tentar, porque todas las almas del otro mundo habitan allí». Despreciaba sus consejos y, como veía a diario mis redes bien llenas, regresaba todos los días a aquel nefasto lugar; había visto en numerosas ocasiones a los aparecidos, pero me burlaba de ellos y, desde mi barca, les plantaba cara.

Me promenant sur le lac de Genève, je vis en passant devant un vieux château abandonné, la terreur peinte sur le visage de mon batelier, qui fit force de rames pour gagner le large. Qu'avezvous, lui dis-je ? - Ah ! monsieur, laissez-moi fuir au plus vite ; voyez ce fantôme qui est à une croisée et qui me menace. Je vis en effet un spectre qui faisait des signes menaçants. - Voilà qui est plaisant ! raconte-moi donc ce qui se passe d'extraordinaire dans ce château ? - Monsieur, reprit le batelier, j'étais autrefois pêcheur et très intrépide, mes camarades m'avaient dit cent fois : Honoré, n'approche pas du vieux château ; quoique le poisson y soit très abondant, ne te laisse point tenter, tous les revenants de l'autre monde l'habitent. Je méprisai leurs conseils et trouvant mes filets toujours garnis, je revenais tous les jours dans ce fatal endroit ; j'avais vu plusieurs fois des apparitions, mais je m'en moquais et de dedans ma nacelle, je narguais les revenants.

2.

Una noche, ¡noche funesta! estaba sacando mi traína cuando vi a un fantasma horroroso andar sobre el lago; no me asusté y agarré mi remo para hacer retroceder al espectro (el mismo que acaba de ver) pero ¡oh, horror!, el monstruo sacude su brazo y origina una llama que iluminó todo el lago; en ese mismo instante llenó mi barca de reptiles; el fuego salía de su boca, de sus fosas nasales, de sus ojos, y su voz se asemejaba al trueno. Luego, con una mano vigorosa agarró mi barca y, en un abrir y cerrar de ojos, la hizo desaparecer. Mientras toda mi pequeña fortuna desaparecía, escuché al fantasma decir: «Temerario, el infierno va a recibirte; que este ejemplo enseñe a los débiles humanos a no luchar jamás contra los espíritus infernales».

Un soir, soir funeste ! que je tirais ma seine, jevois un fantôme épouvantable marcher sur le lac,je n'en fus pas effrayé, et je saisis mon avironpour repousser le spectre, (c'est le même quevous venez de voir) mais ô terreur ! le monstresecoue son bras et il me fait voir une flamme qui éclaira tout le lac: dans le même instant il remplitma barque de reptiles ; le feu sortait de sabouche, de ses narines, de ses yeux, et sa voix était semblable au tonnerre. Cependant d'unemain vigoureuse il saisit mon bateau et le fitdisparaître en un clin d'oeil : comme toute mapetite fortune sombrait, j'entendis le fantôme quidisait: Téméraire, l'enfer va te recevoir, que cetexemple apprenne aux faibles humains à nejamais lutter contre les esprits infernaux.

3.

Mientras tanto, yo nadaba con todas mis fuerzas sin saber hacia dónde iba; por fortuna para mí encontré a un pescador que me recogió, me hizo volver a la vida (pues había caído casi muerto en su barca) y me condujo a mi casa. Desgraciadamente, yo me salvé, pero mi barca, mis redes, mi hermano pequeño, todo pereció.

Cependant je nageais de toutes mes forcessans savoir où j'allais, heureusement pour moi jerencontrai un pêcheur qui me recueillit, me fitrevenir à la vie, (car j'étais tombé presque mortdans son bateau) et me conduisit chez moi. Hélas ! je fus sauvé, mais ma barque, mes filets,et mon jeune frère, tout périt.

4.

Eso es lo que me sucedió, señor; por eso no me acerco jamás a ese maldito castillo si no es por orden expresa de los viajeros.

Voilà, monsieur, ce qui m'est arrivé, aussin'approché-je jamais de ce maudit château sansun ordre exprès des voyageurs.

5.

Desde entonces, llevo una triste existencia, soy criado, mientras que antes me ganaba bien la vida y la de mi pobre familia.

Depuis ce temps je mène une triste existence,je suis domestique, tandis qu'avant je gagnaisbien ma vie, et celle de ma pauvre famille.

6.

—Amigo mío, siento mucho tu desgracia, pero quiero ir a ver el espectro.

- Mon ami, je suis fâché de ton malheur; néanmoins je veux aller voir ton spectre. 

7.

—¡Que el cielo le proteja, señor, no regresará de allí con vida!

- Le ciel vous en garde, monsieur, vous n'en reviendrezpas vivant. 

8.

—¿Vienes conmigo?

- Viens-y avec moi? 

9.

—¡No! Ya recibí una buena lección.

- Non! j'ai euune trop bonne leçon. 

10.

—Entonces desembárcame.

- Eh bien! débarque-moi.

11.

—No haga esa locura, por Dios.

- Pour Dieu, ne faites pas cette folie. 

12.

—Vamos, desembárcame.

- Marchetoujours, débarque-moi. 

13.

—De acuerdo, pero lo esperaré a una cierta distancia.

- Soit, je vais vousattendre à quelque distance.

14.

Y ahí me tienen, al anochecer, al pie de la torre del castillo. Iba armado hasta los dientes, no contra los fantasmas —porque no creía en absoluto en ellos— sino por miedo a encontrarme con habitantes de este mundo ocupados en cualquier cosa que no fuera rogar a Dios. Entro, todo estaba tranquilo en el castillo, enciendo una vela, me paseo por todas partes, lo veo todo en orden, me instalo en una habitación y, con las armas sobre la mesa, espero al enemigo con pie firme.

Me voilà au commencement de la nuit au pieddu donjon. J'étais armé jusqu'aux dents, noncontre les revenants ; je n'y croyais point, maisdans la crainte de trouver des habitants de cemonde occupés à toute autre chose qu'à prierDieu. J'entre, tout est tranquille dans le château,j'allume de la chandelle, je me promène partout, je vois tout en ordre, je m'installe dans unechambre, mes armes sur une table, j'attendsl'ennemi de pied ferme.

15.

Empezaba a creer que los diablos o los espíritus me respetarían, cuando oí caer algo por la chimenea: me levanto para mirar, era una cabeza de muerto; un instante después le siguió una pierna, luego los brazos y finalmente el resto del cadáver. «¡Oh! ¡oh! —me dije— no se está demasiado bien aquí; estos espíritus hacen algo más que dar miedo». Estaba pensando en retirarme, cuando se oyó un ruido de cadenas; presto atención, y muy pronto veo a mi espectro que me dirige estas palabras: —Incrédulo, ¿no te bastaba el terrible castigo de tu barquero, tenías que venir a esta casa?... ¡Tiembla temerario! Todo el infierno se ha desencadenado contra ti. No pierdo la cabeza, le disparo al fantasma; él se ríe de mi cólera, y tras un gesto suyo, una multitud de demonios entra en el aposento. Producían un ruido horroroso. Huyo de aquella maldita habitación, llego a una escalera, subo, me precipito en otra y en ésta encuentro a un espectro envuelto en un sudario manchado de sangre; huyo de nuevo, miles de esqueletos me agarran con sus manos descarnadas; les ataco con mi sable, pero mis golpes no producen ningún efecto; un espectro monstruoso quiere arrojarse sobre mí, lo evito, escapo; pero no sé muy bien a dónde ir, pues una humareda densa e infecta llena toda la estancia: perseguido sin cesar por un ejército de fantasmas, me precipito hacia una habitación vecina; pero tan pronto como he puesto el pie dentro, el suelo se hunde y caigo no sé dónde.

Je commençais à croire que les diables ou lesesprits me respecteraient, lorsque j'entendistomber quelque chose de la cheminée, je me lèvepour voir, c'était une tête de mort, un momentaprès une jambe suivit, ensuite des bras et enfinle reste du cadavre. Oh ! oh ! me dis-je, il ne faitpas bon ici ; ces esprits font autre chose que peur.Je songeais à me retirer, lorsqu'un bruit dechaînes se fit entendre, j'écoute, et bientôt je voismon spectre, qui m'adresse ces paroles :Incrédule, ne te suffisait-il pas du terriblechâtiment de ton batelier ; devais-tu venir danscette maison ?... Téméraire, tremble, tout l'enferest déchaîné contre toi. Je ne perds point la tête,je fais feu sur le fantôme ; il se rit de ma colère,et ayant fait un signe, une multitude de démonsaccoururent dans l'appartement. Ils faisaient unvacarme horrible. Je fuis de cette mauditechambre, je gagne un escalier, je monte, je meprécipite dans une autre, j'y trouve un spectreenveloppé d'un linceul tout dégoûtant de sang; je fuis de nouveau, des milliers de squelettes meretiennent avec leurs mains décharnées ; je coursdessus le sabre à la main, mes coups sont de nuleffet, un spectre monstrueux veut se jeter sur moi,je l'évite, je me sauve ; mais je ne sais bientôtplus où aller, une fumée épaisse et infecte remplittoute la maison : sans cesse harcelé par unearmée de fantômes, je me précipite dans unepièce voisine ; mais à peine ai-je mis le pieddedans, que le plafond s'abîme et je tombe je nesais où.

16.

Estuve sin conocimiento y sólo me recuperé cuando estuve a orillas del lago. Mis ropas estaban hechas harapos, y me encontraba tan débil que no podía tenerme en pie. Mi pobre barquero vino a recogerme y me dijo que desde el lago había visto cosas que lo habían dejado helado de pánico, y que creía firmemente que yo no era ya de este mundo.

Cependant j'étais sans connaissance et je neme reconnus que lorsqu'il fit grand jour, alors jeme trouvai sur les bords du lac. Mes vêtementsétaient en lambeaux, et j'étais si faible que je nepouvais me tenir debout. Mon pauvre bateliervint me prendre et il me dit : Que de dessus le lacil avait vu des choses qui l'avaient glacé d'effroi,et qu'il croyait bien fermement que je n'étais plusde ce monde.

17.

Tomamos tristemente el camino de regreso hacia Ginebra; allí, le di a mi conductor una suma lo suficientemente fuerte como para permitirle volver a su primera profesión.

Nous reprîmes tristement le chemin deGenève, là, je donnai à mon conducteur unesomme assez forte pour le mettre à même de reprendre son premier état.

18.

Por lo que a mí respecta, fui en numerosas ocasiones a pasearme por el lago, pero jamás me sentí tentado de volver a visitar el infernal castillo.

Quant à moi, je fus plusieurs fois mepromener sur le lac, mais je ne fus plus tenté de visiter l'infernal château.

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