La dorada y los esposos / La daurade et les époux - Alfred de Musset
1.

Había una vez un hombre y su mujer que tenían una dorada para cenar. Durante la tarde, aprovechando la ausencia de su marido que trabajaba en la montaña, la mujer asó el pescado y lo devoró. Al anochecer bajó el hombre y llegó a su casa donde le dijo su glotona compañera:

Il était une fois, un homme et sa femme qui avaient une daurade pour leur repas. Dans l'après-midi, profitant de l'absence de son mari qui travaillait dans la montagne, la femme fit griller le poisson et le dévora. Vers le soir, l'homme redescendit et arriva chez lui où sa gloutonne compagne lui dit :

2.

-¡Ah!, mi pobre Pierre, ¡no sabes lo que me ha sucedido! Mientras descolgaba la dorada del clavo, la descarada se me resbaló de entre las manos y se escapó hacia el arroyo.

- Mon pauvre Pierre, Dieu sait ce qui nous arrivera encore ! Tandis que je décrochais la daurade du clou, cette effrontée m'a glissé des mains et s'est échappée vers le ruisseau.

3.

Al escuchar aquellas palabras, el hombre agarró un bastón y se puso a buscar por todos los rincones de la casa. Sus esfuerzos resultaron inútiles. Al día siguiente, cuando volvía a su casa, pasó por delante de una pescadería en la que había una dorada exactamente idéntica a su pretendida cena. Murmuró: «¡Ya te tengo, granuja!», la agarró y se la llevó a su casa. La vendedora se puso a perseguirlo, gritando e insultándolo. Todos los habitantes de la calle se retorcían de risa… Para calmar los ánimos, un señor le pagó el pescado a la vendedora.

À ces mots, l'homme se saisit d'un bâton et se mit à fouiller dans tous les coins de la maison. Ses efforts furent inutiles. Le lendemain, en rentrant chez lui, il passa devant l'étal d'une marchande de poissons qui présentait une daurade tout à fait semblable à son prétendu repas. Il murmura " je te tiens, friponne ", il s'en saisit et l'emporta chez lui. La marchande se mit à poursuivre Pierre, lui criant après et l'insultant. Tous les habitants de la rue se tordaient de rire... Pour calmer les esprits, un gentilhomme paya le poisson à la marchande.

4.

Una vez en su casa, Pierre se puso a preparar la comida con mucho cuidado. Colocó el pescado en una gran olla llena de agua, puso ésta sobre el fuego y se sentó frente al hogar con el bastón en la mano para asegurarse de que el pez no se escapaba de nuevo. Pronto el agua comenzó a hervir. Creyendo que la dorada intentaba escaparse de nuevo, propinó furiosos bastonazos a la olla que se rompió en mil pedazos. La villana esposa era otra vez la causa de aquella nueva desgracia.

Une fois chez lui, Pierre se mit à préparer le repas avec beaucoup de soin. Il plaça le poisson dans une grande marmite pleine d'eau, la posa sur le feu et s'assit en face du foyer, le bâton à la main pour s'assurer que le poisson ne s'échapperait pas une nouvelle fois. Bientôt l'eau se mit à bouillir. Pierre, croyant que le poisson cherchait à nouveau à s'enfuir, donna de furieux coups de bâton sur la marmite qui se brisa en mille morceaux. La vilaine épouse était encore la cause de ce nouveau malheur.

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La dorada y los esposos / La daurade et les époux

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1.

Había una vez un hombre y su mujer que tenían una dorada para cenar. Durante la tarde, aprovechando la ausencia de su marido que trabajaba en la montaña, la mujer asó el pescado y lo devoró. Al anochecer bajó el hombre y llegó a su casa donde le dijo su glotona compañera:

Il était une fois, un homme et sa femme qui avaient une daurade pour leur repas. Dans l'après-midi, profitant de l'absence de son mari qui travaillait dans la montagne, la femme fit griller le poisson et le dévora. Vers le soir, l'homme redescendit et arriva chez lui où sa gloutonne compagne lui dit :

2.

-¡Ah!, mi pobre Pierre, ¡no sabes lo que me ha sucedido! Mientras descolgaba la dorada del clavo, la descarada se me resbaló de entre las manos y se escapó hacia el arroyo.

- Mon pauvre Pierre, Dieu sait ce qui nous arrivera encore ! Tandis que je décrochais la daurade du clou, cette effrontée m'a glissé des mains et s'est échappée vers le ruisseau.

3.

Al escuchar aquellas palabras, el hombre agarró un bastón y se puso a buscar por todos los rincones de la casa. Sus esfuerzos resultaron inútiles. Al día siguiente, cuando volvía a su casa, pasó por delante de una pescadería en la que había una dorada exactamente idéntica a su pretendida cena. Murmuró: «¡Ya te tengo, granuja!», la agarró y se la llevó a su casa. La vendedora se puso a perseguirlo, gritando e insultándolo. Todos los habitantes de la calle se retorcían de risa… Para calmar los ánimos, un señor le pagó el pescado a la vendedora.

À ces mots, l'homme se saisit d'un bâton et se mit à fouiller dans tous les coins de la maison. Ses efforts furent inutiles. Le lendemain, en rentrant chez lui, il passa devant l'étal d'une marchande de poissons qui présentait une daurade tout à fait semblable à son prétendu repas. Il murmura " je te tiens, friponne ", il s'en saisit et l'emporta chez lui. La marchande se mit à poursuivre Pierre, lui criant après et l'insultant. Tous les habitants de la rue se tordaient de rire... Pour calmer les esprits, un gentilhomme paya le poisson à la marchande.

4.

Una vez en su casa, Pierre se puso a preparar la comida con mucho cuidado. Colocó el pescado en una gran olla llena de agua, puso ésta sobre el fuego y se sentó frente al hogar con el bastón en la mano para asegurarse de que el pez no se escapaba de nuevo. Pronto el agua comenzó a hervir. Creyendo que la dorada intentaba escaparse de nuevo, propinó furiosos bastonazos a la olla que se rompió en mil pedazos. La villana esposa era otra vez la causa de aquella nueva desgracia.

Une fois chez lui, Pierre se mit à préparer le repas avec beaucoup de soin. Il plaça le poisson dans une grande marmite pleine d'eau, la posa sur le feu et s'assit en face du foyer, le bâton à la main pour s'assurer que le poisson ne s'échapperait pas une nouvelle fois. Bientôt l'eau se mit à bouillir. Pierre, croyant que le poisson cherchait à nouveau à s'enfuir, donna de furieux coups de bâton sur la marmite qui se brisa en mille morceaux. La vilaine épouse était encore la cause de ce nouveau malheur.

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