Relato de Navidad / Conte de Noël - Guy de Maupassant
1.

El doctor Bonenfant forzaba su memoria, murmurando:

LE docteur Bonenfant cherchait dans sa mémoire, répétant à mi-voix: 

2.

«¿Un recuerdo de Navidad?... ¿Un recuerdo de Navidad?...

«Un souvenir de Noël?... Un souvenir de Noël?...»

3.

Y, de pronto, exclamó:

Et tout à coup, il s'écria:

4.

--Sí, tengo uno, y por cierto muy extraño. Es una historia fantástica, ¡un milagro! Sí, señoras, un milagro de Nochebuena.

--Mais si, j'en ai un, et un bien étrange encore; c'est une histoire fantastique. J'ai vu un miracle! Oui, Mesdames, un miracle, la nuit de Noël.

5.

Comprendo que admire oír hablar así a un incrédulo como yo. ¡Y es indudable que presencié un milagro! Lo he visto, lo que se llama verlo, con mis propios ojos.

Cela vous étonne de m'entendre parler ainsi, moi qui ne crois guère à rien. Et pourtant j'ai vu un miracle! Je l'ai vu, dis-je, vu, de mes propres yeux vu, ce qui s'appelle vu.

6.

¿Que si me sorprendió mucho? No; porque sin profesar creencias religiosas, creo que la fe lo puede todo, que la fe levanta las montañas. Pudiera citar muchos ejemplos, y no lo hago para no indignar a la concurrencia, por no disminuir el efecto de mi extraña historia.

En ai-je été fort surpris? non pas; car si je ne crois point à vos croyances, je crois à la foi, et je sais qu'elle transporte les montagnes. Je pourrais citer bien des exemples; mais je vous indignerais et je m'exposerais aussi à amoindrir l'effet de mon histoire.

7.

Confesaré, por lo pronto, que si lo que voy a contarles no fue bastante para convertirme, fue suficiente para emocionarme; procuraré narrar el suceso con la mayor sencillez posible, aparentando la credulidad propia de un campesino.

Je vous avouerai d'abord que si je n'ai pas été convaincu et converti par ce que j'ai vu, j'ai été du moins fort ému, et je vais tâcher de vous dire la chose naïvement, comme si j'avais une crédulité d'Auvergnat.

8.

«Entonces era yo médico rural y habitaba en plena Normandía, en un pueblecillo que se llama Rolleville.

«J'étais alors médecin de campagne, habitant le bourg de Rolleville, en pleine Normandie.

9.

Aquel invierno fue terrible. Después de continuas heladas comenzó a nevar a fines de noviembre. Amontonábanse al norte densas nubes, y caían blandamente los copos de nieve tenue y blanca.

L'hiver, cette année-là, fut terrible. Dès la fin de novembre, les neiges arrivèrent après une semaine de gelées. On voyait de loin les gros nuages venir du nord; et la blanche descente des flocons commença.

10.

En una sola noche se cubrió toda la llanura.

En une nuit, toute la plaine fut ensevelie.

11.

Las masías, aisladas, parecían dormir en sus corralones cuadrados como en un lecho, entre sábanas de ligera y tenaz espuma, y los árboles gigantescos del fondo, también revestidos, parecían cortinajes blancos.

Les fermes, isolées dans leurs cours carrées, derrière leurs rideaux de grands arbres poudrés de frimas, semblaient s'endormir sous l'accumulation de cette mousse épaisse et légère.

12.

Ningún ruido turbaba la campiña inmóvil. Solamente los cuervos, a bandadas, describían largos festones en el cielo, buscando la subsistencia, sin encontrarla, lanzándose todos a la vez sobre los campos lívidos y picoteando la nieve.

Aucun bruit ne traversait plus la campagne immobile. Seuls les corbeaux, par bandes, décrivaient de longs festons dans le ciel, cherchant leur vie inutilement, s'abattant tous ensemble sur les champs livides et piquant la neige de leurs grands becs.

13.

Sólo se oía el roce tenue y vago al caer los copos de nieve.

On n'entendait rien que le glissement vague et continu de cette poussière gelée tombant toujours.

14.

Nevó continuamente durante ocho días; luego, de pronto, aclaró. La tierra se cubría con una capa blanca de cinco pies de grueso.

Cela dura huit jours pleins, puis l'avalanche s'arrêta. La terre avait sur le dos un manteau épais de cinq pieds.

15.

Y, durante cerca de un mes, el cielo estuvo, de día, claro como un cristal azul y, por la noche, tan estrellado como si lo cubriera una escarcha luminosa. Helaba de tal modo que la sábana de nieve, compacta y fría, parecía un espejo.

Et, pendant trois semaines ensuite, un ciel, clair comme un cristal bleu le jour, et, la nuit, tout semé d'étoiles qu'on aurait crues de givre, tant le vaste espace était rigoureux, s'étendit sur la nappe unie, dure et luisante des neiges.

16.

La llanura, los cercados, las hileras de olmos, todo parecía muerto de frío. Ni hombres ni animales asomaban; solamente las chimeneas de las chozas en camisa daban indicios de la vida interior, oculta, con las delgadas columnas de humo que se remontaban en el aire glacial.

La plaine, les haies, les ormes des clôtures, tout semblait mort, tué par le froid. Ni hommes ni bêtes ne sortaient plus: seules les cheminées des chaumières en chemise blanche révélaient la vie cachée, par les minces filets de fumée qui montaient droit dans l'air glacial.

17.

De cuando en cuando se oían crujir los árboles, como si el hielo hiciera más quebradizas las ramas, y a veces desgajábase una, cayendo como un brazo cortado a cercén.

De temps en temps on entendait craquer les arbres, comme si leurs membres de bois se fussent brisés sous l'écorce; et, parfois, une grosse branche se détachait et tombait, l'invincible gelée pétrifiant la sève et cassant les fibres.

18.

Las viviendas campesinas parecían mucho más alejadas unas de otras. Vivíase malamente; cada uno en su encierro. Sólo yo salía para visitar a mis pacientes más próximos, y expuesto a morir enterrado en la nieve de una hondonada.

Les habitations semées çà et là par les champs semblaient éloignées de cent lieues les unes des autres. On vivait comme on pouvait. Seul, j'essayais d'aller voir mes clients les plus proches, m'exposant sans cesse à rester enseveli dans quelque creux.

19.

Comprendí al punto que un pánico terrible se cernía sobre la comarca. Semejante azote parecía sobrenatural. Algunos creyeron oír de noche silbidos agudos, voces pasajeras. 

Je m'aperçus bientôt qu'une terreur mystérieuse planait sur le pays. Un tel fléau, pensait-on, n'était point naturel. On prétendit qu'on entendait des voix la nuit, des sifflements aigus, des cris qui passaient.

20.

Aquellas voces y aquellos silbidos los daban, sin duda, las aves migratorias que viajaban al anochecer y que huían sin cesar hacia el sur. Pero es imposible que razonen gentes desesperadas. El espanto invadía las conciencias y se aguardaban sucesos extraordinarios.

Ces cris et ces sifflements venaient sans aucun doute des oiseaux émigrants qui voyagent au crépuscule, et qui fuyaient en masse vers le sud. Mais allez donc faire entendre raison à des gens affolés. Une épouvante envahissait les esprits et on s'attendait à un événement extraordinaire.

21.

La fragua de Vatinel hallábase a un extremo del caserío de Epívent, junto a la carretera intransitada y desaparecida. Como carecían de pan, el herrero decidió ir a buscarlo. Entretúvose algunas horas hablando con los vecinos de las seis casas que formaban el núcleo principal del caserío; recogió el pan, varias noticias, algo del temor esparcido por la comarca.

La forge du père Vatinel était située au bout du hameau d'Épivent, sur la grande route, maintenant invisible et déserte. Or, comme les gens manquaient de pain, le forgeron résolut d'aller jusqu'au village. Il resta quelques heures à causer dans les six maisons qui forment le centre du pays, prit son pain et des nouvelles, et un peu de cette peur épandue sur la campagne.

22.

Y se puso en camino antes de que anocheciera.

Et il se remit en route avant la nuit.

23.

De pronto, bordeando un seto, creyó ver un huevo sobre la nieve, un huevo muy blanco; inclinose para cerciorarse; no cabía duda; era un huevo. ¿Cómo sé hallaba en tan apartado lugar? ¿Qué gallina salió de su corral para ponerlo allí? El herrero, absorto, no se lo explicaba, pero cogió el huevo para llevárselo a su mujer.

Tout à coup, en longeant une haie, il crut voir un œuf sur la neige; oui, un œuf déposé là, tout blanc comme le reste du monde. Il se pencha, c'était un œuf en effet. D'où venait-il? Quelle poule avait pu sortir du poulailler et venir pondre en cet endroit? Le forgeron s'étonna, ne comprit pas; mais il ramassa l'œuf et le porta à sa femme.

24.

-Toma este huevo que encontré en el camino.

--Tiens, la maîtresse, v'là un œuf que j'ai trouvé sur la route!

25.

La mujer bajó la cabeza, recelosa:

La femme hocha la tête:

26.

-¿Un huevo en el camino con el tiempo que hace? ¿No te has emborrachado?

--Un œuf sur la route? Par ce temps-ci, t'es soûl, bien sûr?

27.

-No, mujer, no; te aseguro que no he bebido. Y el huevo estaba junto a un seto, caliente aún. Ahí lo tienes; me lo metí en el pecho para que no se enfriase. Cómetelo esta noche.

--Mais non la maîtresse, même qu'il était au pied d'une haie, et encore chaud, pas gelé. Le v'la, j'me l'ai mis sur l'estomac pour qui n'refroidisse pas. Tu le mangeras pour ton dîner.

28.

Lo echaron en la cazuela donde se hacía la sopa, y el herrero comenzó a referir lo que se decía en la comarca.

L'œuf fut glissé dans la marmite où mijotait la soupe, et le forgeron se mit à raconter ce qu'on disait par la contrée.

29.

La mujer escuchaba, palideciendo.

La femme écoutait, toute pâle.

30.

-Es cierto; yo también oí silbidos la pasada noche, y entraban por la chimenea.

--Pour sûr que j'en ai entendu des sifflets l'autre nuit, même qu'ils semblaient v'nir de la cheminée.

31.

Sentáronse y tomaron la sopa; luego, mientras el marido untaba un pedazo de pan con manteca, la mujer cogió el huevo, examinándolo con desconfianza.

On se mit à table, on mangea la soupe d'abord, puis, pendant que le mari étendait du beurre sur son pain, la femme prit l'œuf et l'examina d'un œil méfiant.

32.

-¿Y si tuviese algún maleficio?

--Si y avait quéque chose dans c't'œuf?

33.

-¿Qué maleficio puede tener?

--Qué que tu veux qu'y ait?

34.

-¡Toma! ¡Si yo supiera!

--J'sais ti, mé?

35.

-¡Vaya! Cómetelo y no digas bestialidades.

--Allons, mange-le, et fais pas la bête.

36.

La mujer abrió el huevo; era como todos, y se dispuso a tomárselo con prevención, cogiéndolo, dejándolo, volviendo a cogerlo. El hombre decía:

Elle ouvrit l'œuf. Il était comme tous les œufs, et bien frais. Elle se mit à le manger en hésitant, le goûtant, le laissant, le reprenant. Le mari disait:

37.

-¿Qué haces? ¿No te gusta? ¿No es bueno?

--Eh bien! qué goût qu'il a, c't'œuf?

38.

Ella, sin responder, acabó de tragárselo. Y de pronto fijó en su marido los ojos, feroces, inquietos, levantó los brazos y, convulsa de pies a cabeza, cayó al suelo, retorciéndose, dando gritos horribles.

Elle ne répondit pas et elle acheva de l'avaler; puis, soudain, elle planta sur son homme des yeux fixes, hagards, affolés; leva les bras, les tordit et, convulsée de la tête aux pieds, roula par terre en poussant des cris horribles.

39.

Toda la noche tuvo convulsiones violentas y un temblor espantoso la sacudía, la transformaba. El herrero, falto de fuerza para contenerla, tuvo que atarla.

Toute la nuit elle se débattit en des spasmes épouvantables, secouée de tremblements effrayants, déformée par de hideuses convulsions. Le forgeron, impuissant à la tenir, fut obligé de la lier.

40.

Y la mujer, sin reposo, vociferaba:

Et elle hurlait sans repos, d'une voix infatigable:

41.

-¡Se me ha metido en el cuerpo! ¡Se me ha metido en el cuerpo!

--J'l'ai dans l'corps! J'l'ai dans l'corps!

42.

Por la mañana me avisaron. Apliqué todos los calmantes conocidos; ninguno me dio resultado. Estaba loca.

Je fus appelé le lendemain. J'ordonnai tous les calmants connus sans obtenir le moindre résultat. Elle était folle.

43.

Y, con una increíble rapidez, a pesar del obstáculo que ofrecían a las comunicaciones las altas nieves heladas, la noticia corrió de finca en finca: 'La mujer de la fragua tiene los diablos en el cuerpo.'

Alors, avec une incroyable rapidité, malgré l'obstacle des hautes neiges, la nouvelle, une nouvelle étrange, courut de ferme en ferme: «La femme au forgeron qu'est possédée!» 

44.

Acudían los curiosos de todas partes; pero sin atreverse a entrar en la casa, oían desde fuera los horribles gritos, lanzados por una voz tan potente que no parecían propios de un ser humano.

Et on venait de partout, sans oser pénétrer dans la maison; on écoutait de loin ses cris affreux poussés d'une voix si forte qu'on ne les aurait pas crus d'une créature humaine.

45.

Advirtieron al cura. Era un viejo incauto. Acudió con sobrepelliz, como si se tratara de auxiliar a un moribundo, y pronunció las fórmulas del exorcismo, extendiendo las manos, rociando con el hisopo a la mujer, que se retorcía soltando espumarajos, mal sujeta por cuatro mocetones.

Le curé du village fut prévenu. C'était un vieux prêtre naïf. Il accourut en surplis comme pour administrer un mourant et il prononça, en étendant les mains, les formules d'exorcisme, pendant que quatre hommes maintenaient sur un lit la femme écumante et tordue.

46.

Los diablos no quisieron salir.

Mais l'esprit ne fut point chassé.

47.

Y llegaba la Nochebuena, sin mejorar el tiempo.

Et la Noël arriva sans que le temps eût changé.

48.

La víspera, por la mañana, el cura fue a visitarme:

La veille au matin, le prêtre vint me trouver:

49.

-Deseo -me dijo- que asista la infeliz a la misa de gallo. Tal vez Nuestro Señor Jesucristo la salve, a la hora en que nació de una mujer.

--J'ai envie, dit-il, de faire assister à l'office de cette nuit cette malheureuse. Peut-être Dieu fera-t-il un miracle en sa faveur, à l'heure même où il naquit d'une femme.

50.

Yo respondí:

Je répondis au curé:

51.

-Me parece bien, señor cura. Es posible que se impresione con la ceremonia, muy a propósito para conmover, y que sin otra medicina pueda salvarse.

--Je vous approuve absolument, monsieur l'abbé. Si elle a l'esprit frappé par la cérémonie sacrée (et rien n'est plus propice à l'émouvoir), elle peut être sauvée sans autre remède.

52.

El viejo cura insinuó:

Le vieux prêtre murmura:

53.

-Usted es un incrédulo, doctor, y, sin embargo, confío mucho en su ayuda. ¿Quiere usted encargarse de que la lleven a la iglesia?

--Vous n'êtes pas croyant, docteur, mais aidez-moi, n'est-ce pas? Vous vous chargez de l'amener?

54.

Prometí hacer para servirle cuanto estuviese a mi alcance.

Et je lui promis mon aide.

55.

De noche comenzó a repicar la campana, lanzando sus quejumbrosas vibraciones a través de la sombría llanura, sobre la superficie tersa y blanca de la nieve.

Le soir vint, puis la nuit; et la cloche de l'église se mit à sonner, jetant sa voix plaintive à travers l'espace morne, sur l'étendue blanche et glacée des neiges.

56.

Bultos negros llegaban agrupados lentamente, sumisos a la voz de bronce del campanario. La luna llena iluminaba con su tibia claridad todo el horizonte, haciendo más notoria la pálida desolación de los campos.

Des êtres noirs s'en venaient lentement, par groupes, dociles au cri d'airain du clocher. La pleine lune éclairait d'une lueur vive et blafarde tout l'horizon, rendait plus visible la pâle désolation des champs.

57.

Fui a la fragua con cuatro mocetones robustos.

J'avais pris quatre hommes robustes et je me rendis à la forge.

58.

La endemoniada seguía rugiendo y aullando, sujeta con sogas a la cama. La vistieron, venciendo con dificultad su resistencia, y la llevaron.

La Possédée hurlait toujours, attachée à sa couche. On la vêtit proprement malgré sa résistance éperdue, et on l'emporta.

59.

A pesar de hallarse ya la iglesia llena de gente y encendidas todas las luces, hacía frío; los cantores aturdían con sus voces monótonas; roncaba el serpentón; la campanilla del monaguillo advertía con su agudo tintineo a los devotos los cambios de postura.

L'église était maintenant pleine de monde, illuminée et froide; les chantres poussaient leurs notes monotones; le serpent ronflait; la petite sonnette de l'enfant de chœur tintait, réglant les mouvements des fidèles.

60.

Detuve a la mujer y a sus cuatro portadores en la cocina de la casa parroquial, aguardando el instante oportuno. 

J'enfermai la femme et ses gardiens dans la cuisine du presbytère, et j'attendis le moment que je croyais favorable.

61.

Juzgué que éste sería el que sigue a la comunión.

Je choisis l'instant qui suit la communion. 

62.

Todos los campesinos, hombres y mujeres, habían comulgado pidiendo a Dios que los perdonase. Un silencio profundo invadía la iglesia, mientras el cura terminaba el misterio divino.

Tous les paysans, hommes et femmes, avaient reçu leur Dieu pour fléchir sa rigueur. Un grand silence planait pendant que le prêtre achevait le mystère divin.

63.

Obedeciéndome, los cuatro mozos abrieron la puerta y acercáronse a la endemoniada.

Sur mon ordre, la porte fut ouverte et mes quatre aides apportèrent la folle.

64.

Cuando ella vio a los fieles de rodillas, las luces y el tabernáculo resplandeciente, hizo esfuerzos tan vigorosos para soltarse que a duras penas conseguimos retenerla; sus agudos clamores trocaron de pronto en dolorosa inquietud la tranquilidad y el recogimiento de la muchedumbre; algunos huyeron.

Dès qu'elle aperçut les lumières, la foule à genoux, le chœur en feu et le tabernacle doré, elle se débattit d'une telle vigueur, qu'elle faillit nous échapper, et elle poussa des clameurs si aiguës qu'un frisson d'épouvante passa dans l'église; toutes les têtes se relevèrent; des gens s'enfuirent.

65.

Crispada, retorcida, con las facciones descompuestas y los ojos encendidos, apenas parecía una mujer.

Elle n'avait plus la forme d'une femme, crispée et tordue en nos mains, le visage contourné, les yeux fous.

66.

La llevaron a las gradas del presbiterio, sosteniéndola fuertemente, agazapada.

On la traîna jusqu'aux marches du chœur et puis on la tint fortement accroupie à terre.

67.

Cuando el cura la vio allí, sujeta, se acercó cogiendo la custodia, entre cuyas irradiaciones de oro aparecía una hostia blanca, y alzando por encima de su cabeza la sagrada forma, la presentó con toda solemnidad a la vista de la endemoniada.

Le prêtre s'était levé; il attendait. Dès qu'il la vit arrêtée, il prit en ses mains l'ostensoir ceint de rayons d'or, avec l'hostie blanche au milieu, et, s'avançant de quelques pas, il l'éleva de ses deux bras tendus au-dessus de sa tête, le présentant aux regards égarés de la Démoniaque.

68.

La mujer seguía vociferando y aullando, con los ojos fijos en aquel objeto brillante; y el cura estaba inquieto, inmóvil, hasta el punto de parecer una estatua.

Elle hurlait toujours, l'œil fixé, tendu sur cet objet rayonnant. Et le prêtre demeurait tellement immobile qu'on l'aurait pris pour une statue.

69.

La mujer mostrábase temerosa, fascinada, contemplando fijamente la custodia; presa de terribles angustias, vociferaba todavía; pero sus voces eran menos desgarradoras.

La fem.me semblait saisie de peur, fascinée; elle contemplait fixement l'ostensoir, secouée encore de tremblements terribles, mais passagers, et criant toujours, mais d'une voix moins déchirante. 

70.

Aquello duró bastante. Hubiérase dicho que su voluntad era impotente para separar la vista de la hostia; gemía, sollozaba; su cuerpo, abatido, perdía la rigidez, recobraba su blandura.

Et cela dura encore longtemps. On eût dit qu'elle ne pouvait plus baisser les yeux, qu'ils étaient rivés sur l'hostie; elle ne faisait plus que gémir; et son corps raidi s'amollissait, s'affaissait.

71.

La muchedumbre se había prosternado con la frente en el suelo.

Toute la foule était prosternée le front par terre.

72.

Y la endemoniada, parpadeando, como si no pudiera resistir la presencia de Dios ni sustraerse a contemplarlo, callaba. Luego advertí que se habían cerrado sus ojos definitivamente. Dormía el sueño del sonámbulo, hipnotizada..., ¡no, no!, vencida por la contemplación de las fulgurantes irradiaciones de la custodia de oro; humillada por Cristo Nuestro Señor triunfante.

La Possédée maintenant baissait rapidement les paupières, puis les relevait aussitôt, comme impuissante à supporter la vue de son Dieu. Elle s'était tue. Et puis soudain, je m'aperçus que ses yeux demeuraient clos. Elle dormait du sommeil des somnambules, hypnotisée, pardon, vaincue par la contemplation persistante de l'ostensoir aux rayons d'or, terrassée par le Christ victorieux.

73.

Se la llevaron, inerte, y el cura volvió al altar.

On l'emporta, inerte, pendant que le prêtre remontait vers l'autel.

74.

La muchedumbre, desconcertada, entonó un tedeum.

L'assistance bouleversée entonna un _Te Deum_ d'actions de grâces.

75.

Y la mujer del herrero durmió cuarenta y ocho horas seguidas. Al despertar, no conservaba ni la más insignificante memoria de la posesión ni del exorcismo.

Et la femme du forgeron dormit quarante heures de suite, puis se réveilla sans aucun souvenir de la possession ni de la délivrance.

76.

Ahí tienen, señoras, el milagro que yo presencié.

Voilà, Mesdames, le miracle que j'ai vu.»

77.

Hubo un corto silencio y, luego, añadió:

Le docteur Bonenfant se tut, puis ajouta d'une voix contrariée:

78.

-No pude negarme a dar mi testimonio por escrito.

--Je n'ai pu refuser de l'attester par écrit.

79.

25 diciembre 1882.

25 décembre 1882.

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1.

El doctor Bonenfant forzaba su memoria, murmurando:

LE docteur Bonenfant cherchait dans sa mémoire, répétant à mi-voix: 

2.

«¿Un recuerdo de Navidad?... ¿Un recuerdo de Navidad?...

«Un souvenir de Noël?... Un souvenir de Noël?...»

3.

Y, de pronto, exclamó:

Et tout à coup, il s'écria:

4.

--Sí, tengo uno, y por cierto muy extraño. Es una historia fantástica, ¡un milagro! Sí, señoras, un milagro de Nochebuena.

--Mais si, j'en ai un, et un bien étrange encore; c'est une histoire fantastique. J'ai vu un miracle! Oui, Mesdames, un miracle, la nuit de Noël.

5.

Comprendo que admire oír hablar así a un incrédulo como yo. ¡Y es indudable que presencié un milagro! Lo he visto, lo que se llama verlo, con mis propios ojos.

Cela vous étonne de m'entendre parler ainsi, moi qui ne crois guère à rien. Et pourtant j'ai vu un miracle! Je l'ai vu, dis-je, vu, de mes propres yeux vu, ce qui s'appelle vu.

6.

¿Que si me sorprendió mucho? No; porque sin profesar creencias religiosas, creo que la fe lo puede todo, que la fe levanta las montañas. Pudiera citar muchos ejemplos, y no lo hago para no indignar a la concurrencia, por no disminuir el efecto de mi extraña historia.

En ai-je été fort surpris? non pas; car si je ne crois point à vos croyances, je crois à la foi, et je sais qu'elle transporte les montagnes. Je pourrais citer bien des exemples; mais je vous indignerais et je m'exposerais aussi à amoindrir l'effet de mon histoire.

7.

Confesaré, por lo pronto, que si lo que voy a contarles no fue bastante para convertirme, fue suficiente para emocionarme; procuraré narrar el suceso con la mayor sencillez posible, aparentando la credulidad propia de un campesino.

Je vous avouerai d'abord que si je n'ai pas été convaincu et converti par ce que j'ai vu, j'ai été du moins fort ému, et je vais tâcher de vous dire la chose naïvement, comme si j'avais une crédulité d'Auvergnat.

8.

«Entonces era yo médico rural y habitaba en plena Normandía, en un pueblecillo que se llama Rolleville.

«J'étais alors médecin de campagne, habitant le bourg de Rolleville, en pleine Normandie.

9.

Aquel invierno fue terrible. Después de continuas heladas comenzó a nevar a fines de noviembre. Amontonábanse al norte densas nubes, y caían blandamente los copos de nieve tenue y blanca.

L'hiver, cette année-là, fut terrible. Dès la fin de novembre, les neiges arrivèrent après une semaine de gelées. On voyait de loin les gros nuages venir du nord; et la blanche descente des flocons commença.

10.

En una sola noche se cubrió toda la llanura.

En une nuit, toute la plaine fut ensevelie.

11.

Las masías, aisladas, parecían dormir en sus corralones cuadrados como en un lecho, entre sábanas de ligera y tenaz espuma, y los árboles gigantescos del fondo, también revestidos, parecían cortinajes blancos.

Les fermes, isolées dans leurs cours carrées, derrière leurs rideaux de grands arbres poudrés de frimas, semblaient s'endormir sous l'accumulation de cette mousse épaisse et légère.

12.

Ningún ruido turbaba la campiña inmóvil. Solamente los cuervos, a bandadas, describían largos festones en el cielo, buscando la subsistencia, sin encontrarla, lanzándose todos a la vez sobre los campos lívidos y picoteando la nieve.

Aucun bruit ne traversait plus la campagne immobile. Seuls les corbeaux, par bandes, décrivaient de longs festons dans le ciel, cherchant leur vie inutilement, s'abattant tous ensemble sur les champs livides et piquant la neige de leurs grands becs.

13.

Sólo se oía el roce tenue y vago al caer los copos de nieve.

On n'entendait rien que le glissement vague et continu de cette poussière gelée tombant toujours.

14.

Nevó continuamente durante ocho días; luego, de pronto, aclaró. La tierra se cubría con una capa blanca de cinco pies de grueso.

Cela dura huit jours pleins, puis l'avalanche s'arrêta. La terre avait sur le dos un manteau épais de cinq pieds.

15.

Y, durante cerca de un mes, el cielo estuvo, de día, claro como un cristal azul y, por la noche, tan estrellado como si lo cubriera una escarcha luminosa. Helaba de tal modo que la sábana de nieve, compacta y fría, parecía un espejo.

Et, pendant trois semaines ensuite, un ciel, clair comme un cristal bleu le jour, et, la nuit, tout semé d'étoiles qu'on aurait crues de givre, tant le vaste espace était rigoureux, s'étendit sur la nappe unie, dure et luisante des neiges.

16.

La llanura, los cercados, las hileras de olmos, todo parecía muerto de frío. Ni hombres ni animales asomaban; solamente las chimeneas de las chozas en camisa daban indicios de la vida interior, oculta, con las delgadas columnas de humo que se remontaban en el aire glacial.

La plaine, les haies, les ormes des clôtures, tout semblait mort, tué par le froid. Ni hommes ni bêtes ne sortaient plus: seules les cheminées des chaumières en chemise blanche révélaient la vie cachée, par les minces filets de fumée qui montaient droit dans l'air glacial.

17.

De cuando en cuando se oían crujir los árboles, como si el hielo hiciera más quebradizas las ramas, y a veces desgajábase una, cayendo como un brazo cortado a cercén.

De temps en temps on entendait craquer les arbres, comme si leurs membres de bois se fussent brisés sous l'écorce; et, parfois, une grosse branche se détachait et tombait, l'invincible gelée pétrifiant la sève et cassant les fibres.

18.

Las viviendas campesinas parecían mucho más alejadas unas de otras. Vivíase malamente; cada uno en su encierro. Sólo yo salía para visitar a mis pacientes más próximos, y expuesto a morir enterrado en la nieve de una hondonada.

Les habitations semées çà et là par les champs semblaient éloignées de cent lieues les unes des autres. On vivait comme on pouvait. Seul, j'essayais d'aller voir mes clients les plus proches, m'exposant sans cesse à rester enseveli dans quelque creux.

19.

Comprendí al punto que un pánico terrible se cernía sobre la comarca. Semejante azote parecía sobrenatural. Algunos creyeron oír de noche silbidos agudos, voces pasajeras. 

Je m'aperçus bientôt qu'une terreur mystérieuse planait sur le pays. Un tel fléau, pensait-on, n'était point naturel. On prétendit qu'on entendait des voix la nuit, des sifflements aigus, des cris qui passaient.

20.

Aquellas voces y aquellos silbidos los daban, sin duda, las aves migratorias que viajaban al anochecer y que huían sin cesar hacia el sur. Pero es imposible que razonen gentes desesperadas. El espanto invadía las conciencias y se aguardaban sucesos extraordinarios.

Ces cris et ces sifflements venaient sans aucun doute des oiseaux émigrants qui voyagent au crépuscule, et qui fuyaient en masse vers le sud. Mais allez donc faire entendre raison à des gens affolés. Une épouvante envahissait les esprits et on s'attendait à un événement extraordinaire.

21.

La fragua de Vatinel hallábase a un extremo del caserío de Epívent, junto a la carretera intransitada y desaparecida. Como carecían de pan, el herrero decidió ir a buscarlo. Entretúvose algunas horas hablando con los vecinos de las seis casas que formaban el núcleo principal del caserío; recogió el pan, varias noticias, algo del temor esparcido por la comarca.

La forge du père Vatinel était située au bout du hameau d'Épivent, sur la grande route, maintenant invisible et déserte. Or, comme les gens manquaient de pain, le forgeron résolut d'aller jusqu'au village. Il resta quelques heures à causer dans les six maisons qui forment le centre du pays, prit son pain et des nouvelles, et un peu de cette peur épandue sur la campagne.

22.

Y se puso en camino antes de que anocheciera.

Et il se remit en route avant la nuit.

23.

De pronto, bordeando un seto, creyó ver un huevo sobre la nieve, un huevo muy blanco; inclinose para cerciorarse; no cabía duda; era un huevo. ¿Cómo sé hallaba en tan apartado lugar? ¿Qué gallina salió de su corral para ponerlo allí? El herrero, absorto, no se lo explicaba, pero cogió el huevo para llevárselo a su mujer.

Tout à coup, en longeant une haie, il crut voir un œuf sur la neige; oui, un œuf déposé là, tout blanc comme le reste du monde. Il se pencha, c'était un œuf en effet. D'où venait-il? Quelle poule avait pu sortir du poulailler et venir pondre en cet endroit? Le forgeron s'étonna, ne comprit pas; mais il ramassa l'œuf et le porta à sa femme.

24.

-Toma este huevo que encontré en el camino.

--Tiens, la maîtresse, v'là un œuf que j'ai trouvé sur la route!

25.

La mujer bajó la cabeza, recelosa:

La femme hocha la tête:

26.

-¿Un huevo en el camino con el tiempo que hace? ¿No te has emborrachado?

--Un œuf sur la route? Par ce temps-ci, t'es soûl, bien sûr?

27.

-No, mujer, no; te aseguro que no he bebido. Y el huevo estaba junto a un seto, caliente aún. Ahí lo tienes; me lo metí en el pecho para que no se enfriase. Cómetelo esta noche.

--Mais non la maîtresse, même qu'il était au pied d'une haie, et encore chaud, pas gelé. Le v'la, j'me l'ai mis sur l'estomac pour qui n'refroidisse pas. Tu le mangeras pour ton dîner.

28.

Lo echaron en la cazuela donde se hacía la sopa, y el herrero comenzó a referir lo que se decía en la comarca.

L'œuf fut glissé dans la marmite où mijotait la soupe, et le forgeron se mit à raconter ce qu'on disait par la contrée.

29.

La mujer escuchaba, palideciendo.

La femme écoutait, toute pâle.

30.

-Es cierto; yo también oí silbidos la pasada noche, y entraban por la chimenea.

--Pour sûr que j'en ai entendu des sifflets l'autre nuit, même qu'ils semblaient v'nir de la cheminée.

31.

Sentáronse y tomaron la sopa; luego, mientras el marido untaba un pedazo de pan con manteca, la mujer cogió el huevo, examinándolo con desconfianza.

On se mit à table, on mangea la soupe d'abord, puis, pendant que le mari étendait du beurre sur son pain, la femme prit l'œuf et l'examina d'un œil méfiant.

32.

-¿Y si tuviese algún maleficio?

--Si y avait quéque chose dans c't'œuf?

33.

-¿Qué maleficio puede tener?

--Qué que tu veux qu'y ait?

34.

-¡Toma! ¡Si yo supiera!

--J'sais ti, mé?

35.

-¡Vaya! Cómetelo y no digas bestialidades.

--Allons, mange-le, et fais pas la bête.

36.

La mujer abrió el huevo; era como todos, y se dispuso a tomárselo con prevención, cogiéndolo, dejándolo, volviendo a cogerlo. El hombre decía:

Elle ouvrit l'œuf. Il était comme tous les œufs, et bien frais. Elle se mit à le manger en hésitant, le goûtant, le laissant, le reprenant. Le mari disait:

37.

-¿Qué haces? ¿No te gusta? ¿No es bueno?

--Eh bien! qué goût qu'il a, c't'œuf?

38.

Ella, sin responder, acabó de tragárselo. Y de pronto fijó en su marido los ojos, feroces, inquietos, levantó los brazos y, convulsa de pies a cabeza, cayó al suelo, retorciéndose, dando gritos horribles.

Elle ne répondit pas et elle acheva de l'avaler; puis, soudain, elle planta sur son homme des yeux fixes, hagards, affolés; leva les bras, les tordit et, convulsée de la tête aux pieds, roula par terre en poussant des cris horribles.

39.

Toda la noche tuvo convulsiones violentas y un temblor espantoso la sacudía, la transformaba. El herrero, falto de fuerza para contenerla, tuvo que atarla.

Toute la nuit elle se débattit en des spasmes épouvantables, secouée de tremblements effrayants, déformée par de hideuses convulsions. Le forgeron, impuissant à la tenir, fut obligé de la lier.

40.

Y la mujer, sin reposo, vociferaba:

Et elle hurlait sans repos, d'une voix infatigable:

41.

-¡Se me ha metido en el cuerpo! ¡Se me ha metido en el cuerpo!

--J'l'ai dans l'corps! J'l'ai dans l'corps!

42.

Por la mañana me avisaron. Apliqué todos los calmantes conocidos; ninguno me dio resultado. Estaba loca.

Je fus appelé le lendemain. J'ordonnai tous les calmants connus sans obtenir le moindre résultat. Elle était folle.

43.

Y, con una increíble rapidez, a pesar del obstáculo que ofrecían a las comunicaciones las altas nieves heladas, la noticia corrió de finca en finca: 'La mujer de la fragua tiene los diablos en el cuerpo.'

Alors, avec une incroyable rapidité, malgré l'obstacle des hautes neiges, la nouvelle, une nouvelle étrange, courut de ferme en ferme: «La femme au forgeron qu'est possédée!» 

44.

Acudían los curiosos de todas partes; pero sin atreverse a entrar en la casa, oían desde fuera los horribles gritos, lanzados por una voz tan potente que no parecían propios de un ser humano.

Et on venait de partout, sans oser pénétrer dans la maison; on écoutait de loin ses cris affreux poussés d'une voix si forte qu'on ne les aurait pas crus d'une créature humaine.

45.

Advirtieron al cura. Era un viejo incauto. Acudió con sobrepelliz, como si se tratara de auxiliar a un moribundo, y pronunció las fórmulas del exorcismo, extendiendo las manos, rociando con el hisopo a la mujer, que se retorcía soltando espumarajos, mal sujeta por cuatro mocetones.

Le curé du village fut prévenu. C'était un vieux prêtre naïf. Il accourut en surplis comme pour administrer un mourant et il prononça, en étendant les mains, les formules d'exorcisme, pendant que quatre hommes maintenaient sur un lit la femme écumante et tordue.

46.

Los diablos no quisieron salir.

Mais l'esprit ne fut point chassé.

47.

Y llegaba la Nochebuena, sin mejorar el tiempo.

Et la Noël arriva sans que le temps eût changé.

48.

La víspera, por la mañana, el cura fue a visitarme:

La veille au matin, le prêtre vint me trouver:

49.

-Deseo -me dijo- que asista la infeliz a la misa de gallo. Tal vez Nuestro Señor Jesucristo la salve, a la hora en que nació de una mujer.

--J'ai envie, dit-il, de faire assister à l'office de cette nuit cette malheureuse. Peut-être Dieu fera-t-il un miracle en sa faveur, à l'heure même où il naquit d'une femme.

50.

Yo respondí:

Je répondis au curé:

51.

-Me parece bien, señor cura. Es posible que se impresione con la ceremonia, muy a propósito para conmover, y que sin otra medicina pueda salvarse.

--Je vous approuve absolument, monsieur l'abbé. Si elle a l'esprit frappé par la cérémonie sacrée (et rien n'est plus propice à l'émouvoir), elle peut être sauvée sans autre remède.

52.

El viejo cura insinuó:

Le vieux prêtre murmura:

53.

-Usted es un incrédulo, doctor, y, sin embargo, confío mucho en su ayuda. ¿Quiere usted encargarse de que la lleven a la iglesia?

--Vous n'êtes pas croyant, docteur, mais aidez-moi, n'est-ce pas? Vous vous chargez de l'amener?

54.

Prometí hacer para servirle cuanto estuviese a mi alcance.

Et je lui promis mon aide.

55.

De noche comenzó a repicar la campana, lanzando sus quejumbrosas vibraciones a través de la sombría llanura, sobre la superficie tersa y blanca de la nieve.

Le soir vint, puis la nuit; et la cloche de l'église se mit à sonner, jetant sa voix plaintive à travers l'espace morne, sur l'étendue blanche et glacée des neiges.

56.

Bultos negros llegaban agrupados lentamente, sumisos a la voz de bronce del campanario. La luna llena iluminaba con su tibia claridad todo el horizonte, haciendo más notoria la pálida desolación de los campos.

Des êtres noirs s'en venaient lentement, par groupes, dociles au cri d'airain du clocher. La pleine lune éclairait d'une lueur vive et blafarde tout l'horizon, rendait plus visible la pâle désolation des champs.

57.

Fui a la fragua con cuatro mocetones robustos.

J'avais pris quatre hommes robustes et je me rendis à la forge.

58.

La endemoniada seguía rugiendo y aullando, sujeta con sogas a la cama. La vistieron, venciendo con dificultad su resistencia, y la llevaron.

La Possédée hurlait toujours, attachée à sa couche. On la vêtit proprement malgré sa résistance éperdue, et on l'emporta.

59.

A pesar de hallarse ya la iglesia llena de gente y encendidas todas las luces, hacía frío; los cantores aturdían con sus voces monótonas; roncaba el serpentón; la campanilla del monaguillo advertía con su agudo tintineo a los devotos los cambios de postura.

L'église était maintenant pleine de monde, illuminée et froide; les chantres poussaient leurs notes monotones; le serpent ronflait; la petite sonnette de l'enfant de chœur tintait, réglant les mouvements des fidèles.

60.

Detuve a la mujer y a sus cuatro portadores en la cocina de la casa parroquial, aguardando el instante oportuno. 

J'enfermai la femme et ses gardiens dans la cuisine du presbytère, et j'attendis le moment que je croyais favorable.

61.

Juzgué que éste sería el que sigue a la comunión.

Je choisis l'instant qui suit la communion. 

62.

Todos los campesinos, hombres y mujeres, habían comulgado pidiendo a Dios que los perdonase. Un silencio profundo invadía la iglesia, mientras el cura terminaba el misterio divino.

Tous les paysans, hommes et femmes, avaient reçu leur Dieu pour fléchir sa rigueur. Un grand silence planait pendant que le prêtre achevait le mystère divin.

63.

Obedeciéndome, los cuatro mozos abrieron la puerta y acercáronse a la endemoniada.

Sur mon ordre, la porte fut ouverte et mes quatre aides apportèrent la folle.

64.

Cuando ella vio a los fieles de rodillas, las luces y el tabernáculo resplandeciente, hizo esfuerzos tan vigorosos para soltarse que a duras penas conseguimos retenerla; sus agudos clamores trocaron de pronto en dolorosa inquietud la tranquilidad y el recogimiento de la muchedumbre; algunos huyeron.

Dès qu'elle aperçut les lumières, la foule à genoux, le chœur en feu et le tabernacle doré, elle se débattit d'une telle vigueur, qu'elle faillit nous échapper, et elle poussa des clameurs si aiguës qu'un frisson d'épouvante passa dans l'église; toutes les têtes se relevèrent; des gens s'enfuirent.

65.

Crispada, retorcida, con las facciones descompuestas y los ojos encendidos, apenas parecía una mujer.

Elle n'avait plus la forme d'une femme, crispée et tordue en nos mains, le visage contourné, les yeux fous.

66.

La llevaron a las gradas del presbiterio, sosteniéndola fuertemente, agazapada.

On la traîna jusqu'aux marches du chœur et puis on la tint fortement accroupie à terre.

67.

Cuando el cura la vio allí, sujeta, se acercó cogiendo la custodia, entre cuyas irradiaciones de oro aparecía una hostia blanca, y alzando por encima de su cabeza la sagrada forma, la presentó con toda solemnidad a la vista de la endemoniada.

Le prêtre s'était levé; il attendait. Dès qu'il la vit arrêtée, il prit en ses mains l'ostensoir ceint de rayons d'or, avec l'hostie blanche au milieu, et, s'avançant de quelques pas, il l'éleva de ses deux bras tendus au-dessus de sa tête, le présentant aux regards égarés de la Démoniaque.

68.

La mujer seguía vociferando y aullando, con los ojos fijos en aquel objeto brillante; y el cura estaba inquieto, inmóvil, hasta el punto de parecer una estatua.

Elle hurlait toujours, l'œil fixé, tendu sur cet objet rayonnant. Et le prêtre demeurait tellement immobile qu'on l'aurait pris pour une statue.

69.

La mujer mostrábase temerosa, fascinada, contemplando fijamente la custodia; presa de terribles angustias, vociferaba todavía; pero sus voces eran menos desgarradoras.

La fem.me semblait saisie de peur, fascinée; elle contemplait fixement l'ostensoir, secouée encore de tremblements terribles, mais passagers, et criant toujours, mais d'une voix moins déchirante. 

70.

Aquello duró bastante. Hubiérase dicho que su voluntad era impotente para separar la vista de la hostia; gemía, sollozaba; su cuerpo, abatido, perdía la rigidez, recobraba su blandura.

Et cela dura encore longtemps. On eût dit qu'elle ne pouvait plus baisser les yeux, qu'ils étaient rivés sur l'hostie; elle ne faisait plus que gémir; et son corps raidi s'amollissait, s'affaissait.

71.

La muchedumbre se había prosternado con la frente en el suelo.

Toute la foule était prosternée le front par terre.

72.

Y la endemoniada, parpadeando, como si no pudiera resistir la presencia de Dios ni sustraerse a contemplarlo, callaba. Luego advertí que se habían cerrado sus ojos definitivamente. Dormía el sueño del sonámbulo, hipnotizada..., ¡no, no!, vencida por la contemplación de las fulgurantes irradiaciones de la custodia de oro; humillada por Cristo Nuestro Señor triunfante.

La Possédée maintenant baissait rapidement les paupières, puis les relevait aussitôt, comme impuissante à supporter la vue de son Dieu. Elle s'était tue. Et puis soudain, je m'aperçus que ses yeux demeuraient clos. Elle dormait du sommeil des somnambules, hypnotisée, pardon, vaincue par la contemplation persistante de l'ostensoir aux rayons d'or, terrassée par le Christ victorieux.

73.

Se la llevaron, inerte, y el cura volvió al altar.

On l'emporta, inerte, pendant que le prêtre remontait vers l'autel.

74.

La muchedumbre, desconcertada, entonó un tedeum.

L'assistance bouleversée entonna un _Te Deum_ d'actions de grâces.

75.

Y la mujer del herrero durmió cuarenta y ocho horas seguidas. Al despertar, no conservaba ni la más insignificante memoria de la posesión ni del exorcismo.

Et la femme du forgeron dormit quarante heures de suite, puis se réveilla sans aucun souvenir de la possession ni de la délivrance.

76.

Ahí tienen, señoras, el milagro que yo presencié.

Voilà, Mesdames, le miracle que j'ai vu.»

77.

Hubo un corto silencio y, luego, añadió:

Le docteur Bonenfant se tut, puis ajouta d'une voix contrariée:

78.

-No pude negarme a dar mi testimonio por escrito.

--Je n'ai pu refuser de l'attester par écrit.

79.

25 diciembre 1882.

25 décembre 1882.

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