Y sucedió que, una noche de diciembre, mientras dormía en su pequeño cuarto, se despertó al oír las campanas; sin dudar de que sonaran para la misa primera, la piadosa mujer se vistió, y bajó a la calle, donde la oscuridad era tan intensa que no se veían las casas ni brillaba el menor resplandor en el cielo negro. Y era tal el silencio de aquellas tinieblas, que no se escuchaba ni a un perro ladrar en la lejanía, y que uno se sentía separado de cualquier criatura viviente. Pero Catherine Fontaine, que conocía cada una de las losas en las que posaba el pie y que habría podido ir a la iglesia con los ojos cerrados, llegó sin problemas a la esquina de la calle de las Novicias con la calle de la Parroquia, allí donde se levanta una casa de madera que tiene un árbol de Jesé esculpido en una viga. Una vez llegada a este punto, vio que las puertas de la iglesia estaban abiertas y que salía de ella una gran claridad de cirios. Siguió andando y tras cruzar el porche, se encontró con que una asamblea numerosa llenaba la iglesia. Pero no reconocía a ninguno de los asistentes, y estaba sorprendida de ver a todas aquellas personas vestidas de terciopelo y brocado, con plumas en el sombrero y llevando la espada al estilo de tiempos antiguos. Había señores que tenían altos bastones con pomos dorados y damas con cofia de encaje sujeta por una peineta en forma de diadema. Caballeros de la orden de San Luis le daban la mano a damas que ocultaban tras el abanico un rostro maquillado, del que no se veía sino la sien empolvada y una mosca en el rabillo del ojo. Y todos iban a colocarse en su sitio sin ruido, y mientras andaban no se oía ni el ruido de sus pasos sobre el pavimento, ni el roce de los tejidos. Las naves laterales estaban repletas de jóvenes artesanos, de chaqueta parda, pantalón de bombasí y medias azules, que sostenían por la cintura a jóvenes muy bonitas y sonrosadas, con los ojos bajos. Y cerca de las pilas del agua bendita, las campesinas de falda roja y corpiño encordonado, se sentaban en el suelo con la tranquilidad de los animales domésticos, mientras que los jóvenes zagales, de pie tras ellas, abrían grandes ojos dándole vueltas entre los dedos a su sombrero. Y todos aquellos rostros silenciosos parecían eternizados en el mismo pensamiento, dulce y triste.
Or, une nuit de décembre, tandis qu’elle était couchée dans sa chambrette, elle fut réveillée par le son des cloches; ne doutant point qu’elles sonnassent la messe première, la pieuse fille s’habilla et descendit dans la rue, où la nuit était si sombre qu’on ne voyait point les maisons et que pas une lueur ne se montrait dans le ciel noir. Et il y avait un tel silence dans ces ténèbres que pas seulement un chien n’aboyait au loin et qu’on s’y sentait séparé de toute créature vivante. Mais Catherine Fontaine, qui connaissait chaque pierre où elle posait le pied et qui aurait pu aller à l’église les yeux fermés, atteignit sans peine l’angle de la rue des Nonnes et de la rue de la Paroisse, là où s’élève la maison de bois qui porte un arbre de Jessé, sculpté sur une poutre. Arrivée à cet endroit, elle vit que les portes de l’église étaient ouvertes et qu’il en sortait une grande clarté de cierges. Elle continua de marcher et, ayant franchi le porche, elle se trouva dans une assemblée nombreuse qui emplissait l’église. Mais elle ne reconnaissait aucun des assistants, et elle était surprise de voir tous ces gens vêtus de velours et de brocart, avec des plumes au chapeau et portant l’épée à la mode des anciens temps. Il y avait là des seigneurs qui tenaient de hautes cannes à pommes d’or et des dames avec une coiffe de dentelle attachée par un peigne en diadème. Des chevaliers de Saint-Louis donnaient la main à ces dames qui cachaient sous l’éventail un visage peint, dont on ne voyait que la tempe poudrée et une mouche au coin de l’œil! Et tous, ils allaient se ranger à leur place sans aucun bruit, et l’on n’entendait, tandis qu’ils marchaient, ni le son des pas sur les dalles ni le frôlement des étoffes. Les bas-côtés s’emplissaient d’une foule de jeunes artisans, en veste brune, culotte de basin et bas bleus, qui tenaient par la taille des jeunes filles très jolies, roses, les yeux baissés. Et, près des bénitiers, des paysannes en jupe rouge, le corsage lacé, s’asseyaient par terre avec la tranquillité des animaux domestiques, tandis que des jeunes gars, debout derrière elles, ouvraient de gros yeux en tournant entre leurs doigts leur chapeau. Et tous ces visages silencieux semblaient éternisés dans la même pensée, douce et triste.