Todo el mundo estaba acostándose cuando llegué. Las urracas y los grajos que, como ya es sabido, son los peores compañeros de cama de la tierra, andaban a la greña por todas partes. En los arbustos piaban los gorriones, pisándose unos a otros. Al borde del agua marchaban gravemente dos garzas reales, subidas sobre sus largos zancos, en actitud meditativa, como los Georges Dandin del lugar, esperando pacientemente a sus mujeres. Enormes cuervos, ya medio dormidos, se posaban pesadamente en la cima de los árboles más altos, y gangueaban sus oraciones de la noche. Más abajo, los pajaritos enamorados se perseguían aún en los setos, mientras que un pájaro carpintero despeluznado empujaba a su pareja por detrás para hacerle entrar en un hueco de un árbol. Falanges de gorrioncillos llegaban de los campos danzando en el aire como bocanadas de humo, y se precipitaban sobre un arbolillo que cubrían por completo; pinzones, currucas y pardillos se agrupaban ligeramente sobre las ramas recortadas, como cristales sobre un candelero de muchos brazos. Por todas partes resonaban voces que decían netamente: -¡Vamos, esposa mía! -¡Vamos, hija mía! -¡Venga, hermosa mía! -¡Por aquí, amiga mía! -¡Aquí estoy, querido! -¡Buenas noches, mi amor! -¡Adiós, amigos míos! -¡Duerman bien, hijos míos!
Tout le monde se couchait lorsque j’arrivai. Les pies et les geais, qui, comme on le sait, sont les plus mauvais coucheurs de la terre, se chamaillaient de tous les côtés. Dans les buissons piaillaient les moineaux, en piétinant les uns sur les autres. Au bord de l’eau marchaient gravement deux hérons, perchés sur leurs longues échasses, dans l’attitude de la méditation, Georges Dandins du lieu, attendant patiemment leurs femmes. D’énormes corbeaux, à moitié endormis, se posaient lourdement sur la pointe des arbres les plus élevés, et nasillaient leurs prières du soir. Plus bas, les mésanges amoureuses se pourchassaient encore dans les taillis, tandis qu’un pivert ébouriffé poussait son ménage par derrière, pour le faire entrer dans le creux d’un arbre. Des phalanges de friquets arrivaient des champs en dansant en l’air comme des bouffées de fumée, et se précipitaient sur un arbrisseau qu’elles couvraient tout entier ; des pinsons, des fauvettes, des rouges-gorges, se groupaient légèrement sur des branches découpées, comme des cristaux sur une girandole. De toute part résonnaient des voix qui disaient bien distinctement : — Allons, ma femme ! — Allons, ma fille ! — Venez, ma belle ! — Par ici, ma mie ! — Me voilà, mon cher ! — Bonsoir, ma maîtresse ! — Adieu, mes amis ! — Dormez bien, mes enfants !