El lunar / La mouche - Alfred de Musset
1.

Cuando el caballero llegó al palacio, otro suizo saliole al paso en el peristilo:

Quand le chevalier arriva au château, un suisse était encore devant le péristyle :

2.

-Orden del rey -dijo el joven, que no temía esta vez a las alabardas; y, mostrando su carta, pasó alegremente por entre media docena de lacayos.

— Ordre du roi, dit le jeune homme, qui, cette fois, ne redoutait plus les hallebardes; et, montrant sa lettre, il entra gaiement au travers d’une demi-douzaine de laquais.

3.

Un ujier corpulento, plantado en medio del vestíbulo, al ver la orden con el sello real, se inclinó profundamente, como un álamo curvado por el viento, y luego, con uno de sus dedos huesudos, apretó, sonriendo, en el ángulo de dos muros.

Un grand huissier, planté au milieu du vestibule, voyant l’ordre et le sceau royal, s’inclina gravement, comme un peuplier courbé par le vent, puis, de l’un de ses doigts osseux, il toucha, en souriant, le coin d’une boiserie.

4.

Una puertecilla de escape, oculta por un tapiz, se abrió como por encanto. El hombre huesudo hizo un ademán obsequioso, el caballero entró, y el tapiz, que permanecía a medio descorrer, cayó blandamente a sus espaldas.

Une petite porte battante, masquée par une tapisserie, s’ouvrit aussitôt comme d’elle-même. L’homme osseux fit un signe obligeant : le chevalier entra et la tapisserie, qui s’était entr’ouverte, retomba mollement derrière lui.

5.

Un silencioso ayuda de cámara le introdujo entonces en un salón, pasole luego a un corredor, al que se abrían dos o tres pequeños camarines, y le condujo, en fin, a un segundo salón, rogándole allí que aguardase un instante.

Un valet de chambre silencieux l’introduisit alors dans un salon, puis dans un corridor, sur lequel s’ouvraient deux ou trois petits cabinets, puis enfin dans un second salon, et le pria d’attendre un instant.

6.

«¿Estaré otra vez en el Palacio de Versalles?», se preguntaba el caballero. «¿Vamos a empezar nuevamente a jugar al escondite?»

— Suis-je encore ici au château de Versailles ? se demandait le chevalier. Allons-nous recommencer à jouer à cligne-musette ?

7.

El Trianón no era en aquella época, ni lo es ahora, lo que antes había sido. Se ha dicho que madame de Maintenon había hecho de Versalles un oratorio, y madame de Pompadour un camarín de cortesana. También se ha dicho del Trianón que aquel palacete de porcelana era el tocador de madame de Montespan. Sea lo que fuese de todo esto, lo cierto es que Luis XV prodigaba por todas partes camarines semejantes. Cualquier galería por la que su abuelo se paseara majestuosamente, estaba por entonces caprichosamente dividida en infinitos aposentos. Los había de todos colores, y el rey mariposeaba por aquellos bosquecillos de seda y terciopelo. -¿Os parece bien como he hecho decorar mis saloncillos? -preguntó cierto día a la bella condesa de Séran. -No -respondió ella-, preferiría que fuesen azules. Como el azul era el color real, aquella respuesta le halagó, y a la segunda cita madame de Séran encontró la estancia decorada en azul, como deseara.

Trianon n’était, à cette époque, ni ce qu’il est maintenant, ni ce qu’il avait été. On a dit que madame de Maintenon avait fait de Versailles un oratoire et madame de Pompadour un boudoir. On a dit aussi de Trianon que ce petit château de porcelaine était le boudoir de Madame de Montespan. Quoi qu’il en soit de tous ces boudoirs, il paraît que Louis XV en mettait partout. Telle galerie où son aïeul se promenait majestueusement était alors bizarrement divisée en une infinité de compartiments. Il y en avait de toutes les couleurs; le roi allait papillonnant dans ces bosquets de soie et de velours. — Trouvez-vous de bon goût mes petits appartements meublés ? demanda-t-il un jour à la belle comtesse de Séran. — Non, dit-elle, je les voudrais bleus. Comme le bleu était la couleur du roi, cette réponse le flatta. Au second rendez-vous, madame de Séran trouva le salon meublé en bleu, comme elle l’avait désiré.

8.

El salón donde en aquel momento se hallaba a solas nuestro caballero no era azul, ni blanco, ni rosa, sino cubierto de espejos. Ya se sabe cuánto favorece a una mujer bonita que tiene un talle gentil ver así repetida su imagen en mil aspectos. Con ello deslumbra, envuelve, por así decir, a quien desea agradar. Por cualquier lado que él mire, allí la ve. ¿Cómo evitarla? No le queda más que huir o confesarse subyugado.

Celui dans lequel, en ce moment, le chevalier se trouvait seul, n’était ni bleu, ni blanc, ni rose, mais tout en glaces. On sait combien une jolie femme qui a une jolie taille gagne à laisser ainsi son image se répéter sous mille aspects. Elle éblouit, elle enveloppe, pour ainsi dire, celui à qui elle veut plaire. De quelque côté qu’il regarde, il la voit; comment l’éviter ? Il ne lui reste plus qu’à s’enfuir, ou à s’avouer subjugué.

9.

El caballero miraba también el jardín, donde los laberintos, setos, estatuas y jarrones de mármol comenzaban a iniciar el gusto pastoril, que la marquesa había de poner de moda y que, más tarde, madame Dubarry y la reina María Antonieta debían llevar a tan alto grado de perfección. Ya aparecían las fantasías campestres, refugio de todo capricho arbitrario; ya los tritones carrilludos, las graves diosas, las sapientes ninfas y los bustos de grandes pelucas, pasmados de horror en sus verdes hornacinas, veían surgir de la tierra un jardín inglés entre los asombrados tejos. Las pequeñas praderas de césped, los riachuelos, los puentecillos iban a destronar muy pronto al Olimpo, para reemplazarlo por una lechería, extraña parodia de la Naturaleza, a la que los ingleses copian sin comprender, verdadero juego de niños, convertido entonces en pasatiempo de un señor indolente, que no sabía cómo librarse, en Versalles mismo, del fastidio de Versalles.

Le chevalier regardait aussi le jardin. Là, derrière les charmilles et les labyrinthes, les statues et les vases de marbre, commençait à poindre le goût pastoral, que la marquise allait mettre à la mode, et que, plus tard, madame Dubarry et la reine Marie-Antoinette devaient pousser à un si haut degré de perfection. Déjà apparaissaient les fantaisies champêtres où se réfugiait le caprice blasé. Déjà les tritons boursouflés, les graves déesses et les nymphes savantes, les bustes à grandes perruques, glacés d’horreur dans leurs niches de verdure, voyaient sortir de terre un jardin anglais au milieu des ifs étonnés. Les petites pelouses, les petits ruisseaux, les petits ponts, allaient bientôt détrôner l’Olympe pour le remplacer par une laiterie, étrange parodie de la nature, que les Anglais copient sans la comprendre, vrai jeu d’enfant devenu alors le passe-temps d’un maître indolent, qui ne savait comment se désennuyer de Versailles dans Versailles même.

10.

Pero el caballero estaba demasiado encantado, demasiado sorprendido de encontrarse allí, para prestar su espíritu a una reflexión crítica. Por el contrario, se mostraba dispuesto a admirarlo todo; y, en efecto, lo admiraba, dando mil vueltas a la carta entre sus dedos, como un provinciano a su sombrero, cuando una linda azafata abrió la puerta y le dijo dulcemente:

Mais le chevalier était trop charmé, trop ravi de se trouver là pour qu’une réflexion critique pût se présenter à son esprit. Il était, au contraire, prêt à tout admirer, et il admirait en effet, tournant sa missive dans ses doigts, comme un provincial fait de son chapeau, lorsqu’une jolie fille de chambre ouvrit la porte et lui dit doucement :

11.

-Venid, caballero.

— Venez, monsieur.

12.

Éste la siguió, y después de pasar nuevamente por diversos corredores más o menos misteriosos, le hizo entrar en un aposento espacioso, cuyas persianas estaban a medio entornar. La azafata se detuvo y pareció escuchar.

Il la suivit, et après avoir passé de nouveau par plusieurs corridors plus ou moins mystérieux, elle le fit entrer dans une grande chambre où les volets étaient à demi fermés. Là, elle s’arrêta et parut écouter.

13.

«Siempre jugando al escondite», se decía el caballero.

— Toujours cligne-musette, se disait le chevalier.

14.

Sin embargo, al cabo de algunos instantes se abrió una nueva puerta, y otra camarera, que parecía ser no menos linda que la anterior, repitió las mismas palabras y en el mismo tono:

Cependant, au bout de quelques instants, une porte s’ouvrit encore, et une autre fille de chambre qui semblait devoir être aussi jolie que la première, répéta du même ton les mêmes paroles :

15.

-Venid, caballero.

— Venez, monsieur.

16.

Si mucho se había éste emocionado en Versalles, mucho lo estaba ahora, aunque de muy otra manera, pues comprendía que pisaba el suelo del templo habitado por la divinidad. Avanzó, con el corazón palpitante; una suave luz, ligeramente velada por leves cortinas de gasa, sucedió a la obscuridad; un delicioso y casi imperceptible perfume se esparció por el aire en torno suyo; la azafata apartó tímidamente un cortinón de seda, y en el fondo de un gran gabinete de la más elegante sencillez el caballero vio a la dama del abanico, es decir, la marquesa todopoderosa.

S’il avait été ému à Versailles, il l’était maintenant bien autrement, car il comprenait qu’il touchait au seuil du temple qu’habitait la divinité. Il s’avança le cœur palpitant; une douce lumière, faiblement voilée par de légers rideaux de gaze, succéda à l’obscurité; un parfum délicieux, presque imperceptible, se répandit dans l’air autour de lui; la fille de chambre écarta timidement le coin d’une portière de soie, et, au fond d’un grand cabinet de la plus élégante simplicité, il aperçut la dame à l’éventail, c’est-à-dire la toute-puissante marquise.

17.

Estaba sola, sentada ante una mesa, envuelta en un peinador, con la cabeza apoyada en la mano y parecía muy preocupada. Al ver entrar al caballero se levantó como por un movimiento súbito e involuntario.

Elle était seule, assise devant une table, enveloppée d’un peignoir, la tête appuyée sur sa main, et paraissant très préoccupée. En voyant entrer le chevalier, elle se leva par un mouvement subit et comme involontaire.

18.

-¿Venís de parte del rey?

— Vous venez de la part du roi ?

19.

El caballero hubiera respondido; pero no encontró nada mejor que inclinarse profundamente y presentar a la marquesa la carta de que era portador. Ella la cogió, o, mejor dicho, se la arrebató con gran vivacidad, y al rasgar el sobre, sus manos temblaban visiblemente.

Le chevalier aurait pu répondre, mais il ne trouva rien de mieux que de s’incliner profondément, en présentant à la marquise la lettre qu’il lui apportait. Elle la prit, ou plutôt s’en empara avec une extrême vivacité. Pendant qu’elle la décachetait, ses mains tremblaient sur l’enveloppe.

20.

La carta, de puño y letra del rey, era bastante larga. Al punto la marquesa la devoré, por así decirlo, de una ojeada; luego la leyó ávidamente, con profunda atención, fruncido el ceño y apretados los dientes. No estaba tan bella así; no parecía la mágica aparición del saloncillo de Versalles. Cuando terminó su lectura pareció reflexionar, y poco a poco su semblante, que había palidecido, tiñose de rubor -a aquella hora aun no tenía colorete-, y no sólo recuperó su gracia, sino que un rayo de verdadera belleza iluminó sus delicadas facciones: sus mejillas hubieran pasado por dos rosas. Lanzó un leve suspiro, dejó caer la carta sobre la mesa y volviéndose hacia el caballero:

Cette lettre, écrite de la main du roi, était assez longue. Elle la dévora d’abord, pour ainsi dire, d’un coup d’œil, puis elle la lut avidement avec une attention profonde, le sourcil froncé et serrant les lèvres. Elle n’était pas belle ainsi, et ne ressemblait plus à l’apparition magique du petit foyer. Quand elle fut au bout, elle sembla réfléchir. Peu à peu, son visage, qui avait pâli, se colora d’un léger incarnat (à cette heure-là elle n’avait pas de rouge): non seulement la grâce lui revint, mais un éclair de vraie beauté passa sur ses traits délicats; on aurait pu prendre ses joues pour deux feuilles de rose. Elle poussa un demi-soupir, laissa tomber la lettre sur la table, et se retournant vers le chevalier :

21.

-Os he hecho esperar, caballero -le dijo con la más encantadora sonrisa-, pues no estaba visible, ni lo estoy todavía. Por eso me he visto precisada a haceros venir por los corredores; aquí estoy tan asediada como en mi propia casa. Quisiera responder dos palabras al rey. ¿Os disgustaría cumplir mi encargo?

— Je vous ai fait attendre, monsieur, lui dit-elle avec le plus charmant sourire, mais c’est que je n’étais pas levée, et je ne le suis même pas encore. Voilà pourquoi j’ai été forcée de vous faire venir par les cachettes; car je suis assiégée ici presque autant que si j’étais chez moi. Je voudrais répondre un mot au roi. Vous ennuie-t-il de faire ma commission ?

22.

Esta vez era preciso hablar; el caballero había tenido tiempo de recuperar un poco de valor.

Cette fois il fallait parler; le chevalier avait eu le temps de reprendre un peu de courage.

23.

-¡Oh, señora! -dijo tristemente-, me hacéis demasiado honor; pero, desgraciadamente, no me es posible aprovecharlo.

— Hélas! madame, dit-il tristement, c’est beaucoup de grâce que vous me faites; mais, par malheur, je n’en puis profiter.

24.

-¿Por qué?

— Pourquoi cela ?

25.

-Porque no tengo la honra de pertenecer al servicio de Su Majestad.

— Je n’ai pas l’honneur d’appartenir à Sa Majesté.

26.

-Entonces ¿cómo habéis llegado hasta aquí?

— Comment donc êtes-vous venu ici ?

27.

-Por casualidad. Di en mi camino con un paje que se cayó al suelo, y me rogó que...

— Par un hasard. J’ai rencontré en route un page qui s’est jeté par terre, et qui m’a prié…

28.

-¿Cómo que se cayó al suelo? -repitió la marquesa, rompiendo a reír. (En aquel momento parecía tan dichosa, que le brotaba la alegría fácilmente).

— Comment, jeté par terre! répéta la marquise en éclatant de rire. (Elle paraissait si heureuse en ce moment, que la gaieté lui venait sans peine.)

29.

-Sí, señora; se cayó del caballo, junto a la verja. Por fortuna, me encontraba yo allí para auxiliarle, y como tenía el traje estropeado me rogó que os trajese el mensaje.

— Oui, madame, il est tombé de cheval à la grille. Je me suis trouvé là, heureusement, pour l’aider à se relever, et, comme son habit était fort gâté, il m’a prié de me charger de son message.

30.

-¿Y por qué casualidad os encontrabais allí?

— Et par quel hasard vous êtes-vous trouvé là?

31.

-Señora, es que quiero presentar un memorial a Su Majestad.

— Madame, c’est que j’ai un placet à présenter à Sa Majesté.

32.

-Su Majestad vive en Versalles.

— Sa Majesté demeure à Versailles.

33.

-Sí; pero vos vivís aquí.

— Oui, mais vous demeurez ici.

34.

-¡Ah, ya! Entonces sois vos el que quiere encargarme una comisión.

— Oui-da! En sorte que c’était vous qui vouliez me charger d’une commission.

35.

-Señora, os suplico que creáis...

— Madame, je vous supplie de croire…

36.

-No os asustéis; no sois el primero. Pero ¿Por qué os dirigís a mí? Yo no soy más que una mujer... como otra cualquiera.

— Ne vous effrayez pas, vous n’êtes pas le premier. Mais à propos de quoi vous adresser à moi? Je ne suis qu’une femme… comme une autre.

37.

La marquesa pronunció estas palabras en tono burlón, y echó una mirada de triunfo a la carta que acababa de leer.

En prononçant ces mots d’un air moqueur, la marquise jeta un regard triomphant sur la lettre qu’elle venait de lire.

38.

-Señora -replicó el caballero-, siempre he oído decir que los hombres ejercen el poder y que las mujeres...

— Madame, reprit le chevalier, j’ai toujours ouï dire que les hommes exerçaient le pouvoir, et que les femmes…

39.

-Disponen de él, ¿verdad? Pues bien, señor; en Francia hay una reina...

— En disposaient, n’est-ce pas ? Eh bien! monsieur, il y a une reine de France.

40.

-Lo sé, señora, y eso es lo que ha hecho que yo me encontrase aquí esta mañana.

— Je le sais, madame, et c’est ce qui fait que je me suis trouvé là ce matin.

41.

La marquesa estaba más que acostumbrada a semejantes cumplidos, aunque recibidos siempre en voz baja; pero, en la circunstancia presente, aquél pareció agradarle de una manera especial.

La marquise était plus qu’habituée à de semblables compliments, bien qu’on ne les lui fît qu’à voix basse; mais dans la circonstance présente, celui-ci parut lui plaire très singulièrement.

42.

-¿Y en qué os fundabais -le dijo-, qué seguridad teníais para poder llegar hasta aquí? Porque supongo que no contaríais con que un caballo iba a caerse en vuestro camino.

— Et sur quelle foi, dit-elle, sur quelle assurance avez-vous cru pouvoir parvenir jusqu’ici? car vous ne comptiez pas, je suppose, sur un cheval qui tombe en chemin.

43.

-Señora, yo creía..., yo esperaba...

— Madame, je croyais,… j’espérais…

44.

-¿Qué esperabais?

— Qu’espériez-vous ?

45.

-Esperaba que la casualidad... me proporcionase...

— J’espérais que le hasard… pourrait faire…

46.

-¡Siempre la casualidad! A lo que parece es amiga vuestra; pero os advierto que, si no contáis más que con ella, es muy poca recomendación.

— Toujours le hasard! Il est de vos amis, à ce qu’il paraît ; mais je vous avertis que, si vous n’en avez pas d’autres, c’est une triste recommandation.

47.

Acaso la suerte, ofendida por aquella irreverencia, quiso vengarse, pues el caballero, a quien las últimas preguntas habían turbado más cada vez, distinguió de pronto, en la esquina de la mesa, el mismo abanico que la víspera había recogido del suelo. Lo cogió, y, como la noche antes, se lo ofreció a la marquesa rodilla en tierra, diciéndole:

Peut-être la fortune offensée voulut-elle se venger de cette irrévérence; mais le chevalier, que ces dernières questions avaient de plus en plus troublé, aperçut tout à coup, sur le coin de la table, précisément le même éventail qu’il avait ramassé la veille. Il le prit, et, comme la veille, il le présenta à la marquise, en fléchissant le genou devant elle.

48.

-He aquí, señora, el único amigo con que cuento.

— Voilà, madame, lui dit-il, le seul ami que j’aie ici.

49.

La marquesa pareció extrañarse al pronto; dudó un momento, mirando ya al abanico, ya al caballero, y acabó diciendo:

La marquise parut d’abord étonnée, hésita un moment, regardant tantôt l’éventail, tantôt le chevalier.

50.

-¡Ah, tenéis razón; sois vos, caballero; os reconozco! Sois el mismo a quien vi anoche, al acabar la comedia, con monsieur de Richelieu. Dejé caer mi abanico, y también os encontrasteis allí, como decíais.

— Ah! vous avez raison, dit-elle enfin; c’est vous, monsieur! je vous reconnais. C’est vous que j’ai vu hier, après la comédie, avec M. de Richelieu. J’ai laissé tomber cet éventail, et vous vous êtes trouvé là, comme vous disiez.

51.

-Sí, señora.

— Oui, madame.

52.

-Y muy galantemente, como un verdadero caballero, me lo desvolvisteis. No os di las gracias; pero quedé persuadida de que quien sabe recoger un abanico de tan gentil manera sabrá también, si es necesario, recoger el guante; y a nosotras nos agrada esto mucho.

— Et fort galamment, en vrai chevalier, vous me l’avez rendu : je ne vous ai pas remercié, mais j’ai toujours été persuadée que celui qui sait, d’aussi bonne grâce, relever un éventail, sait aussi, au besoin, relever le gant; et nous aimons assez cela, nous autres.

53.

-Y no decís más que la verdad, señora; hace un momento, al llegar aquí, estuve a punto de batirme con el portero.

— Et cela n’est que trop vrai, madame; car, en arrivant tout à l’heure, j’ai failli avoir un duel avec le suisse.

54.

-¡Por misericordia! -dijo la marquesa, presa de nuevo de un ataque de risa-. ¡Con el portero! ¿Y por qué?

— Miséricorde! dit la marquise, prise d’un second accès de gaieté, avec le suisse! et pour quoi faire ?

55.

-No quería dejarme pasar.

— Il ne voulait pas me laisser entrer.

56.

-Lástima hubiera sido. Pero, en fin, caballero, ¿quién sois? ¿Qué deseáis?

— C’eût été dommage. Mais, monsieur, qui êtes-vou? que demandez-vous ?

57.

-Señora, soy el caballero de Vauvert. Monsieur de Birón había solicitado para mí una plaza de oficial de la Guardia.

— Madame, je me nomme le chevalier de Vauvert, M. de Biron avait demandé pour moi une place de cornette aux gardes.

58.

-¡Ah, si; ya me acuerdo! Sois de Neauflette; estáis enamorado de mademoiselle d'Annebault...

— Oui-da! je me souviens encore. Vous venez de Neauflette; vous êtes amoureux de mademoiselle d’Annebault…

59.

-Señora, ¿quién ha podido deciros...?

— Madame, qui a pu vous dire ?…

60.

-¡Oh! Os advierto que soy muy de temer. Cuando me falta la memoria, adivino. Sois pariente del abate Chauvelin, y por ese motivo no se os ha concedido a plaza, ¿no es así? ¿Dónde está vuestro memorial?

— Oh! je vous préviens que je suis fort à craindre. Quand la mémoire me manque, je devine. Vous êtes parent de l’abbé Chauvelin, et refusé pour cela, n’est-ce pas ? Où est votre placet ?

61.

-Aquí, señora; pero realmente no puedo comprender...

— Le voilà, madame; mais, en vérité, je ne puis comprendre…

62.

-¿Qué necesidad hay de comprender? Levantaos y poned vuestro papel en esta mesa. Voy a responder a rey; le llevaréis al mismo tiempo vuestro memorial y mi carta.

— À quoi bon comprendre ? Levez-vous, et mettez votre papier sur cette table. Je vais répondre au roi; vous lui porterez en même temps votre demande et ma lettre.

63.

-Pero, señora, creía haberos dicho...

— Mais, madame, je croyais vous avoir dit…

64.

-Iréis. ¿No habéis entrado aquí por orden del rey? Pues bien; entraréis allí por orden de la marquesa de Pompadour, dama de palacio de la reina.

— Vous irez. Vous êtes entré ici de par le roi, n’est-il pas vrai ? Eh bien! vous entrerez là-bas de par la marquise de Pompadour, dame du palais de la reine.

65.

El caballero se inclinó sin decir palabra, embargado de estupefacción. Todo el mundo sabía, desde hacía tiempo, a cuántas negociaciones, ardides e intrigas había recurrido la favorita y qué obstinación había mostrado para obtener ese título, que no le produjo más que una cruel afrenta por parte del delfín. Pero hacía diez años que lo deseaba, lo quería, y lo había obtenido. Así es que el señor de Vauvert, a quien no conocía, aunque conociese sus amores, tenía para ella el mismo atractivo que una buena noticia.

Le chevalier s’inclina sans mot dire, saisi d’une sorte de stupéfaction. Tout le monde savait depuis longtemps combien de pourparlers, de ruses et d’intrigues la favorite avait mis en jeu, et quelle obstination elle avait montrée pour obtenir ce titre, qui, en somme, ne lui rapporta rien qu’un affront cruel du Dauphin. Mais il y avait dix ans qu’elle le désirait; elle le voulait, elle avait réussi. M. de Vauvert, qu’elle ne connaissait pas, bien qu’elle connût ses amours, lui plaisait comme une bonne nouvelle.

66.

De pie e inmóvil detrás de ella, el caballero observaba a la marquesa, que al principio escribía con toda su alma, apasionadamente, y que después reflexionaba, se detenía y acariciaba con la mano su pequeña nariz, más fina que el ámbar. Impacientábase la marquesa, molesta de escribir ante un testigo; al fin se decidió e hizo una raspadura: había que confesar que sólo se trataba de un borrador.

Immobile, debout derrière elle, le chevalier observait la marquise qui écrivait, d’abord de tout son cœur, avec passion, puis qui réfléchissait, s’arrêtait et passait sa main sur son petit nez, fin comme l’ambre. Elle s’impatientait : un témoin la gênait. Enfin elle se décida et fit une rature; il fallait avouer que ce n’était plus qu’un brouillon.

67.

Frente al caballero, al otro lado de la mesa, brillaba un magnífico espejo de Venecia. El tímido mensajero apenas osaba levantar los ojos; pero le fue, sin embargo, muy difícil no ver en ese espejo, por encima de la cabeza de la marquesa, el encantador e inquieto rostro de la flamante dama de palacio.

En face du chevalier, de l’autre côté de la table, brillait un beau miroir de Venise. Le très timide messager osait à peine lever les yeux. Il lui fut cependant difficile de ne pas voir dans ce miroir, par-dessus la tête de la marquise, le visage inquiet et charmant de la nouvelle dame du palais.

68.

-¡Qué bonita es! -pensaba-. ¡Lástima que yo esté enamorado de otra! ¡Pero Atenaida es más bella, y además eso sería una horrible infidelidad por parte mía!

— Comme elle est jolie! pensait-il. C’est malheureux que je sois amoureux d’une autre; mais Athénaïs est plus belle, et d’ailleurs ce serait, de ma part, une si affreuse déloyauté!…

69.

-¿De qué habláis? -dijo la marquesa. El caballero según su costumbre, y sin darse cuenta, había pensado en voz alta-. ¿Qué estáis diciendo?

— De quoi parlez-vous ? dit la marquise. (Le chevalier, selon sa coutume, avait pensé tout haut sans le savoir.) Qu’est-ce que vous dites ?

70.

-¿Yo, señora? Estoy pensando.

— Moi, madame? j’attends.

71.

-Ya está terminada -respondió la marquesa, cogiendo otro pliego de papel. Pero a un ligero movimiento que hizo para volverse, el peinador se deslizó de sus hombros.

— Voilà qui est fait, répondit la marquise, prenant une autre feuille de papier; mais, au petit mouvement qu’elle venait de faire pour se retourner, le peignoir avait glissé sur son épaule.

72.

Las modas son muy extrañas. Nuestras abuelas tomaban como una cosa natural el ir a la Corte con inmensos vestidos que dejaban sus senos al descubierto, y no lo creían nada indecoroso; pero, en cambio, cubrían cuidadosamente sus espaldas, cosa que tanto lucen ahora en los bailes y en la ópera nuestras damas contemporáneas. Éste es, pues, un género de belleza recientemente inventado.

La mode est une chose étrange. Nos grand’mères trouvaient tout simple d’aller à la cour avec d’immenses robes qui laissaient leur gorge presque découverte, et l’on ne voyait à cela nulle indécence; mais elles cachaient soigneusement leur dos, que les belles dames d’aujourd’hui montrent au bal ou à l’Opéra. C’est une beauté nouvellement inventée.

73.

En la delicada, blanca y preciosa espalda de madame de Pompadour había un pequeño lunar, que parecía una mosca nadando en leche. El caballero, que estaba muy serio para encubrir su azoramiento, miraba el lunar, y la marquesa, con la pluma levantada en el aire, miraba en el espejo al caballero.

Sur l’épaule frêle, blanche et mignonne de madame de Pompadour, il y avait un petit signe noir qui ressemblait à une mouche tombée dans du lait. Le chevalier, sérieux comme un étourdi qui veut avoir bonne contenance, regardait ce signe, et la marquise, tenant sa plume en l’air, regardait le chevalier dans la glace.

74.

Uno y otra cambiaron por el espejo una rápida mirada, mirada que nunca engaña a las mujeres, y que de una parte quiere decir: «Sois encantadora». Y de otra: «No me ofende que lo penséis».

Dans cette glace, un coup d’œil rapide fut échangé, coup d’œil auquel les femmes ne se trompent pas, qui veut dire d’une part: «Vous êtes charmante» et de l’autre: «Je n’en suis pas fâchée.»

75.

Sin embargo, la marquesa se arregló el peinador y dijo:

Toutefois la marquise rajusta son peignoir.

76.

-¿Mirabais mi lunar, caballero?

— Vous regardez ma mouche, monsieur ?

77.

-No miro, señora; veo y admiro.

— Je ne regarde pas, madame; je vois et j’admire.

78.

-Aquí tenéis mi carta; llevadla al rey con vuestro memorial.

— Tenez, voilà ma lettre; portez-la au roi avec votre placet.

79.

-Pero señora...

— Mais, madame…

80.

-¿Qué ocurre?

— Quoi donc ?

81.

-Su Majestad está de caza; acabo de oír las trompas en el bosque de Satory.

— Sa Majesté est à la chasse; je viens d’entendre sonner dans le bois de Satory.

82.

-Es verdad, ya no me acordaba; pues bien; llevadla mañana o pasado, igual da. 

— C’est vrai, je n’y songeais plus; eh bien! demain, après-demain, peu importe.

83.

Pero no, mejor es ahora mismo. Andad, entregádsela a Lebel. Adiós, caballero, y tratad de recordar que este lunar que habéis visto sólo el rey lo conoce; y en cuanto al azar, vuestro amigo, os ruego que le digáis que pierda la costumbre de charlar tan alto como lo hacía hace poco. Adiós, caballero.

Non, tout de suite. Allez, vous donnerez cela à Lebel. Adieu, monsieur. Tâchez de vous souvenir que cette mouche que vous venez de voir, il n’y a dans le royaume que le roi qui l’ait vue; et quant à votre ami le hasard, dites-lui, je vous prie, qu’il s’accoutume à ne pas jaser tout seul aussi haut que tout à l’heure. Adieu, chevalier.

84.

Tocó un pequeño timbre, y, apareciendo de su manga una verdadera ola de encajes, tendió al joven su desnudo brazo.

Elle toucha un petit timbre, puis, relevant sur sa manche un flot de dentelles, tendit au jeune homme son bras nu.

85.

Inclinose de nuevo el caballero, y apenas rozó con sus labios las rosadas uñas de la marquesa, la cual no tomó esto, ni mucho menos, por descortesía, sino por una exagerada modestia.

Il s’inclina encore, et du bout des lèvres effleura à peine les ongles roses de la marquise. Elle n’y vit pas une impolitesse, tant s’en faut, mais un peu trop de modestie.

86.

Al instante reaparecieron las azafatas -las de más categoría aun no habían abandonado el lecho-, y tras ellas, tieso, entre su rebaño de corderillas, el huesudo ujier, que, siempre sonriendo, le indicaba el camino.

Aussitôt reparurent les petites filles de chambre (les grandes n’étaient pas levées), et derrières elles, debout comme un clocher au milieu d’un troupeau de moutons, l’homme osseux, toujours souriant, indiquait le chemin.

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Alfred de Musset

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El lunar / La mouche

Capítulo 5

6 Capítulos

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1.

Cuando el caballero llegó al palacio, otro suizo saliole al paso en el peristilo:

Quand le chevalier arriva au château, un suisse était encore devant le péristyle :

2.

-Orden del rey -dijo el joven, que no temía esta vez a las alabardas; y, mostrando su carta, pasó alegremente por entre media docena de lacayos.

— Ordre du roi, dit le jeune homme, qui, cette fois, ne redoutait plus les hallebardes; et, montrant sa lettre, il entra gaiement au travers d’une demi-douzaine de laquais.

3.

Un ujier corpulento, plantado en medio del vestíbulo, al ver la orden con el sello real, se inclinó profundamente, como un álamo curvado por el viento, y luego, con uno de sus dedos huesudos, apretó, sonriendo, en el ángulo de dos muros.

Un grand huissier, planté au milieu du vestibule, voyant l’ordre et le sceau royal, s’inclina gravement, comme un peuplier courbé par le vent, puis, de l’un de ses doigts osseux, il toucha, en souriant, le coin d’une boiserie.

4.

Una puertecilla de escape, oculta por un tapiz, se abrió como por encanto. El hombre huesudo hizo un ademán obsequioso, el caballero entró, y el tapiz, que permanecía a medio descorrer, cayó blandamente a sus espaldas.

Une petite porte battante, masquée par une tapisserie, s’ouvrit aussitôt comme d’elle-même. L’homme osseux fit un signe obligeant : le chevalier entra et la tapisserie, qui s’était entr’ouverte, retomba mollement derrière lui.

5.

Un silencioso ayuda de cámara le introdujo entonces en un salón, pasole luego a un corredor, al que se abrían dos o tres pequeños camarines, y le condujo, en fin, a un segundo salón, rogándole allí que aguardase un instante.

Un valet de chambre silencieux l’introduisit alors dans un salon, puis dans un corridor, sur lequel s’ouvraient deux ou trois petits cabinets, puis enfin dans un second salon, et le pria d’attendre un instant.

6.

«¿Estaré otra vez en el Palacio de Versalles?», se preguntaba el caballero. «¿Vamos a empezar nuevamente a jugar al escondite?»

— Suis-je encore ici au château de Versailles ? se demandait le chevalier. Allons-nous recommencer à jouer à cligne-musette ?

7.

El Trianón no era en aquella época, ni lo es ahora, lo que antes había sido. Se ha dicho que madame de Maintenon había hecho de Versalles un oratorio, y madame de Pompadour un camarín de cortesana. También se ha dicho del Trianón que aquel palacete de porcelana era el tocador de madame de Montespan. Sea lo que fuese de todo esto, lo cierto es que Luis XV prodigaba por todas partes camarines semejantes. Cualquier galería por la que su abuelo se paseara majestuosamente, estaba por entonces caprichosamente dividida en infinitos aposentos. Los había de todos colores, y el rey mariposeaba por aquellos bosquecillos de seda y terciopelo. -¿Os parece bien como he hecho decorar mis saloncillos? -preguntó cierto día a la bella condesa de Séran. -No -respondió ella-, preferiría que fuesen azules. Como el azul era el color real, aquella respuesta le halagó, y a la segunda cita madame de Séran encontró la estancia decorada en azul, como deseara.

Trianon n’était, à cette époque, ni ce qu’il est maintenant, ni ce qu’il avait été. On a dit que madame de Maintenon avait fait de Versailles un oratoire et madame de Pompadour un boudoir. On a dit aussi de Trianon que ce petit château de porcelaine était le boudoir de Madame de Montespan. Quoi qu’il en soit de tous ces boudoirs, il paraît que Louis XV en mettait partout. Telle galerie où son aïeul se promenait majestueusement était alors bizarrement divisée en une infinité de compartiments. Il y en avait de toutes les couleurs; le roi allait papillonnant dans ces bosquets de soie et de velours. — Trouvez-vous de bon goût mes petits appartements meublés ? demanda-t-il un jour à la belle comtesse de Séran. — Non, dit-elle, je les voudrais bleus. Comme le bleu était la couleur du roi, cette réponse le flatta. Au second rendez-vous, madame de Séran trouva le salon meublé en bleu, comme elle l’avait désiré.

8.

El salón donde en aquel momento se hallaba a solas nuestro caballero no era azul, ni blanco, ni rosa, sino cubierto de espejos. Ya se sabe cuánto favorece a una mujer bonita que tiene un talle gentil ver así repetida su imagen en mil aspectos. Con ello deslumbra, envuelve, por así decir, a quien desea agradar. Por cualquier lado que él mire, allí la ve. ¿Cómo evitarla? No le queda más que huir o confesarse subyugado.

Celui dans lequel, en ce moment, le chevalier se trouvait seul, n’était ni bleu, ni blanc, ni rose, mais tout en glaces. On sait combien une jolie femme qui a une jolie taille gagne à laisser ainsi son image se répéter sous mille aspects. Elle éblouit, elle enveloppe, pour ainsi dire, celui à qui elle veut plaire. De quelque côté qu’il regarde, il la voit; comment l’éviter ? Il ne lui reste plus qu’à s’enfuir, ou à s’avouer subjugué.

9.

El caballero miraba también el jardín, donde los laberintos, setos, estatuas y jarrones de mármol comenzaban a iniciar el gusto pastoril, que la marquesa había de poner de moda y que, más tarde, madame Dubarry y la reina María Antonieta debían llevar a tan alto grado de perfección. Ya aparecían las fantasías campestres, refugio de todo capricho arbitrario; ya los tritones carrilludos, las graves diosas, las sapientes ninfas y los bustos de grandes pelucas, pasmados de horror en sus verdes hornacinas, veían surgir de la tierra un jardín inglés entre los asombrados tejos. Las pequeñas praderas de césped, los riachuelos, los puentecillos iban a destronar muy pronto al Olimpo, para reemplazarlo por una lechería, extraña parodia de la Naturaleza, a la que los ingleses copian sin comprender, verdadero juego de niños, convertido entonces en pasatiempo de un señor indolente, que no sabía cómo librarse, en Versalles mismo, del fastidio de Versalles.

Le chevalier regardait aussi le jardin. Là, derrière les charmilles et les labyrinthes, les statues et les vases de marbre, commençait à poindre le goût pastoral, que la marquise allait mettre à la mode, et que, plus tard, madame Dubarry et la reine Marie-Antoinette devaient pousser à un si haut degré de perfection. Déjà apparaissaient les fantaisies champêtres où se réfugiait le caprice blasé. Déjà les tritons boursouflés, les graves déesses et les nymphes savantes, les bustes à grandes perruques, glacés d’horreur dans leurs niches de verdure, voyaient sortir de terre un jardin anglais au milieu des ifs étonnés. Les petites pelouses, les petits ruisseaux, les petits ponts, allaient bientôt détrôner l’Olympe pour le remplacer par une laiterie, étrange parodie de la nature, que les Anglais copient sans la comprendre, vrai jeu d’enfant devenu alors le passe-temps d’un maître indolent, qui ne savait comment se désennuyer de Versailles dans Versailles même.

10.

Pero el caballero estaba demasiado encantado, demasiado sorprendido de encontrarse allí, para prestar su espíritu a una reflexión crítica. Por el contrario, se mostraba dispuesto a admirarlo todo; y, en efecto, lo admiraba, dando mil vueltas a la carta entre sus dedos, como un provinciano a su sombrero, cuando una linda azafata abrió la puerta y le dijo dulcemente:

Mais le chevalier était trop charmé, trop ravi de se trouver là pour qu’une réflexion critique pût se présenter à son esprit. Il était, au contraire, prêt à tout admirer, et il admirait en effet, tournant sa missive dans ses doigts, comme un provincial fait de son chapeau, lorsqu’une jolie fille de chambre ouvrit la porte et lui dit doucement :

11.

-Venid, caballero.

— Venez, monsieur.

12.

Éste la siguió, y después de pasar nuevamente por diversos corredores más o menos misteriosos, le hizo entrar en un aposento espacioso, cuyas persianas estaban a medio entornar. La azafata se detuvo y pareció escuchar.

Il la suivit, et après avoir passé de nouveau par plusieurs corridors plus ou moins mystérieux, elle le fit entrer dans une grande chambre où les volets étaient à demi fermés. Là, elle s’arrêta et parut écouter.

13.

«Siempre jugando al escondite», se decía el caballero.

— Toujours cligne-musette, se disait le chevalier.

14.

Sin embargo, al cabo de algunos instantes se abrió una nueva puerta, y otra camarera, que parecía ser no menos linda que la anterior, repitió las mismas palabras y en el mismo tono:

Cependant, au bout de quelques instants, une porte s’ouvrit encore, et une autre fille de chambre qui semblait devoir être aussi jolie que la première, répéta du même ton les mêmes paroles :

15.

-Venid, caballero.

— Venez, monsieur.

16.

Si mucho se había éste emocionado en Versalles, mucho lo estaba ahora, aunque de muy otra manera, pues comprendía que pisaba el suelo del templo habitado por la divinidad. Avanzó, con el corazón palpitante; una suave luz, ligeramente velada por leves cortinas de gasa, sucedió a la obscuridad; un delicioso y casi imperceptible perfume se esparció por el aire en torno suyo; la azafata apartó tímidamente un cortinón de seda, y en el fondo de un gran gabinete de la más elegante sencillez el caballero vio a la dama del abanico, es decir, la marquesa todopoderosa.

S’il avait été ému à Versailles, il l’était maintenant bien autrement, car il comprenait qu’il touchait au seuil du temple qu’habitait la divinité. Il s’avança le cœur palpitant; une douce lumière, faiblement voilée par de légers rideaux de gaze, succéda à l’obscurité; un parfum délicieux, presque imperceptible, se répandit dans l’air autour de lui; la fille de chambre écarta timidement le coin d’une portière de soie, et, au fond d’un grand cabinet de la plus élégante simplicité, il aperçut la dame à l’éventail, c’est-à-dire la toute-puissante marquise.

17.

Estaba sola, sentada ante una mesa, envuelta en un peinador, con la cabeza apoyada en la mano y parecía muy preocupada. Al ver entrar al caballero se levantó como por un movimiento súbito e involuntario.

Elle était seule, assise devant une table, enveloppée d’un peignoir, la tête appuyée sur sa main, et paraissant très préoccupée. En voyant entrer le chevalier, elle se leva par un mouvement subit et comme involontaire.

18.

-¿Venís de parte del rey?

— Vous venez de la part du roi ?

19.

El caballero hubiera respondido; pero no encontró nada mejor que inclinarse profundamente y presentar a la marquesa la carta de que era portador. Ella la cogió, o, mejor dicho, se la arrebató con gran vivacidad, y al rasgar el sobre, sus manos temblaban visiblemente.

Le chevalier aurait pu répondre, mais il ne trouva rien de mieux que de s’incliner profondément, en présentant à la marquise la lettre qu’il lui apportait. Elle la prit, ou plutôt s’en empara avec une extrême vivacité. Pendant qu’elle la décachetait, ses mains tremblaient sur l’enveloppe.

20.

La carta, de puño y letra del rey, era bastante larga. Al punto la marquesa la devoré, por así decirlo, de una ojeada; luego la leyó ávidamente, con profunda atención, fruncido el ceño y apretados los dientes. No estaba tan bella así; no parecía la mágica aparición del saloncillo de Versalles. Cuando terminó su lectura pareció reflexionar, y poco a poco su semblante, que había palidecido, tiñose de rubor -a aquella hora aun no tenía colorete-, y no sólo recuperó su gracia, sino que un rayo de verdadera belleza iluminó sus delicadas facciones: sus mejillas hubieran pasado por dos rosas. Lanzó un leve suspiro, dejó caer la carta sobre la mesa y volviéndose hacia el caballero:

Cette lettre, écrite de la main du roi, était assez longue. Elle la dévora d’abord, pour ainsi dire, d’un coup d’œil, puis elle la lut avidement avec une attention profonde, le sourcil froncé et serrant les lèvres. Elle n’était pas belle ainsi, et ne ressemblait plus à l’apparition magique du petit foyer. Quand elle fut au bout, elle sembla réfléchir. Peu à peu, son visage, qui avait pâli, se colora d’un léger incarnat (à cette heure-là elle n’avait pas de rouge): non seulement la grâce lui revint, mais un éclair de vraie beauté passa sur ses traits délicats; on aurait pu prendre ses joues pour deux feuilles de rose. Elle poussa un demi-soupir, laissa tomber la lettre sur la table, et se retournant vers le chevalier :

21.

-Os he hecho esperar, caballero -le dijo con la más encantadora sonrisa-, pues no estaba visible, ni lo estoy todavía. Por eso me he visto precisada a haceros venir por los corredores; aquí estoy tan asediada como en mi propia casa. Quisiera responder dos palabras al rey. ¿Os disgustaría cumplir mi encargo?

— Je vous ai fait attendre, monsieur, lui dit-elle avec le plus charmant sourire, mais c’est que je n’étais pas levée, et je ne le suis même pas encore. Voilà pourquoi j’ai été forcée de vous faire venir par les cachettes; car je suis assiégée ici presque autant que si j’étais chez moi. Je voudrais répondre un mot au roi. Vous ennuie-t-il de faire ma commission ?

22.

Esta vez era preciso hablar; el caballero había tenido tiempo de recuperar un poco de valor.

Cette fois il fallait parler; le chevalier avait eu le temps de reprendre un peu de courage.

23.

-¡Oh, señora! -dijo tristemente-, me hacéis demasiado honor; pero, desgraciadamente, no me es posible aprovecharlo.

— Hélas! madame, dit-il tristement, c’est beaucoup de grâce que vous me faites; mais, par malheur, je n’en puis profiter.

24.

-¿Por qué?

— Pourquoi cela ?

25.

-Porque no tengo la honra de pertenecer al servicio de Su Majestad.

— Je n’ai pas l’honneur d’appartenir à Sa Majesté.

26.

-Entonces ¿cómo habéis llegado hasta aquí?

— Comment donc êtes-vous venu ici ?

27.

-Por casualidad. Di en mi camino con un paje que se cayó al suelo, y me rogó que...

— Par un hasard. J’ai rencontré en route un page qui s’est jeté par terre, et qui m’a prié…

28.

-¿Cómo que se cayó al suelo? -repitió la marquesa, rompiendo a reír. (En aquel momento parecía tan dichosa, que le brotaba la alegría fácilmente).

— Comment, jeté par terre! répéta la marquise en éclatant de rire. (Elle paraissait si heureuse en ce moment, que la gaieté lui venait sans peine.)

29.

-Sí, señora; se cayó del caballo, junto a la verja. Por fortuna, me encontraba yo allí para auxiliarle, y como tenía el traje estropeado me rogó que os trajese el mensaje.

— Oui, madame, il est tombé de cheval à la grille. Je me suis trouvé là, heureusement, pour l’aider à se relever, et, comme son habit était fort gâté, il m’a prié de me charger de son message.

30.

-¿Y por qué casualidad os encontrabais allí?

— Et par quel hasard vous êtes-vous trouvé là?

31.

-Señora, es que quiero presentar un memorial a Su Majestad.

— Madame, c’est que j’ai un placet à présenter à Sa Majesté.

32.

-Su Majestad vive en Versalles.

— Sa Majesté demeure à Versailles.

33.

-Sí; pero vos vivís aquí.

— Oui, mais vous demeurez ici.

34.

-¡Ah, ya! Entonces sois vos el que quiere encargarme una comisión.

— Oui-da! En sorte que c’était vous qui vouliez me charger d’une commission.

35.

-Señora, os suplico que creáis...

— Madame, je vous supplie de croire…

36.

-No os asustéis; no sois el primero. Pero ¿Por qué os dirigís a mí? Yo no soy más que una mujer... como otra cualquiera.

— Ne vous effrayez pas, vous n’êtes pas le premier. Mais à propos de quoi vous adresser à moi? Je ne suis qu’une femme… comme une autre.

37.

La marquesa pronunció estas palabras en tono burlón, y echó una mirada de triunfo a la carta que acababa de leer.

En prononçant ces mots d’un air moqueur, la marquise jeta un regard triomphant sur la lettre qu’elle venait de lire.

38.

-Señora -replicó el caballero-, siempre he oído decir que los hombres ejercen el poder y que las mujeres...

— Madame, reprit le chevalier, j’ai toujours ouï dire que les hommes exerçaient le pouvoir, et que les femmes…

39.

-Disponen de él, ¿verdad? Pues bien, señor; en Francia hay una reina...

— En disposaient, n’est-ce pas ? Eh bien! monsieur, il y a une reine de France.

40.

-Lo sé, señora, y eso es lo que ha hecho que yo me encontrase aquí esta mañana.

— Je le sais, madame, et c’est ce qui fait que je me suis trouvé là ce matin.

41.

La marquesa estaba más que acostumbrada a semejantes cumplidos, aunque recibidos siempre en voz baja; pero, en la circunstancia presente, aquél pareció agradarle de una manera especial.

La marquise était plus qu’habituée à de semblables compliments, bien qu’on ne les lui fît qu’à voix basse; mais dans la circonstance présente, celui-ci parut lui plaire très singulièrement.

42.

-¿Y en qué os fundabais -le dijo-, qué seguridad teníais para poder llegar hasta aquí? Porque supongo que no contaríais con que un caballo iba a caerse en vuestro camino.

— Et sur quelle foi, dit-elle, sur quelle assurance avez-vous cru pouvoir parvenir jusqu’ici? car vous ne comptiez pas, je suppose, sur un cheval qui tombe en chemin.

43.

-Señora, yo creía..., yo esperaba...

— Madame, je croyais,… j’espérais…

44.

-¿Qué esperabais?

— Qu’espériez-vous ?

45.

-Esperaba que la casualidad... me proporcionase...

— J’espérais que le hasard… pourrait faire…

46.

-¡Siempre la casualidad! A lo que parece es amiga vuestra; pero os advierto que, si no contáis más que con ella, es muy poca recomendación.

— Toujours le hasard! Il est de vos amis, à ce qu’il paraît ; mais je vous avertis que, si vous n’en avez pas d’autres, c’est une triste recommandation.

47.

Acaso la suerte, ofendida por aquella irreverencia, quiso vengarse, pues el caballero, a quien las últimas preguntas habían turbado más cada vez, distinguió de pronto, en la esquina de la mesa, el mismo abanico que la víspera había recogido del suelo. Lo cogió, y, como la noche antes, se lo ofreció a la marquesa rodilla en tierra, diciéndole:

Peut-être la fortune offensée voulut-elle se venger de cette irrévérence; mais le chevalier, que ces dernières questions avaient de plus en plus troublé, aperçut tout à coup, sur le coin de la table, précisément le même éventail qu’il avait ramassé la veille. Il le prit, et, comme la veille, il le présenta à la marquise, en fléchissant le genou devant elle.

48.

-He aquí, señora, el único amigo con que cuento.

— Voilà, madame, lui dit-il, le seul ami que j’aie ici.

49.

La marquesa pareció extrañarse al pronto; dudó un momento, mirando ya al abanico, ya al caballero, y acabó diciendo:

La marquise parut d’abord étonnée, hésita un moment, regardant tantôt l’éventail, tantôt le chevalier.

50.

-¡Ah, tenéis razón; sois vos, caballero; os reconozco! Sois el mismo a quien vi anoche, al acabar la comedia, con monsieur de Richelieu. Dejé caer mi abanico, y también os encontrasteis allí, como decíais.

— Ah! vous avez raison, dit-elle enfin; c’est vous, monsieur! je vous reconnais. C’est vous que j’ai vu hier, après la comédie, avec M. de Richelieu. J’ai laissé tomber cet éventail, et vous vous êtes trouvé là, comme vous disiez.

51.

-Sí, señora.

— Oui, madame.

52.

-Y muy galantemente, como un verdadero caballero, me lo desvolvisteis. No os di las gracias; pero quedé persuadida de que quien sabe recoger un abanico de tan gentil manera sabrá también, si es necesario, recoger el guante; y a nosotras nos agrada esto mucho.

— Et fort galamment, en vrai chevalier, vous me l’avez rendu : je ne vous ai pas remercié, mais j’ai toujours été persuadée que celui qui sait, d’aussi bonne grâce, relever un éventail, sait aussi, au besoin, relever le gant; et nous aimons assez cela, nous autres.

53.

-Y no decís más que la verdad, señora; hace un momento, al llegar aquí, estuve a punto de batirme con el portero.

— Et cela n’est que trop vrai, madame; car, en arrivant tout à l’heure, j’ai failli avoir un duel avec le suisse.

54.

-¡Por misericordia! -dijo la marquesa, presa de nuevo de un ataque de risa-. ¡Con el portero! ¿Y por qué?

— Miséricorde! dit la marquise, prise d’un second accès de gaieté, avec le suisse! et pour quoi faire ?

55.

-No quería dejarme pasar.

— Il ne voulait pas me laisser entrer.

56.

-Lástima hubiera sido. Pero, en fin, caballero, ¿quién sois? ¿Qué deseáis?

— C’eût été dommage. Mais, monsieur, qui êtes-vou? que demandez-vous ?

57.

-Señora, soy el caballero de Vauvert. Monsieur de Birón había solicitado para mí una plaza de oficial de la Guardia.

— Madame, je me nomme le chevalier de Vauvert, M. de Biron avait demandé pour moi une place de cornette aux gardes.

58.

-¡Ah, si; ya me acuerdo! Sois de Neauflette; estáis enamorado de mademoiselle d'Annebault...

— Oui-da! je me souviens encore. Vous venez de Neauflette; vous êtes amoureux de mademoiselle d’Annebault…

59.

-Señora, ¿quién ha podido deciros...?

— Madame, qui a pu vous dire ?…

60.

-¡Oh! Os advierto que soy muy de temer. Cuando me falta la memoria, adivino. Sois pariente del abate Chauvelin, y por ese motivo no se os ha concedido a plaza, ¿no es así? ¿Dónde está vuestro memorial?

— Oh! je vous préviens que je suis fort à craindre. Quand la mémoire me manque, je devine. Vous êtes parent de l’abbé Chauvelin, et refusé pour cela, n’est-ce pas ? Où est votre placet ?

61.

-Aquí, señora; pero realmente no puedo comprender...

— Le voilà, madame; mais, en vérité, je ne puis comprendre…

62.

-¿Qué necesidad hay de comprender? Levantaos y poned vuestro papel en esta mesa. Voy a responder a rey; le llevaréis al mismo tiempo vuestro memorial y mi carta.

— À quoi bon comprendre ? Levez-vous, et mettez votre papier sur cette table. Je vais répondre au roi; vous lui porterez en même temps votre demande et ma lettre.

63.

-Pero, señora, creía haberos dicho...

— Mais, madame, je croyais vous avoir dit…

64.

-Iréis. ¿No habéis entrado aquí por orden del rey? Pues bien; entraréis allí por orden de la marquesa de Pompadour, dama de palacio de la reina.

— Vous irez. Vous êtes entré ici de par le roi, n’est-il pas vrai ? Eh bien! vous entrerez là-bas de par la marquise de Pompadour, dame du palais de la reine.

65.

El caballero se inclinó sin decir palabra, embargado de estupefacción. Todo el mundo sabía, desde hacía tiempo, a cuántas negociaciones, ardides e intrigas había recurrido la favorita y qué obstinación había mostrado para obtener ese título, que no le produjo más que una cruel afrenta por parte del delfín. Pero hacía diez años que lo deseaba, lo quería, y lo había obtenido. Así es que el señor de Vauvert, a quien no conocía, aunque conociese sus amores, tenía para ella el mismo atractivo que una buena noticia.

Le chevalier s’inclina sans mot dire, saisi d’une sorte de stupéfaction. Tout le monde savait depuis longtemps combien de pourparlers, de ruses et d’intrigues la favorite avait mis en jeu, et quelle obstination elle avait montrée pour obtenir ce titre, qui, en somme, ne lui rapporta rien qu’un affront cruel du Dauphin. Mais il y avait dix ans qu’elle le désirait; elle le voulait, elle avait réussi. M. de Vauvert, qu’elle ne connaissait pas, bien qu’elle connût ses amours, lui plaisait comme une bonne nouvelle.

66.

De pie e inmóvil detrás de ella, el caballero observaba a la marquesa, que al principio escribía con toda su alma, apasionadamente, y que después reflexionaba, se detenía y acariciaba con la mano su pequeña nariz, más fina que el ámbar. Impacientábase la marquesa, molesta de escribir ante un testigo; al fin se decidió e hizo una raspadura: había que confesar que sólo se trataba de un borrador.

Immobile, debout derrière elle, le chevalier observait la marquise qui écrivait, d’abord de tout son cœur, avec passion, puis qui réfléchissait, s’arrêtait et passait sa main sur son petit nez, fin comme l’ambre. Elle s’impatientait : un témoin la gênait. Enfin elle se décida et fit une rature; il fallait avouer que ce n’était plus qu’un brouillon.

67.

Frente al caballero, al otro lado de la mesa, brillaba un magnífico espejo de Venecia. El tímido mensajero apenas osaba levantar los ojos; pero le fue, sin embargo, muy difícil no ver en ese espejo, por encima de la cabeza de la marquesa, el encantador e inquieto rostro de la flamante dama de palacio.

En face du chevalier, de l’autre côté de la table, brillait un beau miroir de Venise. Le très timide messager osait à peine lever les yeux. Il lui fut cependant difficile de ne pas voir dans ce miroir, par-dessus la tête de la marquise, le visage inquiet et charmant de la nouvelle dame du palais.

68.

-¡Qué bonita es! -pensaba-. ¡Lástima que yo esté enamorado de otra! ¡Pero Atenaida es más bella, y además eso sería una horrible infidelidad por parte mía!

— Comme elle est jolie! pensait-il. C’est malheureux que je sois amoureux d’une autre; mais Athénaïs est plus belle, et d’ailleurs ce serait, de ma part, une si affreuse déloyauté!…

69.

-¿De qué habláis? -dijo la marquesa. El caballero según su costumbre, y sin darse cuenta, había pensado en voz alta-. ¿Qué estáis diciendo?

— De quoi parlez-vous ? dit la marquise. (Le chevalier, selon sa coutume, avait pensé tout haut sans le savoir.) Qu’est-ce que vous dites ?

70.

-¿Yo, señora? Estoy pensando.

— Moi, madame? j’attends.

71.

-Ya está terminada -respondió la marquesa, cogiendo otro pliego de papel. Pero a un ligero movimiento que hizo para volverse, el peinador se deslizó de sus hombros.

— Voilà qui est fait, répondit la marquise, prenant une autre feuille de papier; mais, au petit mouvement qu’elle venait de faire pour se retourner, le peignoir avait glissé sur son épaule.

72.

Las modas son muy extrañas. Nuestras abuelas tomaban como una cosa natural el ir a la Corte con inmensos vestidos que dejaban sus senos al descubierto, y no lo creían nada indecoroso; pero, en cambio, cubrían cuidadosamente sus espaldas, cosa que tanto lucen ahora en los bailes y en la ópera nuestras damas contemporáneas. Éste es, pues, un género de belleza recientemente inventado.

La mode est une chose étrange. Nos grand’mères trouvaient tout simple d’aller à la cour avec d’immenses robes qui laissaient leur gorge presque découverte, et l’on ne voyait à cela nulle indécence; mais elles cachaient soigneusement leur dos, que les belles dames d’aujourd’hui montrent au bal ou à l’Opéra. C’est une beauté nouvellement inventée.

73.

En la delicada, blanca y preciosa espalda de madame de Pompadour había un pequeño lunar, que parecía una mosca nadando en leche. El caballero, que estaba muy serio para encubrir su azoramiento, miraba el lunar, y la marquesa, con la pluma levantada en el aire, miraba en el espejo al caballero.

Sur l’épaule frêle, blanche et mignonne de madame de Pompadour, il y avait un petit signe noir qui ressemblait à une mouche tombée dans du lait. Le chevalier, sérieux comme un étourdi qui veut avoir bonne contenance, regardait ce signe, et la marquise, tenant sa plume en l’air, regardait le chevalier dans la glace.

74.

Uno y otra cambiaron por el espejo una rápida mirada, mirada que nunca engaña a las mujeres, y que de una parte quiere decir: «Sois encantadora». Y de otra: «No me ofende que lo penséis».

Dans cette glace, un coup d’œil rapide fut échangé, coup d’œil auquel les femmes ne se trompent pas, qui veut dire d’une part: «Vous êtes charmante» et de l’autre: «Je n’en suis pas fâchée.»

75.

Sin embargo, la marquesa se arregló el peinador y dijo:

Toutefois la marquise rajusta son peignoir.

76.

-¿Mirabais mi lunar, caballero?

— Vous regardez ma mouche, monsieur ?

77.

-No miro, señora; veo y admiro.

— Je ne regarde pas, madame; je vois et j’admire.

78.

-Aquí tenéis mi carta; llevadla al rey con vuestro memorial.

— Tenez, voilà ma lettre; portez-la au roi avec votre placet.

79.

-Pero señora...

— Mais, madame…

80.

-¿Qué ocurre?

— Quoi donc ?

81.

-Su Majestad está de caza; acabo de oír las trompas en el bosque de Satory.

— Sa Majesté est à la chasse; je viens d’entendre sonner dans le bois de Satory.

82.

-Es verdad, ya no me acordaba; pues bien; llevadla mañana o pasado, igual da. 

— C’est vrai, je n’y songeais plus; eh bien! demain, après-demain, peu importe.

83.

Pero no, mejor es ahora mismo. Andad, entregádsela a Lebel. Adiós, caballero, y tratad de recordar que este lunar que habéis visto sólo el rey lo conoce; y en cuanto al azar, vuestro amigo, os ruego que le digáis que pierda la costumbre de charlar tan alto como lo hacía hace poco. Adiós, caballero.

Non, tout de suite. Allez, vous donnerez cela à Lebel. Adieu, monsieur. Tâchez de vous souvenir que cette mouche que vous venez de voir, il n’y a dans le royaume que le roi qui l’ait vue; et quant à votre ami le hasard, dites-lui, je vous prie, qu’il s’accoutume à ne pas jaser tout seul aussi haut que tout à l’heure. Adieu, chevalier.

84.

Tocó un pequeño timbre, y, apareciendo de su manga una verdadera ola de encajes, tendió al joven su desnudo brazo.

Elle toucha un petit timbre, puis, relevant sur sa manche un flot de dentelles, tendit au jeune homme son bras nu.

85.

Inclinose de nuevo el caballero, y apenas rozó con sus labios las rosadas uñas de la marquesa, la cual no tomó esto, ni mucho menos, por descortesía, sino por una exagerada modestia.

Il s’inclina encore, et du bout des lèvres effleura à peine les ongles roses de la marquise. Elle n’y vit pas une impolitesse, tant s’en faut, mais un peu trop de modestie.

86.

Al instante reaparecieron las azafatas -las de más categoría aun no habían abandonado el lecho-, y tras ellas, tieso, entre su rebaño de corderillas, el huesudo ujier, que, siempre sonriendo, le indicaba el camino.

Aussitôt reparurent les petites filles de chambre (les grandes n’étaient pas levées), et derrières elles, debout comme un clocher au milieu d’un troupeau de moutons, l’homme osseux, toujours souriant, indiquait le chemin.

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